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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - Le président Lahoud en visite officielle à Tunis, mercredi - Le Liban officiel ne croit pas à une guerre totale

Le chef de l’État et le Premier ministre ont évalué hier, en commun, à Baabda, les résultats des entretiens qu’ils ont eus séparément, en cours de semaine, avec les émissaires américain, russe et européen accourus au chevet d’une paix moribonde. MM. Lahoud et Hariri ont également discuté de l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres, qui se tiendra jeudi sous la présidence de M. Hariri, en raison de l’absence du chef de l’État, qui se rend mercredi en visite officielle de 48 heures à Tunis. Les deux responsables ont enfin parlé du volet économique de la vie nationale, dont ils ont convenu qu’il est prioritaire, et examiné les divers moyens dont l’État dispose pour encourager les investissements et faciliter les opérations des investisseurs arabes et étrangers. Au sujet des entretiens qu’ils ont eus avec William Burns, secrétaire d’État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, Andrei Vdovine, émissaire du ministre russe des AE, et Miguel Angel Moratinos, coordonnateur de l’UE pour le processus de paix, les deux hommes ont convenu que la communauté internationale a clairement fait connaître sa préférence pour une solution diplomatique de la crise régionale, une préférence assortie d’une mise en garde contre une escalade de violence qui pourrait mener à une guerre totale aux conséquences imprévisibles. Toutefois, selon des sources généralement bien informées, le Liban officiel «ne croit pas» à une guerre totale. Mais il n’offrira pas non plus à l’armée d’Ariel Sharon, dans les limites de ce que lui impose sa dignité, de prétexte facile pour déclencher une opération militaire d’envergure. Du reste, la réponse libanaise au défi d’Ariel Sharon n’est pas isolée. Les hauts responsables demeurent en contact quotidien avec les dirigeants syriens et coordonnent leurs positions au plus étroit avec la Syrie. «Qu’Ariel Sharon se prépare ou non à une guerre totale, fait-on savoir dans les couloirs de la présidence, – et le Liban ne croit pas à une guerre totale –, il trouvera en face de lui un Liban et une Syrie solidaires». On sera mieux fixé aujourd’hui sur les intentions actuelles du Hezbollah, et incidemment de la Syrie, à l’occasion d’un discours attendu que doit prononcer le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, à l’occasion de l’ouverture d’un «Congrès des partis arabes». En ce qui concerne le Conseil des ministres, il se tiendra sous la présidence de M. Hariri et examinera un certain nombre de points inscrits à son ordre du jour depuis plusieurs semaines. À cet ordre du jour figurent notamment un projet de privatisation de la perception à l’EDL et un projet de création de conseils régionaux de développement ou de départements régionaux au sein du Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR). Il est également probable que le Conseil des ministres approuve un projet de loi accordant aux anciens détenus dans les prisons israéliennes, au nombre d’environ 5 000, un statut spécial qui leur permettra de bénéficier d’allocations et indemnités accordées aux vétérans et blessés de guerre de l’armée. M. Hariri tient aujourd’hui avec le comité de suivi chargé de cette question une réunion décisive. Si le président Lahoud ne préside pas le Conseil des ministres, c’est qu’il sera à Tunis, en visite officielle, à partir de mercredi. Le chef de l’État mettra sa visite à profit pour resserrer les liens bilatéraux entre le Liban et la Tunisie, qui ont beaucoup de choses en commun, notamment leur particularité francophone. Avec le chef de l’État tunisien, M. Lahoud évoquera aussi certainement le sommet arabe qui se tiendra en mars prochain à Beyrouth. Sur le plan économique, M. Hariri a informé le chef de l’État de la teneur des entretiens qu’il a eus samedi avec une délégation économique irakienne conduite par le président de la Chambre de commerce irakienne Abboud Toufayli, qui visite en ce moment le Liban à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth (CCIB). M. Adnan Kassar, président de la CCIB, avait annoncé samedi que le projet de création d’une zone franche entre le Liban et l’Irak est «en bonne voie», à l’instar de ce qui existe avec d’autres «pays frères» comme l’Égypte et la Syrie. Cette zone franche permettra à beaucoup d’articles libanais de trouver en Irak le marché qu’ils cherchent, a-t-il dit. M. Kassar a également révélé que des instructions ont été données pour que des visas soient accordés facilement aux ressortissants irakiens venant au Liban, et en particulier aux membres des professions libérales et aux hommes d’affaires, auxquels des visas de 11 mois, avec entrées multiples, vont être accordés. «Les marchés irakiens sont désormais ouverts devant les marchandises libanaises», devait commenter de son côté M. Toufayli.
Le chef de l’État et le Premier ministre ont évalué hier, en commun, à Baabda, les résultats des entretiens qu’ils ont eus séparément, en cours de semaine, avec les émissaires américain, russe et européen accourus au chevet d’une paix moribonde. MM. Lahoud et Hariri ont également discuté de l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres, qui se tiendra jeudi sous...