Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

Cardahi veut mettre les bouchées doubles

Pour l’arbitrage international, Cellis, OK. LibanCell, kaput. Le Conseil d’État a donc tranché. Maintenant que l’on est fixé, le ministre des Télécoms, M. Jean-Louis Cardahi, veut mettre les bouchées doubles. Pour préparer l’ère nouvelle du portable, qui doit s’ouvrir dans un délai de six mois par un appel d’offres général. Les cadres du ministère, secondés par des experts, préparent donc fébrilement le cahier des charges. Qui, naturellement, sera fondé sur les paramètres internationaux conventionnels. Mais aussi sur les perspectives qu’offrent les nouvelles technologies de pointe qui commencent à envahir le marché. Et qui font du cellulaire une béquille disponible à tout instant de l’ordinateur comme du web et autres vecteurs sophistiqués du new way of life. Des amusettes qui rendent le marché de plus en plus juteux. Et ce sont trois ou quatre milliards de dollars par an, au lieu de quelques centaines, que le Trésor espère soutirer aux futurs exploitants du réseau local. En d’autres termes, même s’il faut indemniser les sortants (qui gardent d’ailleurs le droit de se retrouver parmi les impétrants), le jeu de la résiliation du bail en valait largement la chandelle. Cependant, M. Cardahi tient avant tout à ce que toutes les opérations se fassent désormais au grand jour, dans une parfaite transparence. Il insiste sur ce point, non pas seulement par souci moral. Mais parce que de la clarté naît la confiance, qui attire les capitaux et les investisseurs, dans ce domaine comme dans les autres. En outre, le ministre doit réfuter les méchantes rumeurs de salon (d’été) que certains milieux intéressés font courir sur son compte. L’on entend en effet ces âmes charitables insinuer que l’on a eu recours aux lumières de M. Cardahi, dans le but bien précis d’agencer un bazar aux termes duquel une troisième compagnie surgirait soudain sur la côte, comme une Vénus sortant des ondes. Un pool, c’est le mot, formé par un groupe de personnages politiques ou affairistes haut de gamme. Ces bruits indignent le ministre. Qui y réplique en affirmant en substance que «la troisième société de cellulaire existe en effet. Mais elle appartient à l’État. Et rien qu’à l’État. Les propos que l’on répand sont donc, pour le moins, imprécis. Ils visent, à n’en pas douter, à flétrir la réputation de certains pôles politiques, pour les affaiblir. En même temps, on tente d’entourer le processus d’évolution d’un écran de fumée, pour brouiller les cartes et la visibilité. Mais la transparence triomphera». Car il s’engage à y veiller personnellement. Surtout au moment de la mise en adjudication, à laquelle tout le monde pourra participer. Des sources informées croient savoir que le ministère pourrait, après avoir dépouillé les bulletins d’offres, organiser une enchère entre la compagnie qui aura présenté le chiffre d’achat de concession le plus élevé, dédit compris, et les concurrents qui ne seraient pas inférieurs de 10 % par rapport à ce premier plafond. Une disposition qui donnerait donc une deuxième chance à tous, tout en présentant l’avantage pour le Trésor de faire encore monter les prix. Pour la petite histoire, on peut signaler que, selon les loyalistes du moment, les deux compagnies de cellulaire, qui se montraient plutôt coulantes lors des négociations avec le gouvernement Hoss et avec le ministre de l’époque, M. Issam Naaman, ont singulièrement durci le ton lors des pourparlers avec la nouvelle équipe. Qui a tenté d’améliorer les recettes du Trésor, mais s’est heurtée à un net refus des deux sociétés. En désespoir de cause, ajoutent ces sources, M. Cardahi en a référé au président Hariri. Qui lui a conseillé de rompre net, et les négociations et les contrats de concession, pour se rabattre sur une procédure d’octroi de simple licence, après appel d’offres. Un conseil qui a été suivi, avec le plein appui du chef de l’État comme de l’ensemble du gouvernement. À cette nuance près que M. Hariri pense qu’on pourrait proroger le délai de 180 jours consenti à LibanCell et à Cellis. Parce qu’à son avis les nouveaux opérateurs éventuels n’auraient pas eu le temps de s’installer d’une manière rapidement fonctionnelle. Avis que M. Cardahi ne partage pas. Car selon lui, on peut toujours faire appel, à titre provisoire intérimaire, à des compagnies internationales tout à fait capables de garder le réseau en activité, en attendant la relève.
Pour l’arbitrage international, Cellis, OK. LibanCell, kaput. Le Conseil d’État a donc tranché. Maintenant que l’on est fixé, le ministre des Télécoms, M. Jean-Louis Cardahi, veut mettre les bouchées doubles. Pour préparer l’ère nouvelle du portable, qui doit s’ouvrir dans un délai de six mois par un appel d’offres général. Les cadres du ministère, secondés par...