Ukraine - Le pape adresse un « salut fraternel » - à l’Église orthodoxe

Jean-Paul II a adressé mercredi un «salut fraternel» à l’Église orthodoxe en dressant un bilan de sa visite en Ukraine contestée par le patriarche orthodoxe de Moscou, Alexis II. «Depuis le tombeau de l’apôtre Pierre, a-t-il dit en évoquant cette visite lors de l’audience générale hebdomadaire place Saint-Pierre, en présence de 15 000 pèlerins du monde entier, je désire adresser encore une fois un salut respectueux et fraternel à l’Église orthodoxe qui en Ukraine rassemble un grand nombre de fidèles et qui, au cours des siècles, a enrichi l’Église universelle par le témoignage de fidélité au Christ de tant de ses fils». Dès son arrivée à Kiev le jeudi 28 juin, le pape avait lancé un appel à la réconciliation entre catholiques et orthodoxes, demandant pardon pour les erreurs commises et proclamant celui des catholiques pour les torts subis. Mais le patriarche de Moscou a fait la sourde oreille et le chef de son Église en Ukraine, majoritaire dans le pays, le métropolite Vladimir, a boycotté une rencontre interreligieuse à Kiev avec le souverain pontife. Le patriarche, en visite en Bélarus voisin, a confirmé son opposition au pèlerinage de Jean-Paul II. Le pape a évoqué avec émotion «l’expérience inoubliable» des célébrations en rite latin et en rite byzantin présidées à Kiev et à Lviv. «C’était comme vivre la liturgie (...) comme à la fin du premier millénaire, après le baptême de la Russie et avant la funeste division entre Orient et Occident», a-t-il affirmé. «Nous avons prié ensemble, a-t-il rappelé, afin que la diversité des traditions n’empêche pas la communion dans la foi et dans la vie au sein de l’Église. “Ut unum sint” (qu’ils soient une seule chose) : les mots de la prière du Christ ont retenti d’une façon éloquente au cœur de cette “terre de frontière”, dont la vocation de “pont” entre frères separés est marquée par le sang dans son histoire». Sans faire aucune allusion à l’absence du métropolite Vladimir, le souverain pontife a évoqué également la rencontre interreligieuse de Kiev en rendant hommage aux juifs victimes des nazis et aux musulmans persécutés par le régime soviétique.