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Actualités - CHRONOLOGIES

Environnement - Mouvement de protestation contre la guerre des étoiles - Sit-in agité de Greenpeace devant l’ambassade US

Une protestation des militants de Greenpeace devant l’ambassade américaine, à Awkar, contre la course à l’armement nucléaire, a résulté en une intervention musclée de l’armée libanaise. Les protestataires, qui se trouvaient en dehors de l’ambassade, ont été traînés de force, parfois sur des dizaines de mètres, jusqu’au bord opposé de la route. Deux jeunes ont été légèrement blessés. Le groupe a plié bagage après avoir fait parvenir une lettre contenant son message à un membre du personnel de l’ambassade. La protestation de Greenpeace coïncide avec l’anniversaire du lâchage de la première bombe atomique lancée par les États-Unis sur la ville japonaise de Hiroshima, en 1945. L’organisation écologique mondiale s’insurge contre le programme Star Wars (guerre des étoiles) lancé récemment par les Américains, avec son cortège de nouvelles expériences atomiques. Des sit-in ont été tenus hier à cette occasion dans plusieurs pays. À 8h15, heure de l’explosion de la bombe à Hiroshima il y a 56 années, 15 militants de Greenpeace se retrouvent devant l’ambassade des États-Unis. Ils ont le visage recouvert de peinture blanche et noire et s’assoient par terre, allumant des bougies blanches devant eux. Certains brandissent des banderoles sur lesquelles est inscrit : «Arrêtez la guerre des étoiles – Plus de Hiroshima», en référence aux milliers de morts, mais aussi aux dégâts sur l’environnement. Les jeunes sont accompagnés de la porte-parole de l’organisation au Liban, Zeina el-Hajj. La réaction des agents de sécurité de l’ambassade est immédiate. Ils enjoignent en criant aux jeunes de s’éloigner, et aux cameramen et aux photographes de ne pas filmer la porte de l’ambassade. Peu après, un attaché diplomatique, qui a refusé de donner son nom, sort du siège de l’ambassade pour s’enquérir auprès de Zeina el-Hajj des raisons du mouvement. Elle lui explique alors que «le sit-in est pacifique et vise à protester contre la relance, par le président américain George W. Bush, des expériences atomiques qui résulteront en une nouvelle course aux armements». Elle rappelle également que «15 militants de Greenpeace et deux journalistes indépendants risquent aujourd’hui une peine de prison allant jusqu’à six ans aux États-Unis pour avoir tenté d’arrêter le lancement d’un missile atomique au cours d’une expérience dans une base américaine du Groenland». «C’est un jugement démesuré pour des personnes ayant juste voulu exprimer leur opinion», ajoute Zeina el-Hajj, avant de tendre au diplomate, qui l’a calmement écoutée jusqu’au bout, une lettre contenant le message de Greenpeace. Son interlocuteur regagne ensuite l’ambassade, demandant aux agents de sécurité de le suivre. D’un bord à l’autre Entre-temps, des militaires libanais, et non des agents de l’ordre, sont dépêchés sur place et arrivent par groupes. Ils interdisent aux journalistes de filmer tant qu’ils sont présents. Un officier enjoint à la porte-parole de Greenpeace de déplacer ses militants de l’autre côté de la route. «Mais nous voulons faire entendre notre voix !, lance-t-elle. D’ailleurs, ici ou là-bas, nous sommes en terre libanaise. Quelle différence alors ? Nous attendons une réponse à notre lettre et nous nous en irons juste après». Mais l’officier n’accepte pas de discussion et, devant le refus des jeunes de bouger, il ordonne à ses hommes de les déplacer de force. Ceux-ci traînent brutalement les manifestants, qui n’opposent aucune résistance, mais ne leur facilitent pas la tâche non plus. En quelques minutes, et malgré les protestations de Zeina el-Hajj, les 15 manifestants se retrouvent de l’autre côté de la route. Un des photographes voit son film confisqué, ayant, selon l’officier, photographié les militaires. Il lui sera rendu, assure-t-il. Une jeune fille est légèrement blessée quand son front heurte le bout d’une baïonnette, selon son témoignage. L’incident se termine là. Les militants de Greenpeace, satisfaits de leur mouvement malgré l’incident qui vient de se produire, ainsi que les journalistes, quittent les lieux. Selon les sources de Greenpeace, les militants n’ont pas reçu de réponse à leur lettre. Des militants dans d’autres pays n’ont pas eu droit hier à un meilleur traitement. En Turquie, onze d’entre eux ont été placés en garde à vue après avoir tenu un sit-in devant l’entrée de la base militaire américaine de Incirlik. À Tokyo, des protestations ont eu lieu devant l’ambassade des États-Unis. Au Groenland, un site crucial dans le cadre des expériences atomiques, des ombres ont été projetées sur la glace près de la base radar de Thulé.
Une protestation des militants de Greenpeace devant l’ambassade américaine, à Awkar, contre la course à l’armement nucléaire, a résulté en une intervention musclée de l’armée libanaise. Les protestataires, qui se trouvaient en dehors de l’ambassade, ont été traînés de force, parfois sur des dizaines de mètres, jusqu’au bord opposé de la route. Deux jeunes ont...