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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Boutros : « Je crois que ce pas sera suivi de beaucoup d’autres »

C’est par une parabole que M. Fouad Boutros a répondu hier aux journalistes qui l’assaillaient de questions, au sortir de sa rencontre avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. «Il y avait un malade dont la fièvre était de 40 degrés. Sa fièvre est aujourd’hui de 38 degrés. Devons-nous nous lamenter ou nous réjouir ? – Vous voulez dire que la fièvre n’est pas encore partie ? – Voilà, vous avez votre réponse». M. Boutros, qui venait de s’entretenir 45 minutes durant avec le chef de l’Église maronite, s’est longuement prêté aux questions des journalistes, qui se demandaient s’ils étaient en droit d’effectuer un rapprochement entre «sa mission réussie» et le redéploiement de l’armée syrienne. M. Boutros a déclaré : «Nous devons évaluer positivement ce développement. Mais je ne suis pas le seul à y avoir contribué. Vous devez garder à l’esprit une chose, c’est que Son Excellence le président de la République a décidé dernièrement de parrainer une entente et un dialogue en vue de cette entente. La question (du retrait) faisait partie des sujets de dialogue envisagés. La manière dont ce redéploiement a été annoncé par le ministère de la Défense et le commandement de l’armée, ainsi que la concomitance de ce développement avec l’initiative présidentielle en vue du dialogue, indique clairement que l’idée du dialogue est bien accueillie par les frères syriens, y compris l’idée du dialogue au sujet d’un redéploiement. C’est relativement encourageant, car nous nous trouvons devant un développement positif. Bien sûr, ce n’est qu’un premier pas vers la résolution de tous les problèmes, si Dieu veut». Des relations exemplaires «Quels sont les problèmes auxquels vous faites allusion ?», a-t-on demandé à M. Boutros, qui a répondu : «Je ne souhaite pas entrer dans les détails. L’important, c’est que les relations libano-syriennes deviennent des relations modèles, exemplaires, basées sur le respect mutuel, l’équilibre et l’amour fraternel». Pensez-vous qu’il s’agisse seulement d’une espèce de «soupape de sécurité ?», a-t-on demandé à M. Boutros, qui a répondu : «Toute mesure destinée à assainir les relations agit, d’une certaine façon, comme une soupape de sécurité. Mais souhaitons que l’objectif recherché aille plus loin et soit destiné à assainir des relations malaisées». «Je ne peux prédire, et personne d’autre non plus, si ce pas sera suivi d’autres. J’espère, et je crois, que ce pas sera suivi de beaucoup d’autres. Nous devons nous y employer, dans un esprit calme et civilisé, sain et fraternel», a ajouté M. Boutros, qui a souligné qu’aucun rendez-vous n’est pris, pour le moment, avec le président syrien, et qu’en tout état de cause les données ont changé et le dossier «se trouve en ce moment entre les mains du chef de l’État». «J’ai déjà déclaré que ma mission a changé de nature, a précisé M. Boutros, aussi bien quant à la forme qu’au fond. Elle consiste aujourd’hui à assurer les contacts dans le cadre d’un dialogue engagé par le chef de l’État». Le redéploiement figurait-il parmi les questions soulevées avec le président Bachar el-Assad ? À cette question, M. Boutros a répondu : «L’entretien a porté sur toutes les questions qu’il est possible de soulever. Mais nous ne sommes pas entrés dans le détail, car toutes les demandes sont familières au chef de l’État syrien, et aucune surprise ne pouvait se produire sur ce plan. Je pense que ce qui a accéléré ce développement ou qui l’a rendu possible est la décision du président de la République de commencer le dialogue. Ce développement est comme un signe, du fait que les frères syriens sont ouverts à l’idée du dialogue dans un climat dépourvu de défis, de quelque côté qu’ils proviennent». Pourquoi préjuger la mauvaise foi ? «Certains redoutent une ruse», ont ajouté les journalistes, à quoi M. Boutros a répondu : «Que veut-on dire par ruse ? Que le redéploiement n’a pas eu lieu ? Attendons voir. Pourquoi préjuger la mauvaise foi ? Je ne dis pas que le redéploiement est, en soi, une victoire dont il faut se réjouir. Ce que je dis, c’est qu’il est inadmissible de ne pas situer ce développement, jusqu’à un certain point, dans le cadre d’une initiative positive. Nous devons y voir un point de départ qui conduira à d’autres développements». Les relations libano-syriennes sont donc, désormais, dans la bonne voie ? «Doucement, a répondu M. Boutros. Pourquoi faut-il que les choses manquent tellement de nuance ? Que l’on soit ou optimiste, ou pessimiste ? Ne peut-on être tout bonnement objectif et noter que ce développement est positif et espérer qu’il sera suivi d’autres ?». Et M. Boutros de se féliciter que le patriarche ait réagi à cette nouvelle de façon «posée, sérieuse, modérée et sage», et que des personnalités qui ont participé à la rencontre de Kornet Chehwan, comme MM. Nassib Lahoud et Boutros Harb, aient réagi de même. Pensez-vous que votre rôle est fini ? «Nous devons faire de notre mieux pour contribuer à aider au dialogue», a répondu enfin M. Boutros, tout en soulignant que «le facteur temps n’est pas de mon ressort ou du ressort de quiconque. Il existe des considérations qui dépassent nos possibilités et nos prévisions».
C’est par une parabole que M. Fouad Boutros a répondu hier aux journalistes qui l’assaillaient de questions, au sortir de sa rencontre avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. «Il y avait un malade dont la fièvre était de 40 degrés. Sa fièvre est aujourd’hui de 38 degrés. Devons-nous nous lamenter ou nous réjouir ? – Vous voulez dire que la fièvre...