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Actualités - ANALYSES

Nominations - L’opération retardée de quelques jours - La liste des lauréats soigneusement passée au crible

Contrairement à ce que les bons augures loyalistes avaient cru pouvoir annoncer, ce n’est pas cette semaine que l’État dotera son char d’un nouveau train de pneus neufs. Explications embarrassées de ces mêmes devins : les présélections de rigueur ont produit plus de candidats que prévu et il faut encore passer cette collecte au tamis. Des présidents. Cela veut-il dire qu’on revient au vieux système du partage du gâteau ? Pas du tout, se récrient en chœur lahoudistes et haririens, qui jurent derechef leurs grands dieux que cette fois on ne retiendra que les critères de compétence, de capacité et de probité. Comme l’ont solennellement promis les dirigeants qui veulent bannir de leur lexique le terme de clientélisme. Même le chef du Législatif, qui est peu suspect en général de négliger l’importance des postes administratifs en termes d’équilibres confessionnel ou partisan, proclame qu’en ce début de troisième millénaire on va jeter aux orties les mauvaises vieilles habitudes. Pour ne retenir que les éléments vraiment capables de servir l’État loin de tout esprit de bazar. Un engagement doublement méritoire, car le président de la Chambre, qui n’a pas techniquement son mot à dire dans des désignations relevant de l’Exécutif, a toujours (soigneusement) veillé à ce que le gouvernement ou Baabda n’abusent pas de ce pouvoir au détriment du Parlement. C’est-à-dire à ses propres dépens, pour commencer. Donc les leviers de la République sont unanimes, pour la présente édition des oscars, à souhaiter un palmarès sans tache. S’ils tiennent parole, ce qui en étonnerait plus d’un, ils prouveraient en même temps que leur pacte d’entente, conclu sous le label du sauvetage économique, n’est pas du chiqué. Dans ce même contexte, le plan de redressement gouvernemental recevrait une sérieuse poussée en avant. On sait en effet que l’une des conditions préalables posées par les donateurs appelés à participer à la conférence de Paris II est que le Liban entreprenne sans tarder une sérieuse réforme de son Administration, comme de ses pratiques en matière de dépenses publiques. Ce qui du reste va de pair, le gaspillage dû aux fonctionnaires se chiffrant, selon les statistiques officielles, à un cinquième du déficit budgétaire. Dont l’énorme endettement national constitue les deux cinquièmes. Quoi qu’il en soit, pour le moment, les choses ont l’air d’évoluer de saine manière. Ainsi, Baabda appuie à fond le plan gouvernemental de redressement. Et donne en quelque sorte l’exemple, si l’on se réfère au fait que l’armée a été la première à s’infliger des coupes d’indemnités ou d’exemptions de quittances téléphoniques et autres. Parallèlement, certaines personnalités réputées proches du régime ont été priées de renoncer à des contrats d’emploi les liant à des services publics et de démissionner sans tapage. On cite également l’exemple du Dr Fouad Sayyed, frère du directeur de la Sûreté générale M. Jamil Sayyed, qui a retiré sa candidature pour un poste important, bien qu’il ait toutes les qualifications requises, pour que nul n’aille parler de favoritisme ou de népotisme. Quoi qu’il en soit, la question-clé qui se pose est de savoir si l’on va vraiment trouver, pour les 24 postes de première catégorie à pourvoir, les cadres adéquats. Car pour en dénicher, dans la meule de la deuxième catégorie bourrée de clientélistes, il faut passer et repasser longtemps le compteur Geiger. C’est ce qui explique, sans doute, que les nominations aient pris du retard. Car nul ne fera l’affront aux dirigeants de penser que le délai est dû au fait qu’ils discutent entre eux, ou marchandent âprement, le lot de primeurs à déguster.
Contrairement à ce que les bons augures loyalistes avaient cru pouvoir annoncer, ce n’est pas cette semaine que l’État dotera son char d’un nouveau train de pneus neufs. Explications embarrassées de ces mêmes devins : les présélections de rigueur ont produit plus de candidats que prévu et il faut encore passer cette collecte au tamis. Des présidents. Cela veut-il dire...