Infrastructures - Tournée d’inspection du Premier ministre sur les chantiers - Hariri : Dix-huit mois pour les travaux dans la banlieue-nord

Il a fallu que le Premier ministre Rafic Hariri effectue hier une tournée dans la banlieue-nord de la capitale pour que l’opinion publique réalise l’ampleur des travaux qui y sont entrepris depuis des années. Le chef du gouvernement a révélé à cette occasion que tous les projets de construction et de réhabilitation de l’infrastructure dans ce secteur devraient être achevés dans moins de deux ans. «Il faudra en principe un an et demi, car il reste peu de choses à faire», a dit M. Hariri aux journalistes qui l’accompagnaient dans sa tournée. Il s’est engagé à éliminer les obstacles qui entravent la bonne marche du travail, précisant à ce sujet : «Dans certains endroits, on empêche le percement d’une route. Ces problèmes sont toujours dus à certains hommes politiques qui bloquent la réalisation de projets d’intérêt public. De toute manière, le gouvernement est déterminé à surmonter ces obstacles, et toutes les parties devront faire l’effort de privilégier l’intérêt public par rapport à leurs intérêts électoraux». Le Premier ministre a même cité un exemple. Celui de la région d’Elissar «où des logements ont été construits de façon illégale». «Nous verserons à leurs occupants des indemnités égales à celles qui ont été octroyées à d’autres. Évidemment, la loi devra être appliquée pour que tous les obstacles soient abolis dans l’intérêt des Libanais», a-t-il précisé. Quelle impression M. Hariri retire-t-il de sa tournée dans la banlieue-nord ? Il se dit grosso modo satisfait. Et d’ajouter : «Il y a du retard dans certains projets. La responsabilité en incombe aussi bien aux entrepreneurs qu’à l’Administration. Mais les responsables se sont engagés à accélérer le rythme du travail et je crois qu’ils tiendront leur promesse. Dans le cas contraire, des sanctions seront prises et appliquées». Les étapes de la tournée C’est à 8h30 que le Premier ministre a entamé sa tournée dans la banlieue-nord de Beyrouth, accompagné notamment de Mahmoud Osmane, PDG du Conseil du développement et de la reconstruction. – Première étape : le projet de route Nabaa-Bourj Hammoud qui va du fleuve de Beyrouth au boulevard de Sin el-Fil. Il constitue le prolongement du pont déjà réalisé et reliant Achrafieh au secteur du Fleuve. Ces deux tronçons de route permettront à eux deux de relier l’est de Beyrouth à la banlieue nord-est. La jonction se fera ultérieurement au niveau du périphérique nord de la capitale. Coût de l’opération : 17,3 millions de dollars. – Deuxième étape : le projet de route reliant l’aéroport à Hazmieh et traversant la banlieue-sud. Plus précisément, le point de départ en est le boulevard Camille Chamoun. Direction ouest, jusqu’à l’ancien boulevard de l’AIB en passant par l’ancienne route de Saïda, Chatila, Bir el-Abed et Haret Hreik. – Troisième étape : le périphérique allant de Hazmieh à Tahwita. Ce projet se caractérise par l’édification d’une série de ponts qui passent au-dessus de la route de Damas avec des bretelles qui permettent de rejoindre l’autoroute parallèle au fleuve de Beyrouth. Les travaux ont été arrêtés dans ce projet au niveau de Hazmieh. En effet, on compte y adjoindre des ponts et des tunnels, notamment au niveau du rond-point Sayyad et de la bifurcation conduisant au palais présidentiel. – Quatrième étape : le projet de routes parallèles au fleuve de Beyrouth, dont l’objectif principal est de réduire les embouteillages aux entrées de la capitale. Elles serviront notamment à relier entre eux les deux secteurs de Hazmieh et du port. Le trafic deviendra ainsi plus fluide entre le port et la route de Damas. En outre, les embouteillages diminueront sur les routes internes de Furn el-Chebback. À noter également dans le cadre de ce projet le nettoyage du fleuve de Beyrouth, grâce en particulier à la construction d’un nouveau système d’égouts qui permettra de débarrasser le fleuve des eaux usagers qui s’y déversent actuellement. – Cinquième étape : le port de Beyrouth où des travaux de réhabilitation sont toujours en cours. Là, M. Hariri a été surpris de constater que le nouveau bâtiment, dont la construction a été achevée pourtant il y a environ un an, n’est toujours pas occupé. Il a donné des instructions pour qu’il le soit au plus vite. A noter que les travaux de réhabilitations du port entamés en 1997 et achevés en 2000 ont coûté 94 000 000 de dollars. Le Premier ministre a également visité les abattoirs qui se trouvent à proximité du port.