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Actualités - ANALYSES

L’heure est à la détente au niveau des présidents - La situation politique reste sous contrôle (étroit), confirment les loyalistes

Des dirigeants qui font de l’opposition de l’intérieur et des opposants qui soutiennent le pouvoir dans des affaires comme la MEA, les écoutes ou les communications internationales : la scène publique locale semble à première vue assez incohérente. Et déstabilisée, du fait des tiraillements entre les chefs, des scandales, des remous sociaux politisés et des bruits, fantaisistes mais fort répandus, sur un pronunciamiento des services. Pour apaiser ces appréhensions et calmer un peu le jeu, des sources proches des décideurs affirment qu’«il ne faut pas trop s’en faire : la situation reste sous strict contrôle. Les tuteurs veillent au grain. Aucun pôle, aussi important soit-il, n’est autorisé à effectuer de percée à l’heure actuelle et encore moins à franchir les lignes rouges. C’est-à-dire les barrières qui protègent les allées du pouvoir, singulièrement du côté du régime dont la prépondérance est inattaquable. Le statu quo dans les rapports de force locaux doit se prolonger au moins jusqu’à la rentrée d’octobre. Les secousses qui se produisent tant sur le plan socio-économique que dans le domaine politique ne sont donc que de simples, de banals nuages d’été». Ces météorologistes avertis, que l’accumulation de cumulus ne démonte pas plus que la mer d’huile de cette chaude saison, affirment péremptoirement que «l’affaire de la MEA sera rapidement réglée. La casse se limitera aux actes de vandalisme des salariés évincés, dont les réactions de colère sont assez compréhensibles, bien que difficilement justifiables. D’ailleurs, les dirigeants se sont abstenus, pour ne pas envenimer les choses, d’user des foudres de la loi. Mais si les intéressés, et les partis qui les épaulent, devaient choisir l’escalade, ils en paieraient le prix. Les uns matériellement, les autres politiquement. Un message allant dans ce sens leur a été transmis récemment. Et ils ont l’air de l’avoir bien capté, à preuve que sur le plan politique le dialogue à tête reposée reprend la vedette». Après cette allusion aux retrouvailles Lahoud-Berry, la personnalité loyaliste citée répète que «l’État ne restera pas les bras croisés si la sédition devait se poursuivre, avec des coupures de routes du côté de l’aéroport et des menaces contre les employés qui refusent l’ordre de grève. Il est légitime, et légal de s’exprimer, mais pas par la violence. Il ne sera permis à aucune partie de troubler l’ordre public, le droit au travail et la stabilité sécuritaire du pays». C’est un peu tard, notera-t-on, pour refuser une permission que les factieux n’ont pas attendue. Mais, tout de même, vaut mieux tard que jamais. On apprend ainsi qu’un contingent de l’armée a été dépêché à Khaldé, pour le cas où. Le ton est cependant à la détente. Ainsi, M. Nabih Berry a convoqué le responsable de la section syndicats d’ Amal, M. Bassam Tleiss, qui se trouve être également vice-président de la CGTL, pour lui signifier qu’il fallait mettre un bémol d’urgence au mouvement de contestation à la MEA. Le président de la Chambre a insisté pour que les syndicats mettent de l’eau dans leur vin, cessent de vitupérer et empruntent la voie du dialogue, donc de la négociation. Les visiteurs de M. Berry indiquent qu’il est convaincu, pour sa part, que l’on peut assez facilement trouver une solution raisonnable. Il assure désormais que ni lui ni le mouvement Amal ne couvrent les protestataires. Ajoutant que le règlement de la question doit rester du ressort de la compagnie elle-même, en base de critères et d’un plan déterminés. Le chef du mouvement chiite soutient enfin qu’il n’existe aucun arrière-fond confessionnel dans les positions adoptées, d’autant que la liste de radiation comprend un nombre proportionnellement égal quant à l’appartenance communautaire des exclus. Cependant, à en croire M. Berry, la crise a éclaté parce que la formule qu’il avait concoctée lui-même avec le PDG, M. Mohammed Hout, n’a pas été appliquée. Selon le président de la Chambre, il aurait été convenu d’ouvrir la voie aux démissions volontaires ; il y en aurait eu quelque 900 et il serait resté quelque 300 cas, qu’on aurait facilement réglés. Mais, répète-t-il, la compagnie a préféré saquer tout son petit monde d’un coup, par crainte sans doute que de bons éléments ne profitent de l’occasion pour démissionner aussi et la priver de leurs services. À cet argument qu’il ne trouve pas convaincant, M. Berry réplique que la MEA n’aurait eu qu’à refuser les démissions des cadres auxquels elle tient. Quoi qu’il en soit, sur un plan général, le pays s’engage effectivement dans une période de trêve au niveau des dirigeants. La médiation syrienne semble avoir porté ses fruits. Et les responsables sont aujourd’hui d’accord, grosso modo, pour estimer que rien ne doit porter ombrage au prestige, à l’autorité de l’État. Dans la mesure plutôt modeste où on peut en parler.
Des dirigeants qui font de l’opposition de l’intérieur et des opposants qui soutiennent le pouvoir dans des affaires comme la MEA, les écoutes ou les communications internationales : la scène publique locale semble à première vue assez incohérente. Et déstabilisée, du fait des tiraillements entre les chefs, des scandales, des remous sociaux politisés et des bruits,...