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Actualités - REPORTAGES

ENVIRONNEMENT - La veuve du célèbre océanographe veut faire profiter les Libanais de son expérience - Francine Cousteau, sur les traces du commandant

Le Liban fait partie de ces pays privilégiés, de ces pays qui ont la chance de pouvoir profiter de l’expérience de «l’Équipe Cousteau» et en particulier de sa présidente, Francine Cousteau, veuve du regretté commandant Jacques-Yves Cousteau, en visite à Beyrouth, invitée par l’Université de Balamand pour inaugurer une chaire d’université Unesco – Cousteau, avec pour objectif la mise en place d’un plan de travail destiné à la protection et à la sauvegarde de l’environnement. « L’Orient-Le Jour » est allé à la rencontre de Mme Cousteau. Motivée. C’est le mot. Elle adore le Liban, elle y était d’ailleurs déjà venue et elle est déterminée à faire profiter notre pays de son expérience, de son combat pour la sauvergarde de l’environnement. Sa ligne de conduite ? «C’est à travers la jeunesse que l’on va construire l’avenir du pays, cette jeunesse représente les graines des futurs décideurs. Le Liban, c’est l’espoir du développement et c’est ça que je veux faire comprendre à la jeunesse». Interrogée dans le hall d’un grand hôtel beyrouthin, elle affirme être agréablement surprise d’avoir rencontré au Liban, et plus particulièrement au ministère de l’Environnement, des personnes déterminées à faire changer les choses. «Je ne connais pas à fond la situation au Liban, mais ce que je peux dire, c’est que c’est déjà bien d’avoir un pays en pleine reconstruction, un ministère qui est prêt à travailler à tous les niveaux et dans tous les secteurs de l’environnement. On peut toujours critiquer mais l’important est là, les gens existent, la motivation aussi, cela devrait fonctionner». Sensibiliser les jeunes au sens civique et aux problèmes liés à l’environnement avant tout ? «Il y a un travail d’éducation à faire, redonner aux gens une nouvelle hygiène de vie, une nouvelle exigence de propreté. Cela fait partie des objectifs du ministère. Cette étape d’éducation et de sensibilisation est nécessaire parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans un monde de communication et on ne peut pas ignorer les problèmes de l’environnement. C’est à la jeunesse d’inventer, avec notre aide, de nouveaux moyens». Et comment tout cela va-t-il s’organiser ? «Dans un pays, vous avez les citoyens, les décideurs et les industriels, et pour réussir dans ce que je fais, il faut que je puisse réunir autour d’une table les industriel, les agriculteurs et les pêcheurs pour trouver des solutions négociées». Essayer de comprendre les intérêts de chacun ? «Absolument. Je comprends les industriels qui ne veulent pas beaucoup investir pour l’environnement parce que le retour qu’ils espèrent sur leur investissement est très faible». Sur le long terme, cette façon de penser semble un peu trop radicale non ? «Justement, il faut avoir le courage de se dire que si rien n’est fait, c’est l’industrie même qui est en danger. Protéger le long terme, c’est réaménager la façon dont on dirige son entreprise, reconcevoir de nouveaux produits». Mieux vaut donc écouter ces industriels ? «Mieux vaut travailler avec eux, les aider à trouver des solutions à ce niveau-là, plutôt que de les combattre». Et plus concrètement ? «En réalité, la chaire d’université Unesco-Cousteau est une discipline inventée par le commandant Cousteau et qui s’appelle “éco-technie”. Il s’agit d’apprendre aux jeunes à gérer les risques à long terme et à prendre des décisions importantes, en tenant compte de tous les facteurs économiques ou autres en jeu. Je suis venue ici pour montrer à quel point il était important, pour un pays comme celui-ci, de lancer une chaire d’université». Cela va favoriser la réalisation d’actions concrètes. Et pour le financement ? «Nous recevons des dons, des adhésions et nous vivons des revenus de nos produits (films, livres...) mais c’est vrai que pour les grands projets, je souhaite vivement que les mécènes puissent intervenir». Enfin, un peu de nostalgie, quel est votre meilleur souvenir avec le commandant Cousteau ? Elle hésite puis répond : «Il y a plusieurs en fait. Quand j’ai eu la chance de plonger à ses côtés. Mais je crois que c’est quand il a appris à mes enfants à plonger. À ce moment-là, ce n’était pas le commandant mais leur père et, pour lui, ça représentait énormément». Les prochaines générations seront-elles sensibles à ces préoccupations écologiques ? L’avenir le dira. Il reste à souhaiter à Mme Cousteau bon vent sur tous les océans qu’elle parcourt.
Le Liban fait partie de ces pays privilégiés, de ces pays qui ont la chance de pouvoir profiter de l’expérience de «l’Équipe Cousteau» et en particulier de sa présidente, Francine Cousteau, veuve du regretté commandant Jacques-Yves Cousteau, en visite à Beyrouth, invitée par l’Université de Balamand pour inaugurer une chaire d’université Unesco – Cousteau, avec...