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Actualités - CHRONOLOGIES

Congrès - Réunion des vingt ministres de l’Information - Nouvelle stratégie arabe pour contrer la propagande d’israël

Les ministres arabes de l’Information ont appelé hier à contrer la «propagande» israélienne relative à l’intifada palestinienne à l’ouverture de leur 34e réunion annuelle. La session, qui s’est tenue à Beyrouth sous la présidence du ministre libanais de l’Information Ghazi Aridi, a regroupé vingt ministres arabes à la tête de leurs délégations. Les intervenants ont souligné la nécessité de définir une stratégie d’information globale pour faire face «à l’ennemi israélien, qui a réussi à étendre son influence au monde entier». Plusieurs ministres ont en outre appelé les médias arabes à effectuer un changement qualitatif au niveau de leur couverture des événements. Ils doivent désormais s’atteler à véhiculer une autre image du monde arabe que l’État hébreu a réussi à «fausser» grâce à ses moyens de communication. C’est M. Aridi qui a donné le ton, en se prononçant en faveur d’une réforme de fond et de forme des médias. «Ce que l’on attend aujourd’hui du monde arabe, c’est un mouvement d’information global qui prendrait sa source à partir d’une lecture attentive des dangers politiques et sécuritaires, dont le problème de l’eau», a-t-il affirmé. Dénonçant la «propagande» israélienne qui contribue à désinformer le monde et à «inoculer» à l’opinion internationale toutes formes d’images négatives sur le peuple arabe, dont celles de terrorisme et d’antisémitisme, le ministre libanais a appelé à suivre l’exemple de la BBC, «qui a condamné les actes de Sharon, dont les massacres de Sabra et Chatila, ainsi que le terrorisme israélien exercé sur les détenus en Israël. Pourquoi ne prendrions-nous pas des initiatives pareilles pour réaliser des productions de ce genre alors que nous avons tous les documents, informations et ressources nécessaires», s’est interrogé Ghazi Aridi, qui faisait allusion au documentaire diffusé sur les ondes de la radio britannique il y a quelques jours. Le ministre libanais a en outre proposé de créer «une télévision satellitaire arabe qui diffuserait en langues étrangères, afin que l’espace d’information ne soit pas le monopole d’Israël». «Il ne suffit pas que nos médias s’adressent au public arabe. Il faut aussi qu’ils aient un impact sur le public étranger et même sur le public israélien. C’est pourquoi il faudrait diffuser par satellite des programmes en hébreu, comme le fait la télévision du Hezbollah». Commentant la question de la création d’une chaîne satellitaire israélienne qui diffuserait en langue arabe, le ministre de l’Information jordanien Saleh el-Kallab a souligné qu’il faudrait plutôt s’adresser directement aux centres de décisions, «là même où est façonnée l’opinion publique internationale, notamment en Occident». Quant à la création d’une télévision satellitaire arabe, le ministre jordanien a mis en garde contre le danger «d’un éventuel partage du gâteau», en faisant allusion à l’échec des expériences arabes précédentes telles que le projet de création d’une agence de presse commune. Des recommandations aujourd’hui La réunion ministérielle doit entériner aujourd’hui les recommandations de la Commission permanente de l’information de la Ligue arabe, qui a appelé à renforcer l’objectivité des médias arabes, à en exclure tout fanatisme, à respecter la diversité et à contrer la propagande israélienne. Réunie trois jours auparavant, la commission avait notamment étudié une série de propositions figurant à son ordre du jour, dont la création d’une télévision satellitaire arabe qui diffuserait en langues étrangères. Prenant à son tour la parole, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a estimé pour sa part que les médias arabes n’étaient pas à la hauteur des défis, malgré une amélioration de leur couverture depuis le début de l’intifada. «Nous savons tous qu’une politique arabe communautaire a échoué (…), en ce sens qu’elle n’a pas réussi à se faire entendre aux quatre coins du monde, alors que les médias de l’ennemi ont réussi à gagner les esprits en Occident», a-t-il dit. Il a insisté sur la nécessité d’adopter un discours objectif et rationnel, dénué de slogans et d’emphase. Rappelant que les circonstances que vit actuellement le monde arabe sont particulièrement délicates, le ministre syrien de l’Information, Adnan Omran, a souligné que les responsabilités qui incombent aux ministres présents sont d’autant plus lourdes que l’ordre du jour de la réunion comporte plusieurs points, «dont le soutien à l’intifada et la résistance contre l’implantation israélienne ainsi qu’au Liban qui doit parachever la libération du Sud». La question des crimes de guerre et la poursuite du combat pour la création d’un tribunal pénal international pour juger les crimes de guerre commis par Israël sont également prévues à l’ordre du jour, a indiqué M. Omran. En outre, «les médias arabes doivent accorder une importance toute particulière aux objectifs de sécurité régionale qui constituent en même temps le pilier de la sécurité nationale», a-t-il dit. De son côté, le ministre palestinien de l’Information, Yasser Abed Rabbo, a affirmé que l’intifida allait se poursuivre, car «aucune force au monde, aussi puissante soit-elle, ne peut empêcher un peuple de poursuivre sa lutte contre l’occupation.» Il a ajouté que «la victoire de la Résistance libanaise a réussi à forcer l’armée israélienne à se retirer (du Liban-Sud) et à redonner espoir aux Palestiniens». Pour le ministre égyptien de l’Information, Safouat Chérif, un discours cohérent et objectif, qui s’adresse à l’opinion internationale, s’impose désormais. Se fondant sur des données rigoureuses et un langage propres à eux, les médias arabes doivent parvenir à se faire entendre auprès de groupes de pression, a estimé le ministre.
Les ministres arabes de l’Information ont appelé hier à contrer la «propagande» israélienne relative à l’intifada palestinienne à l’ouverture de leur 34e réunion annuelle. La session, qui s’est tenue à Beyrouth sous la présidence du ministre libanais de l’Information Ghazi Aridi, a regroupé vingt ministres arabes à la tête de leurs délégations. Les intervenants...