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Actualités - CHRONOLOGIES

CHEBAA - Polémique autour de la vidéo sur l’enlèvement des trois soldats - Le Liban et Israël refusent le compromis de l’Onu

Israël a exigé hier que l’Onu lui remette une version intégrale de la vidéocassette filmée par des Casques bleus le 8 octobre, au lendemain de l’enlèvement de trois soldats israéliens par le Hezbollah. «Ce que nous voulons, c’est disposer de l’intégralité de cette cassette, sans modification ou censure, afin de pouvoir mieux comprendre ce qui s’est passé pendant l’enlèvement et, peut-être, savoir ce qui est arrivé à nos hommes», a déclaré à l’AFP Avi Pazner, conseiller du Premier ministre israélien Ariel Sharon. «Nous ne voulons pas susciter de polémique avec les Nations unies, mais des questions se posent, comme celle de savoir la raison pour laquelle cette cassette n’a pas été mise à notre disposition pendant neuf mois», a dit M. Pazner. «Cette vidéo peut apporter des renseignements sur les circonstances de l’enlèvement et le sort des nos soldats et c’est pourquoi nous souhaitons disposer de sa version la plus complète», avait déclaré l’ambassadeur d’Israël à l’Onu Yehuda Lancry, interrogé dimanche matin par la radio militaire israélienne alors qu’il se trouvait à New York. Samedi, le secrétaire général adjoint pour les opérations de maintien de la paix de l’Onu, Jean-Marie Guéhenno, avait indiqué que les Nations unies avaient «décidé de donner au gouvernement israélien et aux autorités libanaises la possibilité de visionner cette cassette, mais en oblitérant les visages des personnes qui ne font pas partie du personnel de l’Onu». Interrogé hier par la radio militaire israélienne, le porte-parole de la Finul Timour Goksel a justifié la décision de cacher, sur ce document, les visages des membres du commando du Hezbollah par «le caractère impartial et neutre» de la mission de la Finul qui ne peut pas transmettre des «informations d’une partie à l’autre». Critique libanaise Le Liban a critiqué et refusé la décision de l’Onu, estimant que l’organisation internationale pouvait ainsi transmettre à Israël des informations sensibles recueillies en territoire libanais. Les autorités libanaises «considèrent que le visionnage de cette cassette constituerait un dangereux précédent car ce serait la transmission à l’ennemi israélien d’informations recueillies sur le territoire libanais, ce qui est en contradiction avec la mission de la Finul», a indiqué samedi un communiqué de la présidence de la République. La diplomatie libanaise n’est pas restée inactive. De fait, samedi après-midi, pendant plus d’une heure, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères p.i., Naji Abi Assi, a conféré à ce sujet avec Staffan de Mistura, représentant personnel du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan au Liban-Sud. À sa sortie du palais Bustros, M. De Mistura a déclaré qu’il était venu au ministère pour s’assurer que le chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud et M. Abi Assi «ont reçu le texte intégral du communiqué important publié cette nuit à New York» par M. Guéhenno. «Je voudrais également m’assurer que le ministère est au courant d’une lettre envoyée cette nuit par M. Guéhenno au délégué du Liban auprès des Nations unies, l’ambassadeur Sélim Tadmouri», a-t-il ajouté, sans en révéler la teneur. Une tempête dans un verre d’eau L’affaire est une «tempête dans un verre d’eau» soulevée par Israël afin d’«embarrasser» l’Onu, a justement estimé M. Tadmouri dans un entretien publié hier. Cette affaire est une «simple tempête dans un verre d’eau qui coïncide avec la pression exercée sur Sharon par l’Europe et la communauté internationale», a-t-il déclaré au quotidien al-Mostaqbal. «Il s’agit d’une tentative du gouvernement d’Ariel Sharon d’embarrasser l’organisation internationale et de gêner son secrétaire général Kofi Annan, notamment après» que celui-ci «eut dénoncé la décision d’Israël de poursuivre le plan de liquidation des activistes du soulèvement palestinien», ajoute M. Tadmouri. M. Annan avait dénoncé jeudi comme contraires au droit les «liquidations» d’activistes palestiniens menées par Israël et demandé à l’État hébreu d’y mettre fin immédiatement. M. Tadmouri a toutefois estimé que l’Onu avait agi avec «légèreté (...) en n’accordant pas d’importance à cette affaire depuis le début». Selon le secrétaire général adjoint pour les opérations du maintien de la paix des Nations unies, Jean-Marie Guéhenno, la vidéo, d’une trentaine de minutes, montre deux véhicules tout-terrains abandonnés avec leur contenu, des Casques bleus s’efforçant de les enlever, et leur interception par des hommes armés «supposés du Hezbollah». «Rien sur cette cassette n’apportait de lumière sur les circonstances de l’enlèvement ou sur l’état des (soldats) enlevés», avait-il ajouté. La cassette montre également de «petites taches de sang» dans les véhicules, sans qu’il soit possible de dire si ce sang provient des ravisseurs ou des soldats enlevés, avait dit M. Guéhenno, ajoutant que tous ces éléments avaient été communiqués à Israël le 11 octobre. L’Onu n’a admis que jeudi l’existence de cette cassette, après que le ministre israélien de la Défense, Binyamin Ben Eliezer, eut réclamé ce document.
Israël a exigé hier que l’Onu lui remette une version intégrale de la vidéocassette filmée par des Casques bleus le 8 octobre, au lendemain de l’enlèvement de trois soldats israéliens par le Hezbollah. «Ce que nous voulons, c’est disposer de l’intégralité de cette cassette, sans modification ou censure, afin de pouvoir mieux comprendre ce qui s’est passé pendant...