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Actualités - CHRONOLOGIES

INDE – PAKISTAN - La rencontre entre Musharraf et Vajpayee revêt un caractère historique - Le Cachemire au cœur du sommet... et des désaccords

L’Inde et le Pakistan, dont les dirigeants doivent se réunir ce week-end pour la première fois depuis deux ans, affichent une fois de plus leur désaccord sur la question qui sera vraisemblablement au cœur de leur entrevue: le statut de l’État indien du Cachemire. Hier, à la veille de son arrivée à New Delhi, le président pakistanais Pervez Musharraf a fait savoir qu’il ne pourrait pas rester à la tête de son pays si d’aventure il acceptait le maintien de la souveraineté indienne sur la province himalayenne. «Qui, au Pakistan, pourrait accepter cela?», s’interroge-t-il dans un entretien accordé au journal Gulf News, basé à Dubaï. Campant aux antipodes des aspirations pakistanaises, le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a pour sa part déclaré à une agence de presse indienne que le Cachemire demeurerait toujours au «cœur» de la nation indienne. Il a également rejeté la mise en place, déjà évoquée par le passé, d’une éventuelle médiation dans cette dispute. Même l’ordre du jour du sommet fait l’objet d’une vive polémique entre New Delhi et Islamabad, puisque l’Inde souhaite accorder la priorité, entre autres choses, aux questions nucléaires, tandis que le Pakistan désire placer le Cachemire au centre des discussions. Les positions des deux dirigeants paraissent difficiles à concilier. L’Inde affirme que la totalité de la province, seul État indien à majorité musulmane, fait partie intégrante de son territoire. Le Pakistan conteste cette interprétation et estime que la question du Cachemire, en suspens, est un aspect inachevé de la partition du sous-continent effectuée sous l’égide des Nations unies, et exige la tenue, dans la région, d’un référendum parrainé par l’Onu. Indiens et Pakistanais se sont disputé deux fois par les armes cette région himalayenne. En août 1947, après la séparation entre l’Inde et le Pakistan, le dirigeant hindou du Jammu et Cachemire a décidé que sa province serait rattachée à l’Inde, plutôt qu’au Pakistan majoritairement islamique. 30 000 morts en dix ans Deux conflits indo-pakistanais s’ensuivent, en octobre de la même année, puis en 1965. En 1989, alors que la guerre entre les deux pays est techniquement finie depuis plus de trente ans, une rébellion séparatiste se déclare – soutenue, affirme New Delhi, par Islamabad – qui a coûté la vie, jusqu’à ce jour, à plus de 30 000 personnes. Au vu du passif qu’entretiennent les deux puissances nucléaires, la rencontre entre Musharraf et Vajpayee revêt un caractère historique. Des voix se sont élevées contre le sommet. À New Delhi, où l’arrivée samedi de Musharraf suscite de vives tensions, un important dispositif de sécurité a été déployé. Plusieurs dizaines d’extrémistes hindous, protestant contre la volonté affichée par Islamabad de rencontrer des séparatistes cachemiris avant le sommet, ont ainsi brûlé un objet empaillé représentant le Pakistan, accusant les autorités pakistanaises de «double langage». «Bien que Musharraf vienne ici pour la paix, (les Pakistanais) ne la souhaitent pas sincèrement», a estimé Aniruddha Sharma, secrétaire de l’Hindu Manch (Groupe hindou). La Conférence de la liberté, une alliance regroupant plusieurs partis séparatistes, a appelé à une grève générale pour protester, entre autres, contre la tenue du sommet. Enfin au Cachemire même, surtout le long de la ligne de démarcation de 720km qui sépare les deux pays, la tenue imminente des pourparlers n’a pas empêché de nouveaux accrochages entre soldats indiens et rebelles indépendantistes. La police a annoncé hier qu’onze personnes, dont trois soldats indiens et six rebelles séparatistes, avaient été tués la veille dans la province.
L’Inde et le Pakistan, dont les dirigeants doivent se réunir ce week-end pour la première fois depuis deux ans, affichent une fois de plus leur désaccord sur la question qui sera vraisemblablement au cœur de leur entrevue: le statut de l’État indien du Cachemire. Hier, à la veille de son arrivée à New Delhi, le président pakistanais Pervez Musharraf a fait savoir qu’il...