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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Sûreté générale : les critiques devront revoir leurs textes

La polémique récente sur les ingérences des services de sécurité dans la vie politique encourage les Libanais à confondre leurs rôles et à les attaquer tous, en raison des abus de certains. Il est donc utile de faire la distinction entre les rôles des divers services de sécurité, afin de mieux cerner les abus de pouvoir dont certains d’entre eux se rendent éventuellement coupables. Au Liban, nous sommes en présence de quatre services distincts, les services de renseignements de l’armée, les services de renseignements des FSI, la sûreté de l’État et la Sûreté générale, précise un ancien responsable de service. Ce dernier ajoute que les Libanais ont une référence unique dans ce domaine, celle des ingérences du IIe Bureau de l’armée dans les affaires politiques, en particulier dans les élections législatives, sous la présidence du général Fouad Chéhab. Or, souligne l’ancien responsable cité, il est établi que c’est en raison des insuffisances de l’action de la Sûreté générale – dont les causes doivent et peuvent être analysées –, que le IIe Bureau de l’armée a été amené à dépasser le cadre de ses attributions et à exercer son influence dans la vie politique. Cet épisode de la vie nationale a poussé les auteurs de l’accord de Taëf à préciser les attributions des SR de l’armée. Sous le titre «Renforcement des Forces de sécurité intérieure» (FSI) le texte de l’accord prévoit que : – La tâche essentielle des forces armées est la défense de la patrie, et le cas échéant, la défense de l’ordre public lorsque le péril est hors de mesure avec les moyens des FSI ; – Les circonstances du recours aux forces armées pour soutenir les FSI dans leur tâche de maintien de l’ordre public relèvent du Conseil des ministres. – Lorsque les FSI seront aptes à assumer leurs responsabilités de sécurité, les forces armées regagneront leurs casernes. – Les Services de renseignement des forces armées seront réorganisées au profit des affaires militaires exclusivement. Et la source de souligner que le chef de l’État a fait de son mieux pour que les différents services de sécurité respectent leurs attributions respectives, en particulier les SR de l’armée. Par contre, il a encouragé la Sûreté générale a interpréter de manière extensive ses attributions, et à les exercer pleinement, plaçant à la tête de cet organisme un homme chevronné. De sorte que ceux qui s’en prennent aux SR militaires doivent prouver qu’ils outrepassent leurs prérogatives et que ceux qui critiquent la Sûreté générale doivent s’assurer qu’ils en connaissent bien les attributions. Celles-ci figurent dans une loi du 16 décembre 1969 contresignée par le président Fouad Chéhab et M. Rachid Karamé. L’article 5 de cette loi confie à la Sûreté générale des attributions si larges qu’ils n’est pas un seul aspect de la vie politique, économique et sociale du Liban, qui n’en relève. Outre la mission de contre-espionnage et de lutte contre la subversion, les partis interdits et les organisations secrètes ou interdites, la Sûreté générale se voit confier la tâche de se renseigner au sujet des activités des associations familiales, charitables, religieuses, sportives, culturelles, scoutes, syndicales et patronales, d’en surveiller les réunions autorisées ou pas (…). On le constate, ces attributions sont si larges que ceux qui voudraient prendre la SG en faute devront d’abord prouver qu’elle les outrepassent. Si, par contre, ils considèrent que ces attributions sont trop larges, les critiques devront, avant de s’en prendre à la SG, obtenir la révision des textes de loi qui en régissent l’action.
La polémique récente sur les ingérences des services de sécurité dans la vie politique encourage les Libanais à confondre leurs rôles et à les attaquer tous, en raison des abus de certains. Il est donc utile de faire la distinction entre les rôles des divers services de sécurité, afin de mieux cerner les abus de pouvoir dont certains d’entre eux se rendent éventuellement...