Liban-Israël - La famille du pilote abattu réclame sa dépouille - L’Onu appelle l’État hébreu - à restituer le corps de Nikolian

Le représentant du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Staffan de Mistura, a appelé hier Israël à restituer le corps du pilote amateur libanais, Estéphan Nikolian, dont l’avion a été abattu il y a une semaine dans son espace aérien. «Il s’agit d’un incident malheureux au cours duquel un civil a été tué. Certes, il s’était dirigé vers un secteur interdit. Nous ne saurons peut-être jamais ce qui s’est passé réellement, mais nous pensons qu’ Israël devrait restituer le corps le plus tôt possible», a déclaré M. de Mistura à la presse à l’issue d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. La famille de la victime a demandé la restitution du corps par le biais du Comité international de la Croix-Rouge. Estéphan Nikolian, qui pilotait un Cessna d’entraînement, avait décollé le 24 mai de l’aéroport de Beyrouth sans son instructeur et avait rompu le contact avec la tour de contrôle après s’être dirigé vers le Liban-Sud. Les Israéliens affirment l’avoir abattu après son entrée dans l’espace aérien de l’État hébreu, alors que les autorités libanaises assurent que le Cessna avait été intercepté dans l’espace aérien libanais et escorté en Israël avant d’être abattu. M. de Mistura a d’autre part réitéré sa condamnation des violations répétées par l’aviation israélienne de l’espace aérien libanais et appelé à y mettre un terme. Par ailleurs, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a protesté auprès d’Israël après une nouvelle violation de la ligne bleue entre le Liban et l’État hébreu, a-t-on appris hier auprès de la force internationale. La protestation a été déposée en début de semaine, après l’établissement par l’armée israélienne d’un poste d’observation en territoire libanais, à 20 mètres de la ligne bleue face au village de Ghajar, a précisé le porte-parole de la Finul Timour Goksel. Selon lui, il s’agit d’un «poste d’observation provisoire», érigé à la place d’une antenne portant des dispositifs d’observation électronique, démantelée par Israël le 22 mai à la demande de l’Onu, elle-même saisie par les autorités libanaises. Le 1er mars, des Casques bleus de la Finul avaient démantelé une barrière en ciment, érigée par Israël sur 300 mètres en territoire libanais dans ce même secteur oriental de la frontière. La ligne bleue à la hauteur de Ghajar, un village alaouite occupé par Israël depuis 1967 et dont les deux tiers sont situés en territoire libanais, le reste en territoire syrien, est fictive et n’a pas été tracée, comme ailleurs, à même l’asphalte, aux couleurs de l’Onu.