Liban-Syrie - Le chef de l’État syrien a discuté de la situation libanaise avec les dirigeants français - Assad : Visite possible à Beyrouth pour rencontrer Lahoud

Le président syrien Bachar el-Assad a indiqué, hier, lors de la conférence de presse qu’il a tenue à Paris, au terme de sa visite d’État en France, qu’une éventuelle visite de sa part à Beyrouth serait «possible à tout moment pour rencontrer le président Émile Lahoud». Notre correspondant à Paris, Élie Masboungi, indique qu’à l’occasion de son point de presse, le président Assad a précisé que la situation au Liban avait été évoquée au cours de ses entretiens avec le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin. Le chef de l’État syrien a précisé qu’il avait notamment discuté avec les dirigeants français de «la crise économique au Liban et de la nécessité d’aider Beyrouth à surmonter ses difficultés dans ce domaine». Interrogé, par ailleurs, sur le redéploiement des troupes syriennes à Beyrouth et au Mont-Liban, le président Assad a déclaré que «les modalités de cette opération sont convenues entre les autorités militaires libanaises et syriennes agissant, bien entendu, sous la responsabilité des gouvernements des deux pays» et qu’il ne s’agissait pas d’une initiative et d’une décision des commandements des deux armées, comme mentionné dans certains médias qui avaient, a-t-il affirmé, mal rapporté ses propos de la veille sur ce même sujet. Pour ce qui est des fermes de Chebaa, le président Assad a rappelé qu’elles sont libanaises, que les deux pays concernés (le Liban et la Syrie) sont d’accord sur ce point et que cela a été officiellement affirmé par les autorités syriennes. Il est possible que la Syrie soit présente au sommet francophone de Beyrouth, a laissé entendre le président Assad, «malgré que nous ne faisons pas partie de la famille francophone», a-t-il ajouté. Il a encore dit à ce sujet que la langue française est la seconde langue en Syrie et qu’elle y est enseignée dans les écoles et utilisée au niveau des études supérieures. Meeting de l’opposition libanaise C’est au sein d’un impressionnant dispositif de sécurité que plusieurs centaines de Libanais ont participé au meeting organisé à Paris, devant le siège de l’Assemblée nationale, par les partis et mouvements libanais d’opposition à l’occasion de la visite du président syrien Bachar el-Assad en France. Le meeting, organisé conjointement par le Courant patriotique libre (CPL), le parti Kataëb, le Parti national libéral (PNL), la Ligue libanaise sunnite, la Rencontre libanaise, s’est déroulé avec la participation de plus de vingt députés français de différentes appartenances politiques, dont M. Gérard Bapt, président de l’Association d’amitié franco-libanaise. Dans leurs discours, les députés français ont exprimé leur appui à l’indépendance du Liban et condamné l’accueil réservé au président en France en raison de la poursuite du «maintien de l’occupation syrienne au Liban». Les députés français se sont engagés à poursuivre leur action afin de mettre un terme à «la mainmise syrienne sur le Liban». Aoun : Le repositionnement, une opération médiatique À l’occasion de la visite du président syrien à Paris, l’ancien président du Conseil, le général Michel Aoun, a accordé à notre confrère Le Figaro une interview dans laquelle il affirme que le repositionnement syrien n’est en fait qu’une opération médiatique de séduction destinée à désamorcer la contestation au Liban et à tromper la communauté internationale. Le général accuse le régime de Damas de vouloir «syrianiser» le Liban en provoquant un énorme bouleversement démographique. «Le pouvoir à Damas procède à une syrianisation du Liban. L’arrivée en masse d’environ un million de travailleurs syriens et la naturalisation de 350 000 étrangers, en majorité des Syriens, ont fini par bouleverser le paysage démographique et socio-politique du pays», affirme le général Aoun.