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Actualités - ANALYSES

Redéploiement syrien - Les cheminements des uns - et des autres risquent de diverger - Les divers courants - de l’opposition font le point

La rencontre de Kornet Chehwane doit en principe se réunir dans une semaine pour analyser la portée véritable du redéploiement syrien. Un même effort de concertation doit être accompli ces prochains jours au niveau du Centre libanais d’études juridiques et économiques ainsi qu’à celui du Forum démocratique ou au groupement dit de Jdeidet el-Metn, qui rassemble des cadres de parti plus ou moins hostiles à Taëf. Au stade actuel, les réactions enregistrées suscitent des appréhensions quant à la cohésion des formations qui militent pour une correction des relations libano-syriennes. Certes tout le monde, ou presque, est d’accord pour estimer que le repli opéré est positif en soi. Mais certains émettent des doutes quant à sa signification politique. Tandis que d’autres veulent y voir un premier pas qui confirme que la direction syrienne s’engage résolument sur la voie de la réforme relationnelle souhaitée par la plupart des Libanais. Les cheminements des uns et des autres risquent donc de diverger bientôt. D’autant plus facilement que ni les autorités libanaises ni a fortiori le gouvernement syrien ne donnent des explications sur le sens précis du redéploiement. On ne sait donc toujours pas s’il s’agit d’une mesure purement technique, prise en fonction des menaces israéliennes. Ou s’il s’agit d’une directive destinée à faciliter le dialogue sur les rapports bilatéraux, en apaisant le débat politique intérieur à ce propos. Une hypothèse favorable que semblent toutefois écarter certains officiels syriens, qui laissent entendre que l’ordre militaire de contremarche n’a absolument rien à voir avec ce débat. Mais l’incertitude reste entretenue par le fait que ces mêmes officiels syriens, qui ne s’expriment d’ailleurs qu’à titre privé et uniquement en réponse à des questions de presse, reconnaissent que le redéploiement est dicté par Taëf. Ce qui signifie, pour tout dire, que Damas ne se lave pas les mains de ces accords, comme certains l’en accusent. Ce qui signifie aussi, et peut-être surtout, que le repli garde un caractère politique certain, au-delà de toute considération d’ordre purement stratégique militaire. Mais, répétons-le, les spéculations ne portent encore que sur des propos officieux, d’ailleurs trop vagues pour qu’on en tire un éclairage suffisant. On ignore toujours si le reflux partiel concerne uniquement les gouvernements des deux pays, à travers leurs autorités militaires, ou s’il a trait à la campagne politique pour une redéfinition des rapports entre les deux pays. Le flou est du reste renforcé, sur le terrain, par le retour des Syriens, quarante-huit heures plus tard, dans certaines de leurs positions en banlieue ou en montagne. En pratique on paraît loin d’un repli complet sur la Békaa, aux portes du Beïdar, en prélude à un retrait total comme le veut Taëf. Et il n’est toujours pas question d’un quelconque calendrier-programme. Mais malgré cela, certains modérés affirment qu’il faut applaudir au repli, même s’il n’a rien à voir avec les dispositions de Taëf et reste uniquement d’ordre technique. Car à leur avis, l’essentiel est de promouvoir un climat de détente plutôt que de confrontation, pour que Damas accepte plus facilement de lâcher du lest. De plus, croient pouvoir soutenir ces modérés, Taëf ne mentionne pas explicitement le retrait total et se contente d’évoquer un accord entre les deux gouvernements sur la durée de la présence militaire syrienne. Ils ajoutent qu’en outre Chebaa n’est toujours pas récupéré, ce qui fait que la 425 n’est pas complètement appliquée. Une façon d’indiquer que les conditions d’une équation de double retrait en vis-à-vis ne sont pas encore réunies. Bien entendu les souverainistes à part entière ne sont pas du même avis. Pour eux, la récupération des droits libanais intrinsèques d’indépendance ne doit pas être aliénée par la recherche d’objectifs comme la conclusion d’une paix régionale globale ou la libération du Golan. Ces inconditionnels craignent donc que le redéploiement syrien, du reste très limité, ne serve en définitive qu’à rendre plus facile le maintien indéfini de la présence militaire et, a fortiori politique, syrienne.
La rencontre de Kornet Chehwane doit en principe se réunir dans une semaine pour analyser la portée véritable du redéploiement syrien. Un même effort de concertation doit être accompli ces prochains jours au niveau du Centre libanais d’études juridiques et économiques ainsi qu’à celui du Forum démocratique ou au groupement dit de Jdeidet el-Metn, qui rassemble des cadres...