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Actualités - ANALYSES

Redéploiement syrien - Bkerké plongé dans une expectative plutôt sceptique

Après le repli partiel syrien, Bkerké attend. De voir comment et quand le mouvement va reprendre. Une expectative naturellement émaillée d’interrogations. Qu’un haut dignitaire religieux détaille comme suit : Est-ce que finalement on va s’en tenir là ? Et si c’est le cas, sur quelles positions au juste les forces syriennes s’accrocheraient-elles ? On connaît les postes qu’elles ont désertés, mais on ne sait toujours pas avec exactitude, et en détail, où elles comptent se fixer pour de bon. – Si le repli doit reprendre, ce serait à quel moment et dans quelles proportions ? – Quand tout sera fini, y aurait-il un communiqué de confirmation de la part des autorités politiques ou militaires syriennes et libanaises ? A-t-on ou non l’intention d’éclairer enfin la lanterne de l’opinion publique. En précisant notamment si c’est par respect de Taëf que l’on a agi ou pour des raisons de simple conjoncture militaire, face aux menaces israéliennes. Dans la première éventualité, les gouvernements des deux pays sont en principe tenus de s’entendre sur la durée et le volume de la présence militaire syrienne ainsi que sur ses rapports avec les autorités locales. Bien entendu, cette orientation légaliste, et politique, n’entre pas en ligne de compte si le redéploiement est effectué uniquement pour des raisons de sécurité militaire face au danger d’une agression israélienne. Dans ces conditions, il faudrait donc continuer à réclamer l’application de Taëf. Une application totalement tronquée jusqu’à présent, comme on ne le sait que trop. Et si la réponse devait être que certaines clauses ne sont pas réalisables, alors se poserait la question d’un nouvel accord, souligne le prélat. Mais certains font valoir qu’avant le redéploiement, il faut compléter les réformes politiques qui doivent précéder ce mouvement, selon Taëf. C’est-à-dire abolir le confessionnalisme politique, dissoudre vraiment toutes les milices libanaises ou palestiniennes et mettre en place la décentralisation administrative. À cela, la personnalité religieuse citée répond en affirmant que l’abolition du confessionnalisme politique n’entre pas dans la série des réformes politiques exigées par Taëf, pour la simple raison qu’elle était déjà mentionnée dans la précédente Constitution, article 95. Pour ce qui est de la décentralisation administrative, elle n’est pas inscrite au chapitre des réformes institutionnelles, mais à celui de la refonte des mécanismes fonctionnels de l’État, qui ne fait partie des conditions préalables posées par Taëf. Quant à la dissolution des milices, c’était aux autorités libanaises et syriennes d’y veiller, dans un délai de six mois après l’approbation de Taëf, et elles ne peuvent s’abriter derrière leurs propres manquements pour refuser d’accomplir leurs autres obligations, souligne la source spirituelle. C’est la même chose pour la non-réalisation de la clause ordonnant la formation d’un gouvernement d’union nationale. Et d’insister : l’État libanais devait, aux termes de Taëf, reprendre les rênes en main, étendre son autorité sur l’ensemble du territoire avec le concours pour commencer des forces syriennes qui devaient cependant être remerciées, au double sens du terme, au bout de deux ans au maximum. C’est-à-dire en 1992. Neuf ans plus tard, elles sont toujours là, au mépris de Taëf traité comme un chiffon de papier. Situation hautement anormale, pour ne pas dire aberrante, à laquelle il est grand temps de mettre un terme. Mais c’est là, bien entendu, un vœu pieux qui a très peu de chances de se voir exaucé de sitôt.
Après le repli partiel syrien, Bkerké attend. De voir comment et quand le mouvement va reprendre. Une expectative naturellement émaillée d’interrogations. Qu’un haut dignitaire religieux détaille comme suit : Est-ce que finalement on va s’en tenir là ? Et si c’est le cas, sur quelles positions au juste les forces syriennes s’accrocheraient-elles ? On connaît les postes...