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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Social - Le sit-in des employés se poursuit, une manifestation est prévue pour aujourd’hui - Grève à l’AIB les 3 et 4 juillet, décrètent les syndicats

La tension reste grande dans l’affaire des licenciements et des nouveaux contrats de travail à la MEA : non seulement le sit-in des employés s’est poursuivi hier au siège de la compagnie, mais deux journées de grève générale à l’AIB, les mardi 3 et mercredi 4 juillet prochain, ont été annoncées par les syndicats des employés, des pilotes, des hôtesses et des stewards de la MEA. D’autre part, la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) a tenu une réunion à l’issue de laquelle elle a appuyé une suggestion de la Fédération du trafic aérien pour un jour de grève générale. À L’Orient-Le Jour, Ghassan Ghosn, président de la CGTL, a précisé : «Nous soutenons les 48 heures de grève générale à l’AIB auxquelles ont appelé les syndicats. Cette grève devrait nécessairement paralyser l’activité de l’aéroport. Par ailleurs, si une solution n’est toujours pas trouvée, nous appuyons une grève générale dans tout le pays dont nous déclarerons la date plus tard». Entre-temps, le sit-in continu des employés devant le siège de la MEA devrait se muer aujourd’hui en une manifestation hors des murs de la compagnie, comme l’ont annoncé les syndicats. Mais l’itinéraire n’en a pas été révélé. Une réunion ordinaire s’est donc tenue au siège de la CGTL, sous la présidence de M. Ghosn et en présence de M. Joseph Daccache, représentant les trois syndicats de la MEA. Le communiqué qui en a résulté a vivement critiqué le comportement du gouvernement et du conseil d’administration de la compagnie dans cette affaire «qui pourrait n’être qu’un exemple de la manière dont de futurs dossiers comme ceux de l’Électricité du Liban, ou de l’eau et du téléphone, seront traités». Selon le communiqué, «la CGTL donne son appui aux deux jours de grève de l’AIB décrétée par les syndicats et annonce une prochaine journée de grève générale, dont la date devrait être fixée par le comité exécutif de la confédération, à la lumière des contacts et réunions en cours». Par ailleurs, la CGTL a considéré les «rumeurs de faillite de la compagnie comme contraires au sens des responsabilités», insistant sur l’importance d’un «dialogue sérieux, urgent et responsable». Commentant le communiqué de presse de la CGTL, Hussein Abbas, président du syndicat des pilotes, a déclaré, au siège de la MEA où le sit-in des employés se poursuit : «Nous avons été notifiés par notre représentant à la réunion, Joseph Daccache (président du syndicat des pilotes), que la CGTL a appuyé la suggestion de la Fédération du transport aérien pour une grève générale d’un jour. Pour notre part, nous n’arrêterons notre mouvement que quand nous serons parvenus à une solution satisfaisante pour tous». D’autres compagnies aériennes devraient en principe se solidariser avec la MEA dans son mouvement de grève, comme l’indique M. Abbas. Démissions ou pas démissions ? Quelles décisions émanant du conseil d’administration pourraient leur faire changer d’avis ? «Une solution au problème, dit-il, un gel des décisions du conseil d’administration non seulement au niveau des modalités de notification des employés licenciés, mais également au niveau des contrats proposés et des nouvelles conditions de travail imposées». Par ailleurs, M. Abbas révèle que «des pressions sont exercées sur des employés dont les noms ne figurent pas sur les listes de licenciement, en vue de les pousser à la démission». Il ajoute : «Il est évident que le nombre trop restreint de démissions volontaires ne leur a pas paru suffisant, alors qu’ils font courir des bruits dans la presse sur des chiffres beaucoup plus impressionnants. Nous appelons tous les employés à ne pas se laisser prendre par de telles intimidations». Cette information a été démentie par le bureau de presse du PDG de la compagnie qui a fait état de «plus de 400 démissions jusqu’à ce jour, et le nombre ne fait qu’augmenter». Le communiqué réaffirme «la volonté de mener à terme les licenciements, malgré les pressions auxquelles sont soumis les directeurs de départements et les employés». D’un autre côté, M. Abbas a rencontré en mi-journée le bâtonnier Michel Lyan pour discuter avec lui de la légalité des mesures prises par le conseil d’administration à l’égard des employés. «Dans le cadre des visites effectuées par les présidents des syndicats de la MEA, nous nous sommes réunis aujourd’hui avec le bâtonnier Michel Lyan, indique M. Abbas. Nous lui avons fourni de plus amples détails sur les mesures prises par le conseil d’administration dans cette affaire, et lui avons expliqué pourquoi, de notre point de vue, elles sont illégales. Me Lyan a promis de réunir son conseil exécutif, demain ou après-demain, pour considérer la question sous un aspect purement juridique». Poursuivant son idée, il a tenu à assurer qu’«il n’y a pas eu d’actes de vandalisme perpétrés par des employés dans les locaux de la MEA». Invitant les journalistes à faire le tour des locaux pour s’en assurer, il a ajouté que «les mesures prises par le conseil d’administration ont créé une atmosphère telle qu’on n’en avait jamais connue à la MEA». M. Abbas a insisté sur le fait que «la voie du dialogue est toujours ouverte, mais dans le cas contraire, c’est l’escalade». Mais le conseil d’administration menace de déclarer la faillite de la compagnie en cas d’impasse. «La faillite est un gros mensonge, a-t-il dit, notre objectif n’est pas l’escalade en soi. Nous voulons que les responsables prêtent l’oreille à nos doléances et qu’ils sachent que si les droits du peuple ne sont pas respectés, l’affaire ne s’arrêtera pas aux sit-in». Prié de commenter les déclarations du PDG, Mohammed Hout, qui avait avoué que les notifications faites aux licenciés étaient illégales, mais que les indemnités de 36 mois seraient très réduites en cas de notification selon les normes après le 1er juillet, M. Abbas a répondu : «Ce que nous tentons de prouver est que tout ce qui se déroule dans le cadre de cette affaire est illégal. Il est dommage qu’un PDG avoue des actes illégaux mais continue de jouir du soutien des responsables». Pourquoi comptent-ils poursuivre le dialogue dans ces conditions ? «Nous espérons faire respecter la loi de nouveau», a-t-il répondu. Interrogé sur l’inquiétude suscitée par les nouveaux contrats, le président du syndicat a affirmé que «les conditions de travail qu’on nous impose ne sont même pas conformes aux critères minimum de la Charte des droits de l’homme».
La tension reste grande dans l’affaire des licenciements et des nouveaux contrats de travail à la MEA : non seulement le sit-in des employés s’est poursuivi hier au siège de la compagnie, mais deux journées de grève générale à l’AIB, les mardi 3 et mercredi 4 juillet prochain, ont été annoncées par les syndicats des employés, des pilotes, des hôtesses et des stewards de la MEA....