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Actualités - ANALYSES

La cohésion du pouvoir à l’épreuve d’un véritable saut d’obstacles

Le pacte d’honneur tacite conclu entre les dirigeants pour faire front commun face à la crise socio-économique tiendra-t-il la route ? Il faut l’espérer. Pour sortir le pays de l’ornière, sans brader l’or, présidents, ministres et députés doivent surmonter d’évidentes, de frappantes divergences. Afin de franchir d’un même élan les haies d’obstacles suivantes : – La MEA. Il faut, dans ce dossier, trancher dans le vif, rapidement, comme on arrache un sparadrap. Larguer sans tergiverser l’excédent de bagage, défrayer les évacués, régler le conflit avec les pilotes. Sans un tel traitement chirurgical, la MEA ne redeviendrait ni «sauvable» ni privatisable. Il est regrettable que le clientélisme politique, qui ronge cette entreprise comme tant d’autres institutions publiques, n’ait pas été éradiqué plus tôt. Sur le plan comptable, les sédatifs administrés pendant des années n’auront fait qu’empirer le mal. Mais mieux vaut tard que jamais. Et il est heureux, en quelque sorte, que la Banque centrale, autrement dit le Trésor, n’ait tout simplement plus les moyens de couvrir les dizaines de millions de dollars que la compagnie perd chaque année. – Le même double objectif de compression des dépenses improductives et de revitalisation du secteur public doit entraîner, également sans tarder, le dégraissage du mammouth administratif. Par la mise sur la touche des dizaines de milliers d’agents parasitaires dans les départements ministériels ou les offices autonomes. Là aussi, il faut que le clientélisme politique soit rayé de la carte. – L’un des problèmes les plus urgents reste celui de l’EDL. Qui a également besoin d’une remise sur pied, en vue de sa privatisation. Bien entendu, il faut que les rouleaux des compteurs se remettent à tourner, que les branchements illicites soient supprimés, que les régions, les institutions ou les particuliers dits «privilégiés» acquittent leurs quittances, pour que le taux de perception ne stagne plus à 50 %. Mais il faut aussi retaper le réseau et, dans certains cas, l’étendre ou le renforcer. – Le dossier du cellulaire, de l’indemnisation des deux compagnies concessionnaires doit être refermé rapidement. De manière à assurer au Trésor un maximum de rentrées. Parallèlement, le piratage des communications internationales doit être éradiqué... sans concession. Pour que le téléphone à son tour devienne présentable, en vue de sa privatisation. – Un effort semblable doit être déployé pour les offices des eaux, tout comme pour les transports publics ou le Casino dont la gestion doit passer aux mains du seul secteur privé. – Pour couronner le tout, il est évident que l’Administration doit être réformée en profondeur. Et que le mouvement de nominations, de mutations ou de permutations envisagé se fasse effectivement en base des critères de compétence, de probité et de capacité comme le promettent les présidents. Qui veulent s’en remettre au Conseil de la Fonction publique et à l’Inspection centrale. Pour faire désigner the right man at the right place. – Un règlement raisonnable pour l’affaire de la culture du haschisch. Le pouvoir doit à la fois montrer sa détermination à faire respecter la loi ; et ménager un plan de développement pour les régions touchées, dont l’alibi social paraît compréhensible sinon légitime. – Enfin, et peut-être surtout, réaliser le tour de force de concilier entre l’impératif de stabilité, indispensable pour attirer les investisseurs, et la lutte pour la libération de Chebaa.
Le pacte d’honneur tacite conclu entre les dirigeants pour faire front commun face à la crise socio-économique tiendra-t-il la route ? Il faut l’espérer. Pour sortir le pays de l’ornière, sans brader l’or, présidents, ministres et députés doivent surmonter d’évidentes, de frappantes divergences. Afin de franchir d’un même élan les haies d’obstacles suivantes :...