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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Liban-Égypte - Entretien élargi de la haute commission mixte - Hariri appelle à une simplification des échanges interarabes

Le Premier ministre Rafic Hariri, en visite officielle au Caire, a appelé hier à «l’arrêt immédiat de toutes les tracasseries, handicaps et autres mesures administratives routinières» dans les échanges commerciaux entre le Liban et l’Égypte. Soulignant la nécessité de les remplacer par des mesures bien plus simplifiées, qui permettraient aux marchandises de transiter entre les pays arabes «comme entre deux mohafazats». Allant encore plus loin, Rafic Hariri a estimé que la bureaucratie en vigueur est responsable du peu de liberté dont jouissent les échanges commerciaux entre les pays arabes. «Il est indispensable de mettre, maintenant, un terme à cette situation. Pour cela, pas la peine d’enchaîner les réunions ni de réunir des commissions. Il faut une décision immédiate, et qu’elle soit prise au plus haut niveau», a-t-il estimé. Ces mots-là, Rafic Hariri les a dits hier, à l’issue de la réunion, élargie, au Caire, de la haute commission mixte libano-égyptienne (HCLE). Auparavant, le Premier ministre s’était entretenu en tête-à-tête, et pendant trente minutes, avec son homologue égyptien Atef Ebeid. La délégation libanaise comprenait, entre autres, les ministres des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, de l’Énergie et de l’Eau Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, des Finances Fouad Siniora, du Tourisme Karam Karam et du Travail Ali Kanso. Du côté égyptien, on notait la présence des ministres du Pétrole Sameh Fehmi, du Plan et de la Coopération Ahmed el-Warech, des Forces ouvrières Ahmed el-Emadi et de l’Électricité Ali el-Saïdi. Ebeid et la collaboration panarabe En introduction à son discours de bienvenue, le Premier ministre égyptien Atef Ebeid a souhaité voir le Liban redevenir ce centre de rayonnement culturel, artistique et scientifique. Un pays stable et hospitalier, a-t-il ajouté. Se félicitant, au nom de toute l’Égypte, de «la libération du Liban-Sud, qui est le résultat de la résistance du peuple libanais, de ses sacrifices, de ses efforts». «Nous souhaitons que cette libération devienne entière, le jour où le Liban récupérera l’intégralité de son territoire avec les fermes de Chebaa», a-t-il déclaré. M. Ebeid s’est fait l’écho de la satisfaction de son pays à l’égard de la position arabe, qui soutient le Liban, ainsi que de la concertation et de la coordination entre les dirigeants arabes. Évoquant la situation régionale, et notamment dans les Territoires, Atef Ebeid a qualifié les exactions des forces israéliennes contre les Palestiniens d’«illégales», appelant l’État hébreu à «cesser sur-le-champ» toutes ses agressions. S’arrêtant ensuite sur les relations économico-commerciales entre les pays arabes, le Premier ministre égyptien a rappelé l’importance de cette cinquième session de la HCLE. «Au moment où le monde se dirige rapidement vers la coordination, la coopération, la création de liens entre les différentes parties, nous, pays arabes, souhaitons prendre le plus vite possible le chemin de la complémentarité de nos marchés, de leur union ensuite. Nous avons des missions primordiales à remplir, et nous avons connu, dans le passé, des succès. Modestes certes, mais qui ont prouvé que le succès est envisageable. La planification et l’application effective de la liaison des réseaux électriques entre les pays du Machrek arabe, par exemple. Qui se fait actuellement entre le Liban et la Syrie, et plus loin vers l’Europe via la Turquie. Et nous travaillons en ce moment sur un réseau de gaz naturel, qui démarrerait à partir de l’Égypte, pour aller d’abord vers la Jordanie, vers le Liban et la Syrie ensuite», a précisé Atef Ebeid. Expliquant que son pays a commencé les concertations au sujet d’un réseau de communication, il a affirmé : «Il est impératif que nous pressions, ensemble, le pas, si nous souhaitons profiter d’une part de l’imposant volume du commerce international». L’argumentation haririenne «Vous avez exprimé exactement ce que nous ressentons», a souligné Rafic Hariri, répondant à son homologue égyptien. Avant de se lancer dans une attaque en règle contre les lenteurs de la bureaucratie et la part de responsabilité de la paperasserie administrative dans le retard mis à la concrétisation des relations économico-commerciales. Tant entre le Liban et l’Égypte qu’au sein de l’ensemble des pays arabes. Mettant le doigt sur les pertes de temps et d’argent, dues souvent, selon lui, au double emploi. Et à ces handicaps que «nous avons nous-mêmes créés après l’indépendance. Chaque pays a agi ainsi, comme une façon de prouver qu’il existe, qu’il est souverain, qu’il a des tampons, des paperasses. Et tout cela est devenu une tare dont nous tous souffrons», a indiqué le chef du gouvernement. Rappelant que le Liban et l’Égypte importent de l’étranger des marchandises dont la valeur varie entre six et sept milliards de dollars, Rafic Hariri s’est tout de même félicité que le chiffre des échanges commerciaux libano-égyptiens se soit amélioré, pour atteindre les 120 millions de dollars. «On ne peut pas continuer à regarder ainsi l’Europe – dont les pays menaient, autrefois, la guerre entre eux – et sa monnaie unique, ses douanes unies, un Parlement unifié, etc, sachant qu’en Europe, il y a plusieurs langues, plusieurs histoires marquées par les guerres et les haines. Ces pays marchent main dans la main, alors que nous sommes, nous, un seul peuple, parlant une seule langue, faisant face aux mêmes dangers... Nos économies peuvent se compléter si nous le souhaitons», a assuré le Premier ministre. «Il est du devoir de l’Égypte – le plus grand pays arabe – d’être pionnière en ce domaine. Quant au petit Liban, il tend la main pour collaborer avec vous, avec tous les pays arabes, pour se débarrasser enfin de tous ces handicaps dont souffrent les échanges entre nous», a répété Rafic Hariri. Concernant enfin la situation au Proche-Orient, le Premier ministre a rappelé, prenant pour exemple le conflit israélo-arabe, qu’«à chaque fois que le monde s’éloignait de la légalité internationale, comme du respect des résolutions onusiennes, l’instabilité ne pouvait alors régner qu’en maître». Un mot enfin sur l’association libano-égyptienne d’hommes d’affaires : elle organise aujourd’hui une rencontre-débat avec Rafic Hariri. Réunion avec Baz D’autre part, le Premier ministre s’est entretenu hier, en son hôtel, avec le conseiller politique du Raïs – qu’il rencontrera aujourd’hui –, Oussama el-Baz. À l’issue de la rencontre, qui s’est déroulée en présence des cinq ministres, ce dernier a estimé que «les nombreuses réformes engagées au Liban commencent à donner des résultats visibles». «Les impressions des pays étrangers quant à la situation libanaise nous parviennent, et pour l’avenir, les prévisions sont toutes positives», a-t-il dit. Réitérant le soutien égyptien au Liban dans le cas des fermes de Chebaa, il a rappelé à Israël que c’est la paix qui pavera la voie à la sécurité. «Et non pas l’inverse», a-t-il conclu.
Le Premier ministre Rafic Hariri, en visite officielle au Caire, a appelé hier à «l’arrêt immédiat de toutes les tracasseries, handicaps et autres mesures administratives routinières» dans les échanges commerciaux entre le Liban et l’Égypte. Soulignant la nécessité de les remplacer par des mesures bien plus simplifiées, qui permettraient aux marchandises de transiter...