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Actualités - ANALYSES

Un étrange carrousel d’alliances - à connotation confessionnelle

Comme le dit l’adage local : «Moi et mon frère contre mon cousin, moi et mon cousin contre le tiers». Au centre de ce ballet, le président Nabih Berry. Il se retrouve avec le président Rafic Hariri contre les services, entendre contre le régime. Auquel ils reprochent en outre tous deux d’être trop aimable avec le Hezbollah. Mais à la Chambre, le leader d’Amal fait front en bon chiite avec le Parti de Dieu contre la présidence du Conseil. À cette nuance près que pour les captations de télécommunications internationales, le président de la Chambre escamote la polémique quand elle devient trop pressante pour le gouvernement. C’est qu’il y a aussi quelque part, dans l’adage précité, un premier échelon qui veut qu’à la maison, cela soit «moi contre mon frère...». Et que de plus, ou surtout, la priorité Chebaa adoptée par le Hezbollah se fait aux dépens d’un plan de redressement économique qu’un président du Parlement ne peut pas désapprouver. Un élément que les haririens exploitent à fond pour reprocher à M. Berry de ne pas jouer le jeu de la coopération institutionnelle. Ce qui revient pratiquement à mettre en doute sa volonté d’agir en homme d’État. Mais les amalistes répliquent en soutenant qu’un homme d’État, cela tient ses engagements. Ce qui, selon M. Berry, n’a pas été fait au sujet des accords dits de Faqra. Bref, la lutte traditionnelle d’influence se poursuit. Sans que nul ne cherche cependant à mettre l’adversaire knock-out. Pour la bonne raison qu’une crise ministérielle, ou de pouvoir, reste prohibée par les décideurs. Sans compter qu’elle n’arrangerait pas les affaires du pays. En tout cas, à la lumière des subtiles manœuvres parlementaires du bloc Amal-Hezbollah, il est probable que le gouvernement sera bien en peine de mener la réforme administrative nécessaire à l’assainissement des finances publiques. On lui a déjà tellement bien mis les bâtons dans les roues qu’aucun des points de compression évoqués dans les mêmes accords de Faqra (à l’exception de la réduction des indemnités de militaires) n’a pu être réalisé. Le prochain test sera la MEA. Sur laquelle, magie de l’esprit communautaire, le Hezbollah se retrouve sur la même longueur d’onde que les amalistes pour refuser le dégraissage. Ce qui est logique, dans la mesure où, au lieu de chasser des gens, on continue à en recruter dans les départements qui intéressent les régions dites déshéritées. Comme l’agriculture où les amis des pauvres ont réussi à placer ces dernières semaines 50 nouveaux fonctionnaires. Bref, rien de nouveau sous le soleil et le gâteau se porte bien. Les moments délicats de partage, toujours nombreux, permettant de recourir aux arbitrages des décideurs. Jamais plus présents sur la scène politique locale déchirée que depuis leur reflux sur le terrain.
Comme le dit l’adage local : «Moi et mon frère contre mon cousin, moi et mon cousin contre le tiers». Au centre de ce ballet, le président Nabih Berry. Il se retrouve avec le président Rafic Hariri contre les services, entendre contre le régime. Auquel ils reprochent en outre tous deux d’être trop aimable avec le Hezbollah. Mais à la Chambre, le leader d’Amal fait front...