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Actualités - CHRONOLOGIES

POLÉMIQUE - L’incident de Rabié prend l’allure d’un différend personnel - Gemayel répond et Murr contre-attaque

Un incident survenu à Rabié entre les gardes du corps du président Amine Gemayel et deux agents municipaux, incident dont l’ancien chef de l’État nie jusqu’à l’existence, commence à prendre l’allure d’un différend personnel entre ce dernier et le ministre de l’Intérieur Élias Murr. L’incident, survenu vendredi, a été condamné par le ministère de l’Intérieur, démenti par le président Gemayel et enfin couronné par un nouveau communiqué du même ministère qui va jusqu’à rappeler des conflits familiaux remontant au mandat de l’ancien chef de l’État, c’est-à-dire aux années 80. Selon le premier communiqué du ministère de l’Intérieur, les gardes du corps du président Gemayel auraient agressé deux agents municipaux, Élias Samaha et Pierre Hachem, qui leur demandaient de suivre la déviation imposée par les travaux de réfection de la route de Bickfaya. Le communiqué précise que l’incident s’est déroulé sous les yeux du président Gemayel «qui se trouvait à l’intérieur de sa voiture». «Conduits à l’hôpital pour recevoir les soins nécessités par leur état, les deux agents municipaux ont porté plainte auprès du poste de police d’Antélias. À l’issue de l’enquête, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire Mayssar Chakar a ordonné l’arrestation des gardes du corps du président Gemayel», ajoute le communiqué du ministère de l’Intérieur. En réponse, le bureau de presse du président Gemayel a nié l’existence du «prétendu incident» qu’il a affirmé avoir été «créé de toutes pièces». Le communiqué a ajouté que «les agents de la Sécurité de l’État qui accompagnent le président Gemayel dans ses déplacements n’ont eu connaissance du prétendu incident qu’à l’issue d’un appel de leur supérieur hiérarchique qui leur réclamait des éclaircissements». «Le président Gemayel dément catégoriquement qu’un tel incident se soit produit entre les agents de la Sécurité de l’État qui l’accompagnaient et deux policiers municipaux», a poursuivi le communiqué qui relève que «l’agent municipal qui a porté plainte, l’officier qui a été chargé de l’enquête et le médecin légiste qui a établi le rapport sont natifs du même village que le ministre de l’Intérieur ou lui sont proches». Le président Gemayel a «appelé les autorités compétentes à approfondir l’enquête et a confié aux députés Pierre Amine Gemayel et Antoine Ghanem et à un collectif d’avocats de poursuivre cette affaire. Il se réserve également le droit de porter plainte contre l’agent municipal qui a inventé l’incident et contre tous ceux qui ont contribué à travestir la vérité». Le communiqué-réponse en cinq points du ministère de l’Intérieur rappelle que l’officier chargé de l’enquête «est originaire du caza de Zghorta et non de Bteghrine (village du ministre de l’Intérieur)» et que «le ministre Élias Murr n’établit aucune distinction dans l’application de la loi», citant en exemple l’arrestation du garde du corps d’un député appartenant à la même liste électorale que lui-même, à la suite d’une agression commise contre le fils d’un autre député. Passant à l’aspect personnel du conflit, le communiqué du ministère de l’Intérieur affirme que «le passé du président Gemayel est révélateur au niveau de la crédibilité et de la défense des libertés. Il suffit de rappeler la manière dont il ordonnait aux blindés de bombarder les quartiers à forte concentration populaire et de remettre en mémoire les arrestations arbitraires et les tortures dans ses casernes à Dbayé et ailleurs». «Il semble que le président Gemayel oublie la sécurité et la liberté de déplacements que le ministre Élias Murr lui assure, alors que, sous son mandat, il avait forcé la famille de ce dernier à l’exil», ajoute le communiqué. Et de conclure : «Nous aurions préféré entendre le président Gemayel s’excuser auprès de l’opinion publique du comportement de ses gardes du corps ou encore de prononcer, ne serait-ce qu’une fois, une allocution d’appui au Liban en butte aux agressions et aux pressions israéliennes».
Un incident survenu à Rabié entre les gardes du corps du président Amine Gemayel et deux agents municipaux, incident dont l’ancien chef de l’État nie jusqu’à l’existence, commence à prendre l’allure d’un différend personnel entre ce dernier et le ministre de l’Intérieur Élias Murr. L’incident, survenu vendredi, a été condamné par le ministère de...