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Actualités - ANALYSES

Pays donateurs - Des obstacles retardent l’application des engagements pris par l’État - Paris II : la balle est dans le camp libanais

Après les propos tenus vendredi dernier par l’ambassadeur de France Philippe Lecourtier, selon qui la date de la deuxième réunion des pays donateurs «sera fixée lorsque les mesures requises auront été prises et les solutions adéquates apportées aux problèmes en suspens», la balle se trouve à présent dans le camp du gouvernement libanais. Selon une source ministérielle, Paris II, sur lequel repose l’ultime espoir d’une assistance destinée à sauver le Liban de la crise économique et financière dans laquelle il se débat, doit être minutieusement préparé, quitte à en retarder la tenue, si l’on veut en assurer le succès. Reste à savoir quelles sont les «mesures» à adopter et les «problèmes en suspens» à résoudre. Le document de travail soumis par le gouvernement lors de la tenue de Paris I couvrait toutes les mesures envisagées pour relancer le développement, encourager les investissements, réduire le coût de production, privatiser certains secteurs et combler le déficit budgétaire. Ce programme ne peut être réalisé du jour au lendemain, car la privatisation de l’Électricité du Liban – pour ne citer que ce cas – requiert une restructuration préalable et aucune mesure n’a encore été adoptée au niveau de la privatisation des divers offices des Eaux, de la MEA et des télécommunications. D’autant plus que le gouvernement se heurte à de nombreux obstacles chaque fois qu’il tente de porter remède aux problèmes que pose l’excédent de fonctionnaires dans certains ministères et administrations publiques. Quant à la suppression des subventions accordées à différents secteurs, elle se heurte, elle aussi, aux mêmes obstacles. D’autre part, le gouvernement s’attache à relancer le rôle de la direction des impôts au ministère des Finances dans le dessein d’assurer une meilleure perception et de combattre la fraude fiscale, à remplacer une partie de la dette interne par une dette externe à long terme et donc moins onéreuse, et à collaborer avec le secteur bancaire pour interdire les opérations de blanchiment d’argent. L’attachement du cabinet Hariri à la stabilité financière et à la relance économique à travers un plan de redressement basé sur l’adoption d’une stratégie d’imposition adéquate et de la politique du ciel ouvert s’inscrit également dans le cadre des engagements pris lors de Paris I. La réduction des tarifs douaniers, l’accélération des formalités douanières, la réforme du système de sécurité sociale et l’octroi aux non-Libanais du droit à la propriété foncière n’ont d’autre but que d’encourager les investissements étrangers. Il demeure que le gouvernement a besoin d’un appui politique effectif pour parvenir à mettre à exécution le plan économique global qu’il se propose d’élaborer, surtout que la conjoncture locale et régionale risque de court-circuiter les meilleures stratégies et que le coût de la réforme pourrait se révéler supérieur à celui de la corruption. Le pays se trouve actuellement pris dans un cercle vicieux, entre l’accumulation des intérêts de la dette publique et les plans de redressement économique. Cette situation rend nécessaire la conjugaison de tous les efforts politiques, économiques et diplomatiques pour mener à bien la stratégie de redressement économique et financier mise au point par l’État. D’autant plus que la fin de l’année en cours semble devoir être le dernier délai pour connaître l’issue de la course engagée entre les intérêts cumulés de la dette publique et le plan de redressement. Si la dette publique venait à s’alourdir, le pays pourrait se trouver engagé dans un processus de faillite où les intérêts à verser dépasseraient les rentrées nationales. Le gouvernement se trouverait alors acculé à adopter des mesures difficiles et douloureuses, notamment le gel des dépôts bancaires et la dépréciation de la livre. Pareille éventualité entraînerait l’intervention de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui imposeraient des conditions que le peuple libanais ne pourrait supporter.
Après les propos tenus vendredi dernier par l’ambassadeur de France Philippe Lecourtier, selon qui la date de la deuxième réunion des pays donateurs «sera fixée lorsque les mesures requises auront été prises et les solutions adéquates apportées aux problèmes en suspens», la balle se trouve à présent dans le camp du gouvernement libanais. Selon une source ministérielle,...