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Actualités - CHRONOLOGIES

Les travailleurs palestiniens bravent la mort - pour échapper au chômage

Des centaines de Palestiniens risquent quotidiennement leur vie pour échapper au chômage en tentant de s’infiltrer en Israël, dont l’accès leur est interdit depuis le début de l’intifada. «C’est comme une course d’obstacles, on prend des chemins escarpés, on se cache derrière les arbres, pour éviter les barrages de l’armée», affirme Faëk al-Khawaja, employé dans une colonie juive près de Ramallah (Cisjordanie). Faëk a été le témoin de la mort de son compatriote Jamal Nafaa, 30 ans, touché par des tirs de militaires israéliens au nord-ouest de Ramallah. «Il était avec un groupe de travailleurs qui rentraient du travail et qui voulaient contourner un barrage. Les militaires ont tiré, touchant Jamal, alors que ses amis ont pu s’enfuir à travers une oliveraie», témoigne Faëk. Le drame a eu lieu à la hauteur d’un barrage de l’armée près de Kiryat Sefer, une colonie juive proche de la ligne de démarcation entre Israël et la Cisjordanie. Selon des informations de source israélienne, les militaires du barrage ont ouvert le feu en direction du Palestinien dont l’attitude leur avait paru suspecte. Avant l’intifada, 130 000 Palestiniens, dont quelque 45 000 en situation irrégulière, travaillaient en Israël, selon des estimations israéliennes. Le Bureau central de statistiques palestinien estime leur nombre à 145 000, dont 75 000 à 85 000 en situation irrégulière. D’après le «club du prisonnier», une ONG palestinienne, 1 100 Palestiniens ont été interpellés depuis le 2 juin, pour avoir tenté de s’infiltrer en Israël sans autorisation. «La semaine dernière, des Palestiniens à la recherche de travail ont été arrêtés par une unité spéciale de militaires israéliens armés et déguisés en ouvriers», affirme Assaad, 31 ans, maçon, originaire du camp de réfugiés de Dheicheh, près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie. Mahmoud Issa, 28 ans, hospitalisé à Beit Jala, non loin de là, affirme avoir été brutalisé lors d’une descente de police dans un chantier de construction où il travaillait avec 15 autres Palestiniens, près de Jérusalem. «Ils nous ont frappés et humiliés. Tout cela parce qu’on veut faire vivre nos familles», dit-il. «Comment peut-on résister à la faim ?», s’interroge pour sa part Abou Ahmad, 48 ans, originaire d’un village des environs de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, qui déplore de n’avoir obtenu pour toute aide de l’Autorité palestinienne que 150 dollars depuis le début de l’intifada le 28 septembre. Le ministre palestinien du Travail Rafik Natché assure que l’Autorité a apporté une assistance à 73 000 travailleurs et qu’elle fait de son mieux, en dépit du manque de moyens. «Nous avons sollicité l’aide des pays arabes pour qu’ils embauchent des Palestiniens et poursuivrons les discussions avec les pays donateurs pour qu’ils nous aident à surmonter les difficultés dues à la politique israélienne de bouclage», a-t-il dit. Dans un rapport publié le 13 juin, l’Organisation internationale du travail (OIT) écrit que «les événements survenus depuis septembre 2000 ont eu des effets tragiques sur la situation des travailleurs. Les mesures de bouclage des territoires et d’encerclement à l’intérieur de ceux-ci, les pertes considérables de revenus et l’augmentation dramatique du chômage et de la pauvreté ont provoqué, d’un point de vue humanitaire, une crise majeure pour la population palestinienne».
Des centaines de Palestiniens risquent quotidiennement leur vie pour échapper au chômage en tentant de s’infiltrer en Israël, dont l’accès leur est interdit depuis le début de l’intifada. «C’est comme une course d’obstacles, on prend des chemins escarpés, on se cache derrière les arbres, pour éviter les barrages de l’armée», affirme Faëk al-Khawaja, employé...