Liban-Allemagne - Un émissaire de Fischer reçu par Hammoud - Berlin promet de poursuivre ses efforts pour la libération des détenus libanais

Le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a reçu hier, à son domicile, le directeur du département Proche-Orient au ministère allemand des AE Andreas von Hoessle, qui était porteur d’un message du chef de la diplomatie de Berlin, Joschka Fischer sur les résultats de sa tournée au Proche-Orient. La réunion s’est tenue en présence du directeur du département des Nations unies au ministère allemand des Affaires étrangères Wolfgang Trotvein et de l’ambassadrice d’Allemagne Gisela Kaempffe-Sikora. Le côté libanais était représenté, outre M. Hammoud, par MM. Naji Abi Assi et Gebran Soufane, respectivement directeurs des affaires politiques et internationales au ministère et Mohammed Dib, chef du cabinet du ministre. À l’issue de la réunion, M. von Hoessle a précisé qu’il était délégué par M. Fisher pour «informer M. Hammoud des résultats de ses entretiens» avec les responsables israéliens et palestiniens. «Nous sommes inquiets de la situation, surtout face à l’escalade de la violence», a-t-il déclaré, insistant sur «la nécessité de déployer tous les efforts pour mettre fin à la violence (...) afin de permettre le retour à la table des négociations et de rétablir la confiance» entre Israéliens et Palestiniens. Prié d’indiquer si le cas des Libanais détenus en Israël avait été soulevé entre M. Fischer et ses interlocuteurs israéliens, M. von Hoessle a répondu par l’affirmative, ajoutant que les entretiens ont également porté sur l’ensemble de la situation dans la région. Sur les militaires israéliens captifs du Hezbollah, il a assuré qu’il fallait «laisser aux experts le soin de régler ce problème». Il a imputé l’exclusion du Liban de la tournée proche-orientale du ministre allemand au fait que M. Fischer devait rencontrer le prince héritier d’Arabie séoudite, l’émir Abdallah, et qu’il avait dû prolonger son séjour en Palestine et en Israël pour y rencontrer le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres, à deux reprises chacun. Quant à M. Hammoud, il a affirmé que «l’Europe exerce toutes les pressions possibles sur Israël pour obtenir la libération des détenus libanais, une affaire qui n’est en aucun cas sujette à négociation», ajoutant que M. von Hoessle lui avait assuré que son pays continuera de relancer «ce dossier important» avec les responsables israéliens. Au niveau des 130 000 mines laissées par les Israéliens dans les régions évacuées, M. Hammoud a estimé qu’il s’agit d’«autant d’armes israéliennes en territoire libanais, comme si Israël n’avait pas encore évacué ces régions». Il a également insisté sur le fait que «les hameaux de Chebaa font partie du territoire libanais et personne ne conteste leur appartenance». «Nous avons également évoqué le droit des Palestiniens au retour conformément à la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies qui remonte à plus de 52 ans», a-t-il déclaré, ajoutant que ses entretiens avec M. Hoessle avaient également porté sur le processus de paix et «les tentatives israéliennes d’y couper court par le biais d’accords bilatéraux». L’émissaire allemand s’est ensuite rendu au Liban-Sud, notamment dans le village frontalier de Chebaa, face aux hameaux du même nom.