Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Thaïlande - Le chef du cabinet acquitté de malversations financières - Thaksin Shinawatra conserve son poste de Premier ministre

Accusé de malversations financières, le populaire Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a été acquitté d’extrême justesse par la Cour constitutionnelle lors d’un jugement historique, ce qui lui permet de rester à son poste et de sauver sa carrière politique. «Thaksin va continuer à être Premier ministre. La majorité des juges a décidé qu’il n’avait pas eu l’intention de dissimuler sa fortune», a expliqué un juge. Huit des 15 juges constitutionnels se sont prononcés en faveur de l’acquittement de l’homme le plus riche de Thaïlande. Coupable, il aurait été privé de ses droits civiques pendant cinq ans et aurait dû démissionner immédiatement. C’est la première fois qu’un Premier ministre était ainsi sur la sellette en Thaïlande. La décision est une surprise car la plupart des juristes et des commentateurs s’accordaient à penser que la cour reconnaîtrait le milliardaire populiste coupable. Le Premier ministre, lui, avait bon espoir d’être acquitté. Il est apparu détendu, plaisantant même avec les journalistes avant le verdict, mais il a avoué avoir mal supporté la pression des dernières semaines. «Ces six mois passés ont été un cauchemar pour moi, mais je ne pouvais pas apparaître faible, il a donc fallu cacher ma peine pour que le public garde le moral», a-t-il confessé. Il est indéniable que l’acquittement a la faveur de la majorité des Thaïlandais qui apprécient son style de chef d’entreprise «moderne», tranchant sur l’indécision de son prédécesseur Chuan Leekpai. Les milieux d’affaires thaïlandais sont aussi ravis. La Bourse de Bangkok a clôturé sur un bond de 4,2 % peu après l’annonce du jugement. Le verdict de la cour a levé le climat d’incertitude politique qui empoisonnait la vie économique depuis sept mois et qui a contribué au ralentissement de la croissance, estiment les analystes financiers. Toutefois, les partisans d’institutions juridiques indépendantes – comme la commission anticorruption – et des réformes politiques, symbolisées par la Constitution démocratique de 1997, seront déçus. Ils avaient fait du «cas Thaksin» un test de l’évolution de la jeune démocratie thaïlandaise. Thaksin avait été convaincu de dissimulation financière «intentionnelle» par une commission anticorruption à la fin décembre, juste avant d’être porté au pouvoir avec une majorité sans précédent dans l’histoire de la Thaïlande. Les commissaires avaient conclu que le magnat des télécoms avait sciemment caché le véritable montant de sa fortune, pour échapper au fisc, lorsqu’il fut brièvement vice-Premier ministre en 1997, au mépris de la Constitution promulguée au même moment. L’enquête s’est concentrée sur des transferts d’actions suspects opérés par le magnat entre ses diverses compagnies, son épouse Pojaman et des proches (dont sa cuisinière et son chauffeur). Fondateur du groupe de télécoms Shin, Thaksin a admis avoir omis «par distraction» de déclarer une «infime» partie de ses revenus – la commission anticorruption a cité, elle, le chiffre de 10,5 milliards de bahts (233 millions de dollars) – mais il n’a cessé de plaider sa bonne foi. La Cour constitutionnelle a estimé que la commission anticorruption n’avait pas apporté de preuves suffisantes de la culpabilité de Thaksin, notamment qu’il était au courant de l’ampleur des transactions de sa femme en faveur des domestiques. «Maintenant il faut tourner la page», a conclu Thaksin.
Accusé de malversations financières, le populaire Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a été acquitté d’extrême justesse par la Cour constitutionnelle lors d’un jugement historique, ce qui lui permet de rester à son poste et de sauver sa carrière politique. «Thaksin va continuer à être Premier ministre. La majorité des juges a décidé qu’il n’avait pas...