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Actualités - CHRONOLOGIES

Concert - À l’église Saint-Joesph - Achrafieh - L’Orchestre national symphonique libanais : - grâce et douceur romantiques

Fidèle à la tradition des vendredis musicaux (comme on dirait en termes schubertiens «moments musicaux») l’Orchestre national symphonique libanais, placé sous la houlette de Wojcieh Czepiel a donné, une fois de plus, rendez-vous aux mélomanes beyrouthins (venus nombreux comme d’habitude) à l’église Saint-Joseph (Achrafieh), toute illuminée et bourdonnante entre agitation du public et des musiciens accordant leurs instruments. Un concert concis mais où ne manquent ni lyrisme ni ampleur. Au menu, tout simplement deux œuvres de deux musiciens que rien ne rapproche si ce ne sont les époques et un style de narration teinté d’une même douceur et d’une même grâce romantiques. Ouverture avec Carl Reinecke, musicien polyforme et artiste un peu touche-à-tout que le grand public connaît peu. Premières mesures déroulant une mélodie suave avec le concerto pour flûte et orchestre op 283, œuvre somptueuse composée par un musicien âgé de 84 printemps ! Éternelle jeunesse des sons avec Carl Reinecke qui savait parfaitement la correspondance des couleurs, des mots et des notes pour être à la fois peintre, poète, musicologue et fin musicien, Dans cette œuvre riche et toute en «influences», un vibrant hommage est rendu à Weber, Chopin, Schumann et Mendelssohn. Grâce et scintillement du premier mouvement, très brillant et mendelssohnien et imagination fertile et vagabonde combinant un certain esprit de Weber et Schumann. Omniprésence des cuivres et des tintements des percussions dans les staccato marqués. La flûte (soliste Maté Szigeti au meilleur de sa forme et dont on a déjà applaudi une excellente prestation il y a à peine quelque temps à l’Assembly Hall) dialogue avec sérenité et une certaine autorité mais sans aucun ton péremptoire, avec un orchestre aux contours pastellisés. Triste et un rien de solennité dans un second mouvement lent où les cordes et les archets tirent dans un rythme mélancolique comme une marche funèbre mahlérienne. Pour terminer, comme une baguette magique voilée par l’esprit plein de délicatesse et de fantaisie d’un Tchaikovsky, transforme le rondo final d’une marche chagrine en une sautillante polonaise. Prismes divergents d’influences où Reinecke piège l’auditeur dans une narration qui rappelle constamment des ombres surgies des brumes du romantisme. Après l’entracte, place à la symphonie n° 8 op 88 d’Anton Dvorak, un des quatre grands compositeurs de Bohême-Moravie. Empreinte d’un esprit foncièrement tchèque, lyrique et pittoresque, simple et directe, cette symphonie a un jaillissement spontané. Sans prétention, cette œuvre pourtant aux éclats cuivrés, reflète un peu le personnage du compositeur, d’extraction sociale modeste et qui garda tout le long de sa vie, malgré le succès et une audience internationale, un comportement des plus humbles. Des premières mesures toutes en douceur et murmures jusqu’à l’apothéose finale, aux accents triomphants, cette oeuvre oscillant entre tonalités parfois enflammées et mélodie fuyante, garde délibérément un lyrisme mesuré. Salves d’applaudissements d’un public ravi et heureux de cette fraîcheur toute romantique par ces terribles temps de canicule.
Fidèle à la tradition des vendredis musicaux (comme on dirait en termes schubertiens «moments musicaux») l’Orchestre national symphonique libanais, placé sous la houlette de Wojcieh Czepiel a donné, une fois de plus, rendez-vous aux mélomanes beyrouthins (venus nombreux comme d’habitude) à l’église Saint-Joseph (Achrafieh), toute illuminée et bourdonnante entre...