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Actualités - CHRONOLOGIES

Italie - Les témoignages sur les brutalités policières durant le sommet du G8 continuent d’affluer - Les premières têtes tombent chez les carabiniers

Rome a reconnu pour la première fois la gravité des violences qui se sont produites pendant le G8 de Gênes avec le limogeage, jeudi, de trois des plus hauts fonctionnaires de police alors que les témoignages sur les brutalités policières affluaient encore vendredi au parquet de la capitale ligure. Le numéro deux de la police nationale, Ansoino Andreassi, le chef de l’antiterrorisme (Ucigos), Arnaldo La Barbera, et le préfet de police de Gênes, Francesco Colucci, ont été limogés jeudi soir par le ministre de l’Intérieur Claudio Scajola à la suite d’une enquête interne sur le comportement de la police pendant le G8 (20-22 juillet). Le parquet de Gênes poursuivait vendredi ses auditions. Les affrontements entre forces de l’ordre et antimondialistes ont fait un mort et des centaines de blessés parmi les manifestants. De multiples images montrant la brutalité des interventions des policiers et carabiniers ont fait le tour du monde, choquant l’opinion publique internationale. Le quotidien La Repubblica publiait vendredi le premier procès-verbal d’audition d’un entrepreneur unijambiste d’origine syrienne affirmant avoir été frappé par la police et obligé de rester debout toute une nuit. «Le ministre a étudié avec une grande attention les rapports des superinspecteurs Pippo Micalizio, Lorenzo Montanaro et Salvatore Cernetif demandés après les graves faits qui se sont produits», a indiqué le ministère de l’Intérieur. «Ces rapports mettent en évidence, de façon claire, que des erreurs dans la chaîne de commandement ont été faites. En conséquence, les sommets de cette chaîne ont été mutés», ajoute-t-il. Trois rapports Trois rapports – un sur la descente de police à l’école Diaz dans la nuit du 21 au 22 juillet, un deuxième sur des présumées exactions contre les manifestants emmenés dans la caserne Bolzaneto et un troisième sur les affrontements de rue – avaient été remis mardi au ministre de l’Intérieur. L’école Diaz hébergeait le Genoa Social Forum (GSF), la coordination chapeautant les antimondialistes, et a été l’objet d’une descente de police dans la nuit du 21 au 22 juillet au cours de laquelle les passages à tabac ont été légion. Plus de 200 manifestants interpellés avaient été emmenés dans la caserne Bolzaneto où la plupart d’entre eux ont été l’objet de brutalités policières, des brutalités qui ont également été nombreuses à l’occasion des affrontements de rue. «Tremblement de terre dans la police» titrent les quotidiens La Repubblica et La Stampa évoquant l’ampleur de la sanction en soulignant la forte personnalité des limogés. Ansoino Andreassi, 61 ans, qualifié de véritable «mémoire de l’antiterrorisme», s’était illustré notamment pendant les «années de plomb» dans les années 70. Arnaldo La Barbera, 59 ans, jouit d’un grand prestige pour son action de terrain contre la mafia en Sicile. Les deux hommes étaient sur place lors de la perquisition à l’école Diaz. Les journaux italiens exprimaient vendredi leur satisfaction tout en souhaitant sans grande illusion que la recherche des responsabilités se poursuive. «Les policiers paient, mais sont-ils seuls responsables ?», s’interroge La Stampa. «Promouvoir pour muter ou décapiter brutalement sont deux variantes classiques sur le chemin de l’enlisement plus que sur celui de la vérité», ajoute-t-il. «À Gênes, police et carabiniers se sont laissé aller à des méthodes indignes d’un État de droit (...) quelque chose devait être fait et cela a été fait», souligne La Repubblica. Il Manifesto (gauche) titrant «dehors les seconds couteaux» estime que les santions montrent «qu’à Gênes, il s’est passé quelque chose de grave».
Rome a reconnu pour la première fois la gravité des violences qui se sont produites pendant le G8 de Gênes avec le limogeage, jeudi, de trois des plus hauts fonctionnaires de police alors que les témoignages sur les brutalités policières affluaient encore vendredi au parquet de la capitale ligure. Le numéro deux de la police nationale, Ansoino Andreassi, le chef de...