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Actualités - CHRONOLOGIES

« Jusqu’à cet instant, les fermes de Chebaa tombent sous le régime de la 242 », note le chef du PSP - Joumblatt dénonce la dérive vers « la dictature policière »

Au lendemain des échanges suscités dans l’hémicycle par le député de Baabda Bassem Sabeh au sujet des agissements des services de sécurité, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a dénoncé hier la dérive de l’État vers davantage «de régime policier et dictatorial», soulignant l’inéluctabilité d’une telle évolution en cas d’absence de réaction de la classe politique. M. Joumblatt a d’autre part réitéré sa position sur les fermes de Chebaa, en estimant qu’à défaut d’un accord libano-syrien sur le tracé de la frontière, cette région demeurait sous le régime de la résolution 242 du Conseil de sécurité. Le leader druze s’exprimait à l’ouverture d’un congrès sur «le pluralisme et la démocratie» à l’université NDU à Louayzé, en présence d’une foule de professeurs et d’étudiants. Étaient également présents les députés Boutros Harb et Bahiya Hariri. Interrogé sur le point de savoir s’il se croyait lui-même placé sur écoute téléphonique, M. Joumblatt a répondu : «Naturellement». «Les propos qu’a tenus hier le député Bassem Sabeh, cela fait des années que je les répète et que je lance des mises en garde», a-t-il déclaré. «Le rôle des politiques au sein du Parlement, du fait de l’immunité dont ils bénéficient, est de contrer les services de sécurité et de rectifier le cours des choses, à défaut de quoi nous serions, comme l’a dit Bassem Sabeh, en chemin vers un régime policier et dictatorial, vers davantage de pouvoir des services, ce qui est déplorable», a-t-il ajouté. Évoquant la question des fermes de Chebaa, M. Joumblatt a réclamé que le gouvernement procède au tracé de la frontière par le biais d’un procès-verbal libano-syrien. «Cela permettrait d’avoir une couverture juridique auprès des Nations unies, ce qui servirait l’intérêt des Libanais et de la Résistance. C’est alors que les fermes de Chebaa pourraient être intégrées dans le cadre de la résolution 425. Mais jusqu’à cet instant, cette région tombe sous le régime de la résolution 242», a-t-il souligné. Mais le chef du PSP a voulu aller plus loin que cette simple analyse juridique. «Si j’ai un conseil à donner à la Résistance, c’est de lui dire qu’elle devrait rejeter toute tutelle, toute tentative d’exploitation intérieure (de ses actions). Elle ne devrait pas non plus s’éloigner du dialogue, d’une importance capitale si l’on désire maintenir l’unanimité. Il y a au Liban-Sud, comme ailleurs au Liban, une opinion différente (de la sienne). Il faut la respecter et entamer le dialogue», a-t-il dit. M. Joumblatt a relevé que dans le discours du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah à la Achoura, «certains propos concernaient davantage la situation intérieure que la Résistance». «Nous souhaitons que la Résistance demeure au-dessus du conflit intérieur. S’ils veulent le dialogue, alors nous sommes prêts. Il y a eu le Forum démocratique, il y a eu Kornet Chehwane, il y a les actions des étudiants», a-t-il poursuivi. Appelant une nouvelle fois le chef de l’État, Émile Lahoud, à superviser la dialogue et à être «le médiateur entre le Liban et la Syrie», M. Joumblatt a réaffirmé qu’il se donnait «six à sept mois» avant d’aborder à nouveau la question des rapports entre Beyrouth et Damas, tout en souhaitant que «dans l’intervalle, le pouvoir syrien accepte de modifier la ligne politique suivie précédemment et de l’améliorer». « Je l’affirme devant l’histoire » Au tout début de son intervention, le chef du PSP avait tenu à éclairer ses auditeurs sur sa démarche actuelle, témoignant dans ses propos d’un courage rare au sein de la classe politique libanaise : «Certains peuvent se demander ce que fait aujourd’hui Walid Joumblatt dans cette université et pourquoi il est venu parler de démocratie et de pluralisme, alors que son passé n’a pas toujours été démocratique et pluraliste. C’est vrai, je l’affirme devant l’histoire. Peut-être qu’il y a un peu plus d’un an, j’ai eu la révélation. En toute sincérité, je sais que ma carrière est pleine de points noirs que nul ne saura jamais effacer. Désormais, j’ai la conscience tranquille et je m’apprête à continuer sur cette voie démocratique au service du Liban, aux côtés des vrais défenseurs du pluralisme». M. Joumblatt a conclu en promettant de «poursuivre le combat pour consacrer le pluralisme au Liban, dans la loi électorale, la décentralisation administrative, les partis, les associations de la société civile, la justice indépendante, le refus du régime policier, et enfin la rectification constructive des relations libano-syriennes».
Au lendemain des échanges suscités dans l’hémicycle par le député de Baabda Bassem Sabeh au sujet des agissements des services de sécurité, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a dénoncé hier la dérive de l’État vers davantage «de régime policier et dictatorial», soulignant l’inéluctabilité d’une telle évolution en cas d’absence de...