Psychanalyse - Les visages de la souffrance

Sur le thème «Visages de la souffrance», une journée d’études psychanalytiques se déroulera au campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph, rue de Damas, aujourd’hui à partir de 8h30. Un sujet creusé par des spécialistes français et libanais : le Dr André Carel (souffrance de la naissance et à la naissance) ; le Dr Paulette Letarte (souffrances de deuil : un aspect de moi-même) ; le Dr Fabien Grasser (souffrance du psychotique) ; Mme Aïda Hallit-Balabane (un enfant battu) ; le Pr Mauricette Saïkali (la souffrance, un personnage en quête d’auteur) ; le professeur Mounir Chamoun (souffrances identitaires : la difficulté d’être soi-même) ; le Pr Antoine Courban (la douleur à l’éthique) et le Pr Jad Hatem (réflexion sur le souffrir ). «Cette journée est une réflexion profonde centrée sur la souffrance, en médecine, en psychanalyse et en philosophie», indique M. Mounir Chamoun. «Elle est motivée par les souffrances de longues années ; par la guerre qui a engendré les deuils, les disparitions, la mort, mais aussi la souffrance encourue par les handicapés qui sont au nombre de 400 000 au Liban», ajoute-t-il. Il rappelle ce fameux vers d’Appollinaire : «Je passais au bord de la Seine, un Livre saint sous le bras. Le fleuve est pareil à ma peine, il s’écoule et ne tarit pas». Il n’y a pas de fin à la souffrance. «La souffrance nous accompagne dès le début, depuis le premier vagissement du nouveau né jusqu’à l’agonie», souligne encore M. Chamoun. On a tendance à dire en psychanalyse que «la plainte est toujours en appel». «C’est pourquoi nous insistons beaucoup sur le repérage de la souffrance psychique, qui est un indicateur pour une psychanalyse». M. Chamoun ajoute que la souffrance est contagieuse. Et par conséquent, «quand vous souffrez, vous faites souffrir les autres. Et par moments, les autres vous évitent parce que vous souffrez. Alors vous souffrez, à ce moment, de leur indifférence à votre égard. Il y a une sorte de caractère isolateur de la souffrance. Le fait de voir un souffrant vous envoie à la figure votre souffrance passée. Votre limite». Que peut-on faire pour aider quelqu’un qui souffre ? Le colloque de ce samedi doit apporter quelques réponses à cette importante question. Signalons que cette journée d’études psychanalytiques est organisée par l’Université pour tous de l’USJ, le département de psychologie de la faculté des lettres et des sciences humaines et le Cercle d’études psychanalytiques.