Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Retranchés à Gênes, les dirigeants répondent aux antimondialistes

Barricadés dans la vieille ville de Gênes, les dirigeants des pays les plus riches du monde ont placé vendredi au centre de leurs discussions des thèmes chers aux militants qui les conspuaient au même moment dans la rue, appelant à la création d’une OMC «à visage humain» ou appuyant le lancement d’un fonds contre le sida. Mais les chefs d’État et de gouvernement des sept pays les plus industrialisés de la planète, dont certains avaient critiqué sévèrement les manifestants avant de se rendre au sommet, ont réaffirmé avec éclat leur credo dans un libre-échange honni par les milliers de manifestants. «Nous avons tous dit que la mondialisation est une bonne chose, qu’elle apporte des avantages à tous, qu’il faut plus de mondialisation pour permettre plus de démocratie, plus de liberté, plus de bien-être et de travail pour tous les gens de cette terre», a affirmé devant ses pairs l’hôte de la réunion, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi. «Ceux qui sont contre le G 8 ne luttent pas contre des responsables démocratiquement élus dans leurs pays, ils luttent contre le monde occidental, la philosophie du monde libre et de l’esprit d’entreprise après la fin de l’Union soviétique», a lancé M. Berlusconi, en annonçant que le fonds contre le sida, le paludisme et la tuberculose voulu par l’Onu avait d’ores et déjà recueilli 1,2 milliard de dollars d’engagements. Les dirigeants du G 7, qui n’étaient pas accompagnés de leur homologue russe Vladimir Poutine pour tout ce qui concernait la partie économique de leurs discussions, ont réaffirmé leur conviction dans la nécessité d’engager de nouvelles discussions commerciales multilatérales. «Pour assurer une croissance économique soutenue au niveau mondial, nous devons renouveler notre engagement en faveur du libre-échange». Mais ils ont souligné la nécessité de mieux prendre en compte les besoins des pays pauvres, dont l’opposition, tout autant que la contestation de la rue, avait fait échouer une première tentative de relance de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle, fin 1999. Les Sept se proposent d’œuvrer pour que les pays en développement aient plus facilement accès à leurs marchés. Ils reconnaissent d’ailleurs que ceux-ci ont des raisons de se plaindre de l’application de l’accord actuel. Les règles commerciales devront être «plus saines et transparentes» pour permettre une meilleure intégration des pays pauvres au commerce mondial. L’OMC, bête noire des antimondialisation, a été invitée à prêter plus d’attention au «développement durable» et «aux attentes légitimes de la société civile» (en d’autres termes les opposants à la mondialisation). Mais contrairement aux espoirs de certaines organisations non gouvernementales, les Sept n’ont pas fait de geste supplémentaire sur la dette. Ils ont simplement dressé un bilan globalement positif de l’initiative qu’ils avaient lancée en 1999 à Cologne pour réduire la dette des pays pauvres très endettés (PPTE, ou HIPC en anglais). «Nous saluons les progrès importants réalisés dans la mise en œuvre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés». Mais concrètement, ils ont seulement promis de «travailler ensemble pour faire en sorte que les bénéfices de l’allègement de la dette profitent aux pauvres et aux plus vulnérables». La dette de 23 pays pauvres a été allégée dans le cadre de cette initiative. Douze autres de ces pays en difficulté sont encore dans l’attente d’une décision. Dans un communiqué, l’association Drop the Debt («Annulez la dette») a sougliné que «l’incapacité du G 8 à résoudre la crise de la dette signifie qu’ils donnent d’une main (pour lutter contre le sida) et reprennent de l’autre».
Barricadés dans la vieille ville de Gênes, les dirigeants des pays les plus riches du monde ont placé vendredi au centre de leurs discussions des thèmes chers aux militants qui les conspuaient au même moment dans la rue, appelant à la création d’une OMC «à visage humain» ou appuyant le lancement d’un fonds contre le sida. Mais les chefs d’État et de gouvernement des...