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Actualités - ANALYSES

Redéploiement - Prochaine étape, les centres - de villégiature

Des sources loyalistes, et néanmoins fiables, le confirment en se rengorgeant comme s’il s’agissait d’une victoire du pouvoir : le repli syrien entamé il y a deux semaines à Beyrouth et au Mont-Liban va se poursuivre sous peu. Sans effet de surprise, cette fois. Et en base d’une coordination anticipée, et non plus postérieure, avec l’armée libanaise visiblement prise de court, côté relève, lors de l’opération initiale. Ces sources se font une joie de préciser que, pour favoriser la saison de tourisme estival, les Syriens vont lâcher des morceaux de choix côté villégiature. Comme Souk el-Gharb, Aley, Bhamdoun, Sofar, Hammana, Falougha, Mansourieh, le Bois de Boulogne. Et même ce Baabdate si cher à Baabda, haut lieu qu’ils ont quitté en premier lieu. Dans tous les cas de figure, ajoute-t-on, les forces syriennes ont reçu l’ordre de se repositionner en se tenant à l’écart des agglomérations et des nœuds commerciaux. En d’autres termes, de se faire discrètes à discrétion et de ne plus frayer avec la population, ni l’effrayer. Ce qui donne en pratique une dimension ou un sens supplémentaires au caractère technique stratégique du redéploiement. Que les loyalistes veulent présenter comme une simple résultante d’impératifs régionaux, autrement dit de la nécessité de parer au mieux l’éventualité d’agressions israéliennes. Les dispositions prévues permettent de penser que la décision de repli tient compte également, ou surtout, du dossier des relations syro-libanaises et des remous qu’il provoque sur la scène locale. Ainsi, de l’aveu de responsables informés, le programme de redéploiement a été modifié, retardé, parce que Damas a voulu d’abord analyser les diverses réactions politiques libanaises que le mouvement suscite. Ce qui n’empêche pas les cercles proches du pouvoir local de soutenir que «tout cela n’a rien à voir avec Taëf». Pour laisser entendre, en bons et loyaux sujets, que les décideurs ne capitulent pas face à la pression exercée par les indépendantistes locaux. Sans se rendre compte que, de la sorte, ils laissent entendre que ce sont plutôt les menaces de l’ennemi extérieur qui les impressionnent. Ce qui n’est à tout prendre ni rassurant ni trop flatteur, ni pour les protégés ni pour les protecteurs. L’important est que le message délivré par les loyalistes à l’adresse de l’Est politique peut se résumer de la sorte : redéploiement certes, mais pour le retrait total, vous pourrez toujours repasser. Toujours est-il que les effectifs syriens ont été réduits de moitié, passant de quarante à vingt mille. À part la mission de se garder d’une attaque israélienne, ils restent là, affirment les mêmes loyalistes, pour veiller au grain du côté des camps palestiniens qui sont toujours armés. Certes, au Sud, ils en sont loin ; mais ils peuvent toujours prévenir ou bloquer des débordements en direction de la capitale. Dont les ghettos subsistants, ainsi que ceux du Nord ou de la Békaa, sont sous étroite surveillance syrienne et/ou libanaise. Dans le même esprit, ajoutent ces sources, les Syriens empêchent par leur présence une brusque montée en puissance des mouvements intégristes, dont nombre de branches restent armées sous prétexte d’action résistante au Sud. Ce volet parapolitique autant que paramilitaire explique sans doute pourquoi les centres spécialisés des Syriens, autrement dit les centres de renseignement sécuritaire, n’ont pas été dégarnis comme les positions purement militaires. La permanence du Beaurivage, par exemple, est toujours en place et fonctionne normalement.
Des sources loyalistes, et néanmoins fiables, le confirment en se rengorgeant comme s’il s’agissait d’une victoire du pouvoir : le repli syrien entamé il y a deux semaines à Beyrouth et au Mont-Liban va se poursuivre sous peu. Sans effet de surprise, cette fois. Et en base d’une coordination anticipée, et non plus postérieure, avec l’armée libanaise visiblement prise de...