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Actualités - CHRONOLOGIES

Festival de Beiteddine - Double concert de Miriam Makeba et d’Albita - Chaud le chocolat !

Écouter Albita dans son salon ou dans sa voiture est une chose, la voir sur scène en est une autre. Résultat : si vous avez vu la bête de scène cubaine à Beiteddine vendredi et samedi derniers, jetez vos disques, vous n’en avez plus besoin. Quand les spectateurs ont littéralement couru par dizaines vers la scène, ce n’est pas seulement par amour pour cette musique latino qui plaît à tout le monde, c’est pour Albita et rien que pour elle. En cinq minutes, lors de la première soirée, cette femme de 41 ans à la voix grave comme du chocolat chaud a conquis son public. À la fois masculine dans ses mouvements, ses lancers de micro, voire d’instruments vers la foule amassée au bas de la scène, et féminine dans ses déhanchements suggestifs qui ont beaucoup, beaucoup plu (la thérapie du fessier sur les percussions était particulièrement savoureuse), Albita est une vraie curiosité. Hors pair Que dire de cette artiste fantastique, qui est, jusqu’à présent, le meilleur cru du festival ? Qu’elle est capable d’un impressionnant «scat» (bruitages vocaux) lorsqu’elle rend hommage à Tito Puente ? Qu’elle manipule au moins trois instruments cubains à la perfection ? Qu’elle vit pour sa musique et pour Cuba ? Qu’elle est entourée de musiciens et d’une choriste hors pair ? Un peu tout à la fois, mais en mille fois mieux quand on la découvre à l’œuvre. Une anecdote pour finir : Madonna, qui a largement participé à l’émergence du phénomène, aurait dit d’elle, alors qu’elle la présentait à la soirée de son anniversaire où elle l’avait conviée (après avoir déplacé la date qu’elle avait initialement choisie pour l’occasion parce que celle-ci ne convenait pas à la chanteuse cubaine) : «Si je devais revenir sur terre, je voudrais le faire en étant Albita». Voilà le genre de petit compliment qui met instantanément sur les rails de la célébrité planétaire. Et sur la planète Beiteddine, les spectateurs ont rappelé frénétiquement leur diva, qui est repartie comme elle était venue : en laissant presque tout le monde sur sa faim. Message Entracte rapide pendant lequel, pour une fois, le Libanais moyen s’est laissé aller sans complexe à un enthousiasme sincère et, vers 22h30, entre sur scène «Mama Africa», 69 ans, et sa tribu d’enfants, de petits-enfants et d’arrière-petits-enfants. Même si le public était encore sous le choc de la performance précédente et a été un peu poussif avec Miriam Makeba, celle-ci force l’admiration : après une vie tourmentée par un exil forcé de 30 longues années hors de l’Afrique du Sud, son pays natal et des prises de position radicales qui lui ont valu une grosse bouderie américaine, elle est toujours là. Il semble que c’est bien plus à un symbole qu’à une chanteuse (elle aussi incontestée) que le public a offert une ovation impressionnante. Belles voix, bon rythme, belles intentions et grand message de paix : une fin de soirée où le public, comme dans les publicités, aurait pu former un cœur gros comme ça. «Et Albita ?» «Et Albita ?» : une chose est sûre, la question était dans la bonne majorité des têtes. Même un peu naïvement, on se serait attendu à un duo final. Mais une nuit très «caliente» et très chocolat, c’est déjà ça. Et c’est tellement bon.
Écouter Albita dans son salon ou dans sa voiture est une chose, la voir sur scène en est une autre. Résultat : si vous avez vu la bête de scène cubaine à Beiteddine vendredi et samedi derniers, jetez vos disques, vous n’en avez plus besoin. Quand les spectateurs ont littéralement couru par dizaines vers la scène, ce n’est pas seulement par amour pour cette musique latino...