Liban-Sud - C. Eddé : Réagir par la diplomatie - et non par des démonstrations de force

Carlos Eddé, Amid du Bloc national (BN), a considéré hier «très grave» la décision du Conseil de sécurité des Nations unies d’annuler les effets des résolutions 425 et 426 par la transformation de la Finul d’une force de paix en une force d’observation. «La diplomatie libanaise devrait faire face à cette décision par les méthodes adéquates, non par des démonstrations de force», a soulevé M. Eddé. Il a mis en garde contre «des tentatives de semer la discorde entre le Liban et les Nations unies», considérant que «le refus de l’État d’envoyer l’armée au Liban-Sud a constitué l’un des facteurs essentiels qui ont mené à l’embarras où nous nous trouvons». M. Eddé s’exprimait lors d’une tournée effectuée au Liban-Sud, en compagnie de Issam Khalifé, chercheur dans les domaines des frontières et de l’eau, Daoud Raad, expert agricole, et Marouan Sakr, son conseiller juridique. Il a rencontré le président du rassemblement des agriculteurs du Sud, Waddah Fakhri, les responsables en communication et en affaires politiques à la Finul, Timor Goksel et Richard Morisinsky, ainsi que des personnalités religieuses comme l’évêque Marouan Sakr à Rmeich, et les évêques Antoine Hayek et Élias Khoury à Marjeyoun. M. Eddé a également exprimé ses craintes concernant les ressources hydrauliques et ses idées sur le développement du Liban-Sud. «Il est nécessaire de réaliser au plus tôt le projet d’exploitation de l’eau du Litani pour l’irrigation et l’eau potable dans les régions du Sud et de la Békaa», a-t-il considéré. «Il faut également que le Liban puisse utiliser toute la part qui lui revient de l’eau du Hasbani. Le droit international est clair quant à la détermination des besoins du Liban en matière d’irrigation et d’eau potable. Par ailleurs, il est très dangereux de se soumettre aux visées israéliennes sur notre eau. Il n’y a rien de plus urgent que de faire parvenir l’eau aux villages, parce qu’il est honteux que certains d’entre eux continuent de s’approvisionner en eau auprès de l’État hébreu».