RUSSIE - Au moins 144 morts dans la catastrophe de la VladivostokAvia - Crash du Tupolev en Sibérie : - explosion ou panne d’essence ?

La chute d’un avion de ligne russe, qui a fait au moins 144 morts en Sibérie orientale mardi, a fait l’objet hier d’explications précipitées, allant de la panne de carburant à l’explosion en vol. Le triréacteur Tu-154 de la compagnie aérienne VladivostokAvia, qui assurait la liaison Ekaterinbourg (Oural) - Vladivostok (Extrême-Orient russe), s’est écrasé mardi soir près de l’aéroport d’Irkoutsk (Sibérie orientale) où il devait faire escale. 143 corps ont été retrouvés sur le lieu de la catastrophe, selon le ministère des Situations d’urgence cité par les agences russes. L’appareil transportait 144 personnes, dont neuf membres d’équipage et 12 citoyens de la République populaire de Chine, a indiqué l’assistant du directeur de Vladivostokavia, Vladimir Razbejkine. Six enfants âgés de trois à neuf ans étaient parmi les passagers, a-t-il indiqué, sans exclure la présence d’autres enfants, âgés de moins de deux ans, qui ne font pas l’objet d’un enregistrement. L’appareil, qui avait effectué sans encombre sa descente vers l’aéroport d’Irkoutsk, a réalisé un demi-tour imprévu à 850 mètres d’altitude, alors qu’il se trouvait en approche finale de la piste, selon le responsable du contrôle aérien de la région de Sibérie orientale, Iouri Jouravliev, cité par Itar-Tass. L’avion s’est écrasé à cause de l’arrêt simultané de ses trois réacteurs, a affirmé le ministre des Situations d’urgence Sergueï Choïgou, cité par Interfax. Le ministre en a voulu pour preuve le fait que, trois minutes avant la catastrophe, l’équipage avait indiqué aux contrôleurs aériens que tout était normal. Selon une source proche de la commission d’enquête dépêchée sur place, l’arrêt des moteurs aurait pu résulter d’un court-circuit électrique, mais aussi d’une simple panne de carburant, a rapporté Interfax. Mais un responsable des transports aériens russes, Iouri Starchine, a émis un doute sur cette version des faits en remarquant que «l’équipage en aurait aussitôt averti la tour de contrôle», selon Ria-Novosti. De son côté, une autre responsable de l’aviation civile russe, Tatiana Anodine, a estimé qu’il faudrait attendre le déchiffrage des deux boîtes noires de l’appareil qui ont été récupérées, selon la même agence. L’étude des fragments de l’appareil infirme la thèse d’une panne de carburant, a affirmé M. Jouravliev. Le ministre des Situations d’urgence Sergueï Choïgou n’avait pas exclu non plus que la catastrophe ait eu pour cause une panne de l’altimètre de l’appareil, une erreur de l’équipage, ou encore un acte terroriste. Interrogé à l’aéroport de Vladivostok sur la thèse d’une explosion, le directeur adjoint de la compagnie VladivostokAvia, Vladimir Razbejkine, a envisagé «une panne du système d’injection de carburant, menant à une fuite en dehors de l’appareil et ensuite à une explosion». Trois habitants du village de Bourdakovka, près duquel s’est écrasé l’appareil, ont vu de loin un éclair, selon la commission locale des situations d’urgence, qui n’a pas précisé s’il avait été observé en l’air ou au sol, a indiqué Itar-Tass. Le Tu-154 avait 15 ans et était entré au service de VladivostokAvia il y a seulement deux mois après une révision complète, à la suite de son rachat à une compagnie aérienne chinoise, a indiqué M. Razbejkine. Le TU-154 n’est plus fabriqué depuis 1996, mais plus de 1 000 exemplaires sont encore en service dans le monde, a rapporté la chaîne de télévision NTV. La catastrophe aérienne de mardi est l’une des plus graves jamais survenues en Russie et le quatrième accident d’un avion russe de type TU-154 depuis 1994, selon Itar-Tass.