Polémique - Croire en son étoile…

Portait-il ou non un T-shirt à l’Étoile de David, l’étudiant filmé par la télévision du Hezbollah, al-Manar ? Au vu du T-Shirt en question, c’est à peine si l’on y décèle une étoile. Rendant compte mercredi dans son journal télévisé de la manifestation des opposants à la fusion des sections de l’Université libanaise, al-Manar avait montré l’un des manifestants portant donc un T-shirt avec un motif sur le dos. Pour le commentateur de la télévision, il ne faisait pas de doute que ce motif ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’emblème israélien. Face à cette affirmation, on s’insurge au PNL. Les responsables du comité des étudiants au sein de ce parti ont aussitôt emprunté à son propriétaire le T-shirt incriminé et l’ont présenté hier à la presse. Résultat : point d’Étoile de David, mais un simple dessin représentant plus ou moins une étoile stylisée et entourant le nom de la marque. «Pour frapper le mouvement estudiantin, on cherche à le rendre suspect de trahison», affirme le PNL dans un communiqué. Alors, hallucination ? Cela fait un moment qu’au Liban, la manie de la chasse à l’Étoile de David, vraie ou fausse, frise l’hystérie collective. Il y a quelque temps, un stock de jeux de dames chinoises avait été saisi par les autorités dans un grand magasin de Beyrouth sous prétexte que les damiers avaient la forme qu’il ne fallait pas. On avait beau expliqué que les dames chinoises, c’est… chinois, c’est un jeu de société et ça remonte à la nuit des temps, rien n’y faisait. Mais le phénomène n’est pas neuf. Dans les années soixante, Fouad Chéhab, alors président, se préparait un soir à regarder à la télévision une pièce de théâtre qu’il appréciait, et qui avait été annoncée dans le programme, l’Athalie de Jean Racine. L’heure venue, point d’Athalie. Impatient, Chéhab appelle la télévision et apprend qu’un vague préposé à la censure y a décelé un parfum de sionisme…