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Actualités - CHRONOLOGIES

Social - Le débrayage à l’EDL s’est étendu aux office autonomes - Dialogue amorcé entre grévistes et gouvernement sur fond d’intransigeance

Pris de court par la suppression, sans consultation ni notification préalable de la tarification spéciale du courant électrique dont ils bénéficiaient, près de 3 000 ouvriers de l’EDL et des autres offices et concessionnaires d’électricité (Kadisha, Litani, Nahr Ibrahim, Électricité du Sud) ont entamé une grève ouverte hier, entraînant dans leur mouvement quelque 4 000 autres employés des offices autonomes (offices d’eau, régie des tabacs, téléphone fixe-Ogero et transports en commun). En dépit des apparences et de la fermeté des propos tenus en public par les syndicats d’employés et le ministre de l’Énergie Mohammed Beydoun, qui a refusé tout retour en arrière, la grève ouverte décrétée par les employés des offices autonomes et établissements publics pourrait trouver aujourd’hui un début de solution, si une proposition de règlement soumise hier par les grévistes à un délégué du ministre de l’Énergie est favorablement accueillie ou encore examinée en Conseil des ministres. Toutefois, en l’absence de progrès tangible, la tendance hier était à la fermeté, et un appel à un sit-in devant le siège du Conseil des ministres a été lancé pour l’après-midi. Transmise au cours d’une réunion au bureau du directeur général de l’EDL Georges Mouawad, en présence du président du conseil d’administration de l’office Fouad Hamdane, la proposition de règlement est restée secrète. Interrogé à ce sujet, le président du syndicat des employés de l’EDL Émile Geha a refusé d’en dire plus. Dans les milieux concernés, il était question de substituer à la tarification spéciale de l’électricité dont jouissaient les employés, un montant forfaitaire équivalant à une consommation standard adaptée à chaque catégorie d’employé. Ce montant s’ajouterait au salaire. Le montant global de l’énergie électrique consommée par les bénéficiaires de la tarification spéciale s’élève à environ 5 pour 1 000 de l’énergie annuelle produite par l’EDL, assurent les grévistes. Son coût se situerait autour de 7 milliards de LL par an. La tarification spéciale en vigueur est de 2 à 8 piastres le kilowatt, pour une consommation mensuelle de 2 000 kilowatts en moyenne et, moins souvent, de 3 000 kilowatts. Cette tarification est tellement dérisoire que les employés de l’EDL ont été accusés d’en abuser et, dans certains cas, de revendre le courant. Explicitant le sens de la grève ouverte, le président de la Fédération des employés des offices autonomes et établissements publics Fouad Harfouche a affirmé que «l’application de la nouvelle réglementation équivaut à une réduction des salaires», car le prix du courant consommé est comptabilisé dans le calcul des indemnités de fin de service. Sur le plan pratique, le mouvement de grève pourrait se traduire par des pénuries de courant et d’eau, le mouvement de grève affectant les services d’entretien et de réparation, mais pas ceux de la production ou de la distribution. Fermeté de Beydoun En cours de journée, le ministre de l’Énergie, M. Mohammed Beydoun, avait réitéré son appel ferme au dialogue, conseillant aux employés de transformer leur grève ouverte en une «grève symbolique d’un jour» et d’entamer un dialogue avec le gouvernement. M. Beydoun avait même affirmé que les journées de grève seront déduites des salaires des employés. «La première journée de grève est au compte de l’Etat, mais les autres seront au compte des employés», avait-il déclaré. «La loi a aboli certains points, mais pas les droits des employés», a ajouté M. Beydoun. «Toutefois, insister sur les prestations telles qu’elles sont est une chose illogique et ne peut servir de base au dialogue». S’insurgeant contre les accusations adressées à la population, M. Mohammed Beydoun a attribué le gaspillage de l’argent aux employés et à l’administration de l’EDL, notamment au nombre insuffisant de compteurs installés. Il a également indiqué qu’à la suite d’une déclaration du député Adnan Arakji faisant état d’une liste de privilégiés qui ne paient pas leur courant, ce qui coûterait au Trésor 30 milliards de livres, il a demandé à l’EDL de lui remettre une copie de cette liste nominale, qu’il a déclaré avoir l’intention de publier dans la presse. Selon les grévistes, «les propos de M. Beydoun ne devraient cependant pas occulter le fait que 50 % des factures de l’EDL ne sont pas perçues, et qu’il existe des régions entières du pays qui ne règlent pas le courant qu’ils consomment, à commencer par les camps palestiniens». «Que représente, en comparaison, la tarification spéciale dont nous bénéficions ?», ont-ils affirmé.
Pris de court par la suppression, sans consultation ni notification préalable de la tarification spéciale du courant électrique dont ils bénéficiaient, près de 3 000 ouvriers de l’EDL et des autres offices et concessionnaires d’électricité (Kadisha, Litani, Nahr Ibrahim, Électricité du Sud) ont entamé une grève ouverte hier, entraînant dans leur mouvement quelque 4 000...