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Actualités - CHRONOLOGIES

Le Pentagone veut accélérer le développement - de la défense antimissile

Le Pentagone veut accélérer le développement d’un vaste programme de défense antimissile malgré les objections de ses alliés et de la Russie sur les violations du traité ABM de 1972. Le secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et le directeur des programmes de défense antimissile du Pentagone, le général Ronald Kadish, ont dévoilé un ambitieux plan d’accélération des essais et du développement de la défense antimissile au sol, en mer, dans les airs et dans l’espace, jeudi lors d’une audience devant la commission des services armés du Sénat. Selon ce plan, le Pentagone prévoit de lancer dès l’année prochaine la construction de sites d’essais de missiles intercepteurs en Alaska pour en faire le «banc d’expérimentation» de la défense antimissile américaine qui s’étendra jusqu’à l’atoll Kwajalein des îles Marshall, dans le Pacifique. Les sites d’essai en Alaska, dont la réalisation pourrait être achevée entre 2004-2006, seraient utilisés comme défense rudimentaire antimissile en cas d’urgence, a indiqué le général Kadish. Ce banc d’expérimentation comprendra cinq silos de missiles au sol à Fort Greely en Alaska où se trouvera un centre de commande et de contrôle ainsi qu’une installation sur l’île de Kodiak pour lancer aussi bien des missiles intercepteurs que des leurres, a-t-il précisé. Pour sa part, Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense, a souligné qu’il était «inutile d’être un génie pour comprendre que nous allons nous heurter» aux restrictions prévues par le traité antimissile ABM de 1972. «Il y a de fortes chances pour que cela se produise d’ici quelques mois plutôt que quelques années», a déclaré de son côté M. Wolfowitz. «Nous devons soit nous en retirer, soit le remplacer», a-t-il ajouté. Les États-Unis vont essayer de conclure un accord avec la Russie pour un nouvel arrangement stratégique en vue d’aller au-delà du traité ABM, a-t-il dit. Toutefois, il est «difficile d’assurer avec certitude que cela se produira au cours de l’année qui vient». Le projet de défense antimissile est toutefois critiqué par des sénateurs démocrates qui refusent l’abandon d’une stratégie éprouvée de dissuasion nucléaire basée sur le traité ABM en échange d’un système de défense qui n’a pas encore fait ses preuves. «Nous aurons une nouvelle course aux armements sur les bras, ainsi qu’une nouvelle guerre froide et un plus grand risque de prolifération», a déclaré le président de la Commission des forces armées au Sénat, Carl Levin. Selon lui, la Russie et la Chine pourraient ainsi être amenées à renforcer leurs programmes nucléaires militaires. Le président russe Vladimir Poutine a déjà averti que son pays était prêt à placer des ogives à têtes multiples sur ses missiles intercontinentaux de la dernière génération au cas où Washington abandonnerait le traité. Mais Donald Rumsfeld s’est dit optimiste «sur le moyen de parvenir à un arrangement mutuel» avec la Russie. Jeudi, Igor Sergueïev, l’ancien ministre russe de la Défense, qui conseille désormais Vladimir Poutine sur les questions de stabilité stratégique, a déclaré, selon l’agence Ria-Novosti : «D’une manière ou d’une autre, nous ne voyons pas de raisons de paniquer et nous n’allons pas supplier les États-Unis de respecter le traité ABM». Lundi, le ministre français de la Défense, Alain Richard, après une rencontre avec son homologue américain au Pentagone avait déclaré que «la place prise par ce dispositif et sa pertinence par rapport à la réalité de la menace continue de poser problème» à la France.
Le Pentagone veut accélérer le développement d’un vaste programme de défense antimissile malgré les objections de ses alliés et de la Russie sur les violations du traité ABM de 1972. Le secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et le directeur des programmes de défense antimissile du Pentagone, le général Ronald Kadish, ont dévoilé un ambitieux plan...