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Actualités - ANALYSES

Bkerké sur une ligne d’attente positive

Les observateurs s’accordent à qualifier de particulièrement modéré le dernier communiqué des évêques maronites. Ils se sont en effet contentés de souhaiter que le repli syrien augure de l’application de Taëf. Et inaugure une ère de normalisation relationnelle confortée par une réconciliation nationale organisée par les autorités locales. Ce texte laisse donc la porte ouverte au dialogue avec Damas. Avec d’autant plus d’espoir que le président Assad a reconnu, dans ses déclarations à la presse française, l’accumulation des dérives dans les rapports syro-libanais, qu’il attribue d’ailleurs aux deux parties. Une précision : les prélats maronites n’ont pas, cette fois, «exigé» mais simplement «souhaité» l’application de Taëf. Un choix de nuance dans les termes qui s’explique par le souci de ne pas avoir l’air de nier le caractère positif que revêt en soi le début de reflux syrien. Surtout après les signes encourageants reçus à travers les propos de M. Assad. D’ailleurs les évêques, relèvent également les observateurs, savent que Taëf ou pas, le retrait total ne se fera pas avant la conclusion d’une paix entre la Syrie et Israël. Une certitude ouvertement confirmée par l’Administration US, en réponse aux questions posées sur le redéploiement. À Beyrouth, les loyalistes répètent qu’Israël a mis 22 ans avant de se retirer du Sud et ne l’a fait que sous les coups de boutoir de la Résistance. Ils ajoutent que les deux ans prévus dans Taëf pour le redéploiement syrien se sont révélés insuffisants en pratique pour les autorités locales. Affirmant ensuite, sans pouvoir le prouver, que le mouvement a commencé suite à une décision prise en commun par les deux gouvernements concernés, comme le veut Taëf. Toujours est-il que les évêques maronites n’insistent plus «lourdement» sur la question du retrait total ni, par conséquent, sur le calendrier-programme évoqué dans le document de Kornet Chehwane. Les prélats semblent désormais considérer qu’il vaut mieux se focaliser plutôt sur la correction des relations bilatérales. Puisqu’apparemment, le président Assad se remet à faire des ouvertures dans ce sens, après avoir paru un moment fermer la porte au processus. Les dignitaires religieux répètent que l’intérêt bien compris de la Syrie lui commande de ne plus s’immiscer dans les affaires intérieures locales, dans les élections, la formation des gouvernements ou les nominations. Du coup, Damas se tiendrait à égale distance de toutes les composantes du paysage socio-politique libanais et se gagnerait la sympathie de tous. Si jamais il devait y avoir intervention syrienne, ce serait uniquement pour la bonne cause, pour le bien de l’intérêt national libanais et non dans l’intérêt de particuliers, ou de partis, déterminés. Ainsi, la Syrie peut beaucoup aider à recoller les morceaux au Liban, notamment en encourageant la fabrication d’une loi électorale valable, sans listes parachutées. Elle peut, dans le même esprit, soutenir un programme de réconciliation nationale véritable, gage d’une bonne reprise économique. Ce qui implique, entre autres, le retour du général Aoun et la libération de M. Geagea. Ce sont là, pour tout dire, les vœux pieux (forcément) que forment à l’heure actuelle les évêques de Bkerké.
Les observateurs s’accordent à qualifier de particulièrement modéré le dernier communiqué des évêques maronites. Ils se sont en effet contentés de souhaiter que le repli syrien augure de l’application de Taëf. Et inaugure une ère de normalisation relationnelle confortée par une réconciliation nationale organisée par les autorités locales. Ce texte laisse donc la porte ouverte au...