Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

USJ - Remise de diplômes aux étudiants de la faculté des lettres et des sciences humaines - Salamé : « Lutter contre le pullulement cancéreux des universités »

La cérémonie de remise de diplômes de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Universtié Saint-Joseph s’est déroulée samedi au campus de l’Esib, à Mar Roukoz, en présence du recteur de l’USJ, le père Sélim Abou, du ministre de la Culture, M. Ghassan Salamé, des doyens des facultés ainsi que des parents des diplômés. Trois cent soixante-deux étudiants répartis entre la faculté des lettres et des sciences humaines, l’Institut des lettres orientales, l’École libanaise de formation sociale, l’Institut libanais d’éducateurs, l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth et l’Institut d’études scéniques audiovisuelles et cinématographiques ont reçu leur diplôme des mains du ministre de la Culture. Le père Abou a indiqué, dans une allocution prononcée à cette occasion, que «la faculté des lettres et des sciences humaines constitue le lieu par excellence où s’élaborent la culture humaniste et la pensée critique qui la sous-tend. Mais l’humanisme critique que nous cherchons à promouvoir est en butte aujourd’hui, à l’intérieur de l’Université, à la fragmentation abusive des savoirs et, à l’extérieur, aux effets pervers de la mondialisation». Le père Abou a mis en garde contre «l’extension des standards de la pensée unique et le processus d’homogénéisation des cultures». Il a dénoncé «la dévalorisation rapide du capital culturel au profit du capital économique et du capital médiatique». Pour sa part, M. Salamé a estimé qu’«il est difficile pour un membre du gouvernement de s’adresser en pareille circonstance à des jeunes qui, diplôme en poche, ont un œil rivé sur les quais du départ, et l’autre plein de suspicion à l’égard d’un pouvoir dont ils ressentent bien souvent la distance». M. Salamé a, dans son allocution, insisté sur le rôle de l’université. Il a indiqué que «l’université n’est pas un lieu neutre. Elle ne reflète pas seulement, à travers l’état de ses équipements et le profil de ses étudiants, une facette du pays, mais elle laisse entrevoir aussi les prémices des choix stratégiques d’avenir faits par les décideurs de ce pays pour ceux qui leur succéderont». «On saisit le mieux l’avenir d’un pays en écoutant parler ses étudiants», a-t-il affirmé. M. Salamé a estimé qu’«on aurait trop tendance à occulter que l’institution académique n’est pas uniquement un lieu de transmission du savoir mais qu’elle est surtout le vivier du capital humain de la collectivité et donc là où se fabrique son destin». Il a considéré que «c’est cet aspect qui a longtemps fait la force du Liban d’avant- guerre». «Ce pays était considéré comme le centre universitaire de la région. C’est aujourd’hui cette force d’antan qu’il s’agit de reconquérir et de consolider afin de refaire de l’universtié l’un des maillons-clé du dispositif de la compétition régionale qui s’annonce», a-t-il ajouté, en précisant qu’«il s’agit de mettre fermement et rapidement un terme à cette terrible dérive qui fait que la seule matière que le Liban exporte est sa matière grise». M. Salamé a promis «de continuer la lutte contre la transformation de l’université nationale en un mastodonte aussi ingérable que stérile et contre le pullulement cancéreux des universités privées». S’adressant aux diplômés, le ministre de la Culture a dit : «Il vous sera demandé de vous engager à rester, à rêver d’un lendemain plus beau, à le construire et à le transmettre à votre tour à ceux qui vous suivront». «Il vous sera demandé de ne pas céder à la frustration et au désespoir, quand bien même aujourd’hui tout vous y appelle», a-t-il conclu, «en insistant sur le fait qu’aucun pays ne saurait survivre si ses jeunes ont cessé d’y croire ou s’ils s’interdisent de le rêver meilleur».
La cérémonie de remise de diplômes de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Universtié Saint-Joseph s’est déroulée samedi au campus de l’Esib, à Mar Roukoz, en présence du recteur de l’USJ, le père Sélim Abou, du ministre de la Culture, M. Ghassan Salamé, des doyens des facultés ainsi que des parents des diplômés. Trois cent soixante-deux...