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Actualités - CHRONOLOGIES

CLIMAT - 180 pays s’apprêtent à reprendre les négociations sur les modalités d’application du protocole de Kyoto - Les États-Unis en position de force à la conférence de Bonn

Les États-Unis vont décider la semaine prochaine de l’avenir des négociations climatiques lancées il y a dix ans après avoir dénoncé le principal accord de lutte contre le réchauffement planétaire, le protocole de Kyoto. Ils peuvent se réfugier dans l’attentisme ou bien bloquer les pourparlers, estiment des diplomates européens et du G-77 (pays en développement) qui ont requis l’anonymat. 180 pays étaient attendus ce week-end à Bonn pour reprendre les négociations sur les modalités d’application de Kyoto (1997), qui impose des réductions de CO2 et autres gaz à effet de serre aux pays industriels et des obligations limitées au G-77. La délégation américaine, dirigée par le nouveau sous-secrétaire d’État aux affaires globales, Paula Dobriansky, a promis une «participation constructive» aux discussions qui se déroulent dans le cadre de conférences de suivi de la convention climat de l’ONU de 1992. Elle sera «très active» sur les questions de suivi de ce premier accord climatique et interviendra sur Kyoto si les négociations menacent «le commerce» international ou créent «des précédents» pour d’autres accords multilatéraux. En mars, les États-Unis ont déclaré «lettre morte» le protocole signé par l’Administration Clinton, suscitant déclarations contradictoires chez leurs alliés de négociations (Canada, Australie, Japon, Russie notamment) et critiques dans les autres camps, UE et autres Européens ainsi que G-77. Le protocole entrera en vigueur seulement si 55 % des émissions de CO2 des pays industriels de 1990 sont représentés dans le quota minimum de 55 pays devant ratifier. Il n’a été ratifié par aucun grand pays industriel, chacun attendant les règles d’application pour se décider. L’UE (24,2 % des émissions de CO2 de référence), comme ses alliés européens non membres de l’Union, (7,4 %), a affiché sa volonté de ratifier et de faire entrer en vigueur Kyoto «au besoin sans les États-Unis» dès 2002. Dans des négociations où le consensus est de règle, elle devra plus que jamais s’allier avec les pays en développement qui ont souligné mardi dans un communiqué «la validité du protocole». Mais elle devra faire des concessions importantes à des alliés traditionnels des États-Unis comme le Japon (8,5 %) et la Russie (17,4 %) qui détiennent la clé de l’entrée en vigueur de Kyoto depuis la défection des États-Unis (36,1 %) Ces deux pays n’ont pas arrêté définitivement leur position sur fond d’enjeux stratégiques et économiques globaux avec les États-Unis. Le Japon a une position «plutôt ambiguë», a accusé le 10 juillet le ministre néerlandais de l’Environnement, Jan Pronk, qui préside les pourparlers. «Si d’autres gouvernements suivent les États-Unis, il y a peu d’espoir pour le protocole de Kyoto», a-t-il averti en résumant l’enjeu de Bonn. La conférence officielle démarrera jeudi après-midi au niveau des ministres de l’Environnement, auxquels M. Pronk a donné trois jours et demi pour aboutir. Elle fera suite à celle de La Haye (novembre 2000) qui avait échoué après une zizanie interne à l’UE sur un compromis conclu avec les États-Unis. Elle sera préparée de lundi à jeudi matin dans de nouvelles consultations à huis clos après celles de New York en avril et La Haye fin juin. Les hauts fonctionnaires resteront jusqu’au 27 juillet pour traduire juridiquement tout accord politique des ministres. Les ONG, qui avec les médias constitueront la moitié des 6 000 participants de la conférence, ont annoncé de multiples manifestations pour «sauver la planète». Elles défileront le 21 juin derrière une arche de Noé qu’elles présenteront aux ministres pour illustrer «le déluge» que leur inaction risquerait de provoquer.
Les États-Unis vont décider la semaine prochaine de l’avenir des négociations climatiques lancées il y a dix ans après avoir dénoncé le principal accord de lutte contre le réchauffement planétaire, le protocole de Kyoto. Ils peuvent se réfugier dans l’attentisme ou bien bloquer les pourparlers, estiment des diplomates européens et du G-77 (pays en développement) qui ont...