Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Le ministère du travail arbitre le conflit

«La grève est interdite». Cette petite phrase prononcée hier par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, au cours d’une interview à la Voix du Liban, résume en très peu de mots l’évolution de la situation au cours des dernières vingt-quatre heures sur le «front» de l’Électricité du Liban. Le syndicat des employés de l’EDL menaçait de reprendre la grève ouverte à partir d’aujourd’hui pour contraindre le gouvernement à donner suite à leurs doléances, portant notamment sur la préservation de leurs acquis et de leurs privilèges sur le plan du paiement (ou plutôt du non-paiement) de leurs factures d’électricité. Les sources proches du ministère de l’Énergie et de l’Eau affirmaient que conformément à un décret remontant à 1966, sous le mandat de feu le président Charles Hélou, le gouvernement est en mesure de mettre aux arrêts tout fonctionnaire qui faillit à sa mission de manière à mettre en danger la sécurité nationale. Cette clause, soulignaient les sources du ministère, s’applique aux employés de l’EDL qui pourraient arrêter le travail et perturber ainsi l’approvisionnement du pays et de certaines institutions vitales en électricité. L’attitude particulièrement ferme du ministre semble avoir porté ses fruits à en juger par la position conciliante adoptée hier par le syndicat. Au cours d’une réunion avec M. Beydoun, en présence du président de la CGTL, Ghassan Ghosn, le président du syndicat des employés de l’EDL, Émile Geha, a annoncé la suspension de la grève ouverte que les employés menaçaient d’observer à partir de ce matin. M. Geha a précisé dans ce cadre que la position de son syndicat n’est dictée par aucune considération politique et n’est dirigée contre personne. «Notre seul souci est d’ordre socio-économique», a affirmé M. Geha, qui a indiqué qu’il appuyait l’arbitrage du ministère du Travail dans cette affaire et qu’il plaçait toute sa confiance en M. Beydoun. Quant au ministre Beydoun, il a réaffirmé au cours de la réunion avec les responsables syndicaux la nécessité de poursuivre le dialogue, soulignant toutefois qu’il ne saurait être question de remettre en cause une loi votée par le Parlement. M. Beydoun faisait allusion à ce sujet à l’article 75 du budget qui abolit, notamment, les privilèges accordés aux employés de l’EDL en ce qui concerne le paiement des factures d’électricité. Le ministre a cependant indiqué qu’il s’engageait à «faire le maximum» pour améliorer la situation des employés. M. Beydoun a tenu à préciser à ce propos que l’objectif du gouvernement au stade actuel est de «mettre un terme à l’hémorragie au sein de l’État et d’abolir les boutiques existantes, tout en améliorant la situation des employés et en abolissant les exceptions et les privilèges». M. Beydoun a confirmé, dans une déclaration à la presse, qu’il était favorable à une médiation du ministère du Travail. «Au cours des quinze prochains jours, a déclaré M. Beydoun, nous tiendrons des réunions avec les employés afin d’examiner leurs doléances. Notre objectif est d’améliorer la situation des employés et non de baisser leur niveau de vie. Nous donnerons suite aux revendications logiques des employés, dans le cadre des moyens disponibles, mais nous demandons à tous de respecter la loi». Il convient d’indiquer sur ce plan que le directeur général de l’EDL, Georges Moawad, a adressé au ministère du Travail une note administrative dans laquelle il réclame l’arbitrage du ministère dans le conflit opposant les employés de l’EDL au ministère de l’Énergie et de l’Eau. Poursuite de l’enquête Au niveau judiciaire, le procureur général financier, Khalil Rahhal, a poursuivi hier son enquête au sujet de l’affaire des factures d’électricité impayées. Il a écouté à ce propos, en présence de l’avocat général financier, Roukoz Rizk, les chefs des services de distribution dans les mohafazats, Amer Toufeyli (Beyrouth), Michel Hitti (Mont-Liban), Mohammed Ali (Liban-Nord), Abdel Razzak Fattal (Liban-Sud), et Naïm Husseini (Békaa). Le juge Rahhal a convoqué pour lundi prochain, dans le ce cadre de son enquête, l’ancien directeur général de l’EDL, Joseph Hawa, et plusieurs hauts responsables de l’Électricité. Il a indiqué à ce sujet qu’il espérait clore son instruction d’ici à deux semaines et que l’enquête vise à déterminer les responsables de la négligence apparue au niveau de la collecte des montants des factures d’électricité.
«La grève est interdite». Cette petite phrase prononcée hier par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, au cours d’une interview à la Voix du Liban, résume en très peu de mots l’évolution de la situation au cours des dernières vingt-quatre heures sur le «front» de l’Électricité du Liban. Le syndicat des employés de l’EDL menaçait...