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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Israël - En même temps, mais par hasard, Burns, Vdovine et Moratinos à Beyrouth - Ballet diplomatique pour éviter une escalade de la violence

Comme à chaque fois que retentissent les tambours de la guerre, le Liban et la région sont actuellement le théâtre d’un intense va-et-vient diplomatique, avec des émissaires américain, russe et européen qui sillonnent la région à la recherche de nouveaux moyens pour réduire la tension. Le Liban a accueilli successivement, hier, sur son sol, Andreï Vdovine, chef du département Moyen-Orient au ministère russe des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, émissaire de l’Union européenne pour le processus de paix au Proche-Orient, et William Burns, secrétaire d’État adjoint américain. En attendant que MM. Burns et Moratinos entament, aujourd’hui, leurs contacts officiels, M. Vdovine a rencontré hier le président de la Chambre des députés Nabih Berry et le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud. L’initiative russe, a-t-il dit, a pour objectif ultime de convaincre les uns et les autres «de retourner à la table des négociations» et de relancer le processus de paix, dont la Russie est, avec les États-Unis, le coparrain. M. Vdovine a mis en garde contre le «danger» d’une escalade de la violence dans la région. Il a insisté sur la nécessité, pour les belligérants, de «faire preuve de retenue» et de revenir à l’esprit de la conférence de Madrid (1991) et au principe de «la terre en échange de la paix». Le chef du département Moyen-Orient du ministère russe des Affaires étrangères, qui effectue une visite de 48 heures au Liban, a également indiqué avoir «transmis un message oral» du ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, à son homologue libanais, «relatif aux moyens de résoudre les problèmes politiquement, en évitant une escalade militaire». «Des efforts politiques doivent être déployés pour réactiver les volets syro-israélien et libano-israélien du processus de paix», a-t-il dit. À l’émissaire russe, les responsables libanais auraient brossé un parallèle entre l’action israélienne au Liban et dans les Territoires. Ici comme là, ont-ils affirmé, «la recherche de la paix n’est pas une question de sécurité, mais de justice». «De ce fait, ont-ils ajouté, le Liban ne peut se désister de son droit de résister à l’occupation et de n’exclure aucun moyen légitime pour libérer son territoire». La tournée régionale de M. Vdovine l’a déjà mené en Jordanie, en Israël, dans les Territoires, rappelle-t-on. Après le Liban, l’émissaire russe se rendra en Syrie. L’arrivée de l’émissaire russe a été suivie, quelques heures plus tard, par celle de M. Miguel Angel Moratinos au Liban pour une visite de 24 heures. La visite de M. Moratinos qui rencontre aujourd’hui les hauts responsables, s’inscrit dans le cadre des «contacts permanents» entre l’Union européenne et le Liban, a déclaré à son arrivée M. Moratinos, qui a ajouté qu’il considère que «le moment est venu pour faire le point avec les autorités libanaises» au sujet du processus de paix. J’espère que, comme ils en ont l’habitude, l’Union européenne et le Liban «vont lancer un appel pour la paix dans la région, une paix qui est de plus en plus nécessaire à la suite des derniers incidents». L’escalade de la violence entre Israël, la Syrie et le Hezbollah «est très négative pour toute la région et la communauté internationale», a jugé M. Moratinos. Interrogé sur le point de savoir si la situation est «véritablement explosive», M. Moratinos a répondu : «Je crois qu’en diplomatie il faut éviter la terminologie militaire». «La paix n’est pas impossible, a-t-il ajouté, il suffit de la vouloir, de prendre des mesures et d’avoir la volonté politique. C’est ce que l’Union européenne et le Liban sont déterminés à mettre en œuvre», a insisté l’émissaire européen, qui aura des entretiens aujourd’hui avec le chef de l’État, le président du Parlement, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Concertations à trois Bien que fortuite, la présence au même moment des trois émissaires américain, russe et européen sera mise à profit par eux pour des concertations à deux ou à trois, au sujet de leurs contacts locaux et régionaux, assure notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane. Venu d’Amman par avion, sur un vol ordinaire, M. Burns a été accueilli à l’AIB par le chargé d’affaires David Hale. De sévères mesures de sécurité ont entouré son arrivée à l’AIB. M. Burns a passé la nuit à l’ambassade, à Aoukar, et quittera le Liban pour la Syrie aujourd’hui, par la route. Selon la source diplomatique citée, M. Moratinos aurait manifesté le désir de rencontrer l’émissaire américain, et de se concerter avec lui sur les risques réels de dérapage au Liban-Sud, qu’il serait erroné de minimiser. En dépit de sa récente prise de fonctions, M. Burns est conscient de la délicatesse du dossier libanais, poursuit la source citée, et qu’il lui sera très difficile, voire impossible, d’infléchir en quoi que ce soit la position libanaise. Pour sa part, M. Vdovine n’aurait pas caché sa joie à la coïncidence et a souhaité pouvoir rencontrer aussi bien MM. Burns que Moratinos. Selon la source citée, l’Union européenne soumettrait au Liban, comme elle l’a fait à la Syrie, une demande d’autorisation du CICR de visiter les quatre Israéliens prisonniers au Liban. Cette demande a toutefois peu de chances d’aboutir, le Liban exigeant que les détenus libanais en Israël bénéficient du principe de réciprocité. Notons qu’un émissaire britannique, Ben Bradshaw, chef du département Moyen-Orient et Afrique du Nord au Foreign Office, est attendu au Liban le 23 juillet.
Comme à chaque fois que retentissent les tambours de la guerre, le Liban et la région sont actuellement le théâtre d’un intense va-et-vient diplomatique, avec des émissaires américain, russe et européen qui sillonnent la région à la recherche de nouveaux moyens pour réduire la tension. Le Liban a accueilli successivement, hier, sur son sol, Andreï Vdovine, chef du...