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Actualités - CHRONOLOGIES

Philippines - Les deux plus importantes formations rebelles musulmanes veulent s’unir - Le groupe Abu Sayyaf décapite quatre otages

Des rebelles du mouvement séparatiste musulman Abu Sayyaf ont tué cinq otages, dont quatre ont été décapités, parmi une trentaine de Philippins enlevés jeudi soir sur l’île de Basilan (sud des Philippines), a annoncé la police vendredi. Selon le commissaire de police de Basilan, Akmadul Pangambayan, les corps sans tête de quatre hommes ont été découverts quelques heures après leur enlèvement dans la localité de Lamitan, à majorité chrétienne. Un cinquième villageois, laissé pour mort par les assaillants, est décédé à l’hôpital, selon la police. La prise d’otages a été réalisée par un commando composé de 16 membres. Ceux-ci ont contraint une trentaine de Philippins, dont quatre enfants, à les suivre en direction de Tuburan, localité à majorité musulmane. 11 de ces otages ont été retrouvés plus tard, ce qui laisse 16 otages au commando. Le groupe Abu Sayyaf affirme lutter pour l’instauration d’un État islamique dans le sud des Philippines, où est concentrée la minorité musulmane du pays, mais il s’est aussi fait une spécialité de l’enlèvement contre rançon de chrétiens philippins et d’étrangers. Il est actuellement la cible d’une offensive militaire lancée par les autorités philippines, destinée à libérer 21 autres otages, dont au moins deux Américains, détenus depuis plusieurs semaines sur l’île de Basilan. En représailles de ces enlèvements, une centaine de sympathisants présumés du groupe musulman ont été arrêtés par les forces de l’ordre sur les îles de Basilan et de Jolo, ainsi que sur des îlots environnants. D’autre part, les deux plus importants groupes rebelles musulmans des Philippines ont convenu vendredi, au terme de deux jours de négociations à Cyberjaya (50 km au sud de Kuala Lumpur), de s’unir pour assurer une paix durable dans le Sud déshérité de l’archipel, 25 ans après leur scission. Cet accord antre le Front Moro islamique de Libération (MILF) et le Front de libération nationale Moro (MNLF) intervient un mois et demi après la signature à Tripoli d’un accord du MILF avec le gouvernement de Manille prévoyant un cessez-le-feu et un règlement politique du conflit dans le Sud où est concentrée la minorité musulmane (Moros) des Philippines. Le chef du MNLF, Nur Misuari, avait signé dès en septembre 1996 un accord de paix avec Manille prévoyant la création d’une région autonome musulmane à Mindanao (sud), dont il devint gouverneur. Le MILF, né en 1976 d’une scission avec le MNLF, avait poursuivi la lutte armée contre le pouvoir central. Mais, tandis que ses 12 000 à 15 000 combattants continuaient à mener des actions de guérilla contre l’armée, des contacts préliminaires s’ouvraient fin avril 1997 avec Manille. À la suite de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre le MILF et Manille, le 22 juin dernier à Tripoli, les deux parties avaient engagé le 24 juillet en Malaisie une nouvelle série de pourparlers de paix, sous l’égide de l’Indonésie, de la Libye et de la Malaisie, pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Le ministre malaisien de la Défense Najib Razak a indiqué qu’un accord de paix devrait être signé lors de la visite de 48 heures que la présidente des Philippines Gloria Arroyo fera en Malaisie à partir de mardi. Selon M. Najib, la scission du MNLF en 1976 avait considérablement affaibli la rébellion musulmane au Philippines, pays à très large majorité catholique. L’accord intervenu vendredi entre les deux grandes factions musulmanes «créera une plate-forme nouvelle pour une solution plus durable au problème du peuple Moro», en présentant un front musulman uni face aux autorités centrales, a estimé le ministre malaisien. Le vice-président du MNLF Hatimil Hassan a souligné de son côté que l’unité des factions musulmanes était cruciale pour promouvoir paix et prospérité dans le Sud déshérité des Philippines. Les revendications du MILF ne porteront plus sur la création d’un État islamique, mais sur une plus grande autonomie, a-t-il assuré. «Il y a là-bas des musulmans et des chrétiens. Nous respectons toutes les religions. Nous ne pousserons pas vers un État islamique», a-t-il dit, ajoutant toutefois : «Nous laissons ça aux gens». L’ambassadeur libyen à Manille, Salem Adam, présent à Cyberjaya, a fermement condamné les agissements de la guérilla musulmane d’Abu Sayyaf, le qualifiant de «groupe de bandits». «Ils ne font que kidnapper, exiger des rançons et assassiner», a commenté l’ambassadeur, estimant que Abu Sayyaf «n’utilise l’islam que comme un paravent».
Des rebelles du mouvement séparatiste musulman Abu Sayyaf ont tué cinq otages, dont quatre ont été décapités, parmi une trentaine de Philippins enlevés jeudi soir sur l’île de Basilan (sud des Philippines), a annoncé la police vendredi. Selon le commissaire de police de Basilan, Akmadul Pangambayan, les corps sans tête de quatre hommes ont été découverts quelques heures...