Les ravisseurs de Roy Karam - poursuivis devant deux juridictions

C’est devant les deux juridictions civile et militaire que comparaîtront finalement les deux ravisseurs du jeune Roy Kamal Karam (14 ans), l’écolier enlevé à Kaslik le 8 juin, les ravisseurs espérant soutirer au père une forte rançon. Devant la juridiction ordinaire, les deux hommes, Zouheir Mohammed Kattaya (23 ans) et Élias Tanios Fahd (34 ans) répondront de l’enlèvement et de la séquestration de l’adolescent, tandis que devant la juridiction militaire, ils répondront de résistance à agent et d’usage d’armes à feu contre les forces de l’ordre. Le commissaire du gouvernement près du tribunal militaire Nasri Lahoud a donc reçu hier le dossier de ce crime, en même temps qu’il a pu interroger les deux principaux accusés, qui comparaîtront aujourd’hui devant le tribunal militaire. Selon les éléments de l’enquête, c’est Élias Tanios Fahd qui a tiré sur une patrouille des services de renseignements de l’armée qui l’avait pris en filature, après qu’il eut touché la rançon du père du jeune Roy, au rond-point Saloumé. Rejoint par la patrouille près de la cité industrielle, Fahd avait tiré en l’air et avait tenté de prendre la fuite sur une moto qu’il avait forcé un passant à lui remettre. Mais l’officier qui commandait la patrouille avait rapidement réagi et s’était jeté sur le criminel avant qu’il ne puisse s’éloigner. L’enquête a également montré que le cerveau de l’enlèvement était Zouheir Kattaya, un salarié de l’usine d’éponge appartenant au père du jeune Roy. Pour éloigner tout soupçon, Kattaya avait fait semblant de prier pour la libération du jeune garçon, avec les autres ouvriers de l’usine, quand la nouvelle de l’enlèvement leur était parvenue … Un complice, Harb Mokdad, qui conduisait une VW à bord de laquelle Roy Karam a achevé le trajet qui conduit à Mgheyré, près de Kartaba, est recherché. Le propriétaire du logement où Roy Karam a été séquestré, Charbel Daoud Sokhn, a affirmé à la police qu’il n’avait donné la clé de son appartement que parce qu’il croyait qu’il serait utilisé comme garçonnière.