Présidence de la République - Paris réaffirmera son engagement à préserver la stabilité au Sud - Lahoud entame aujourd’hui sa visite d’État en France

Le président de la République Émile Lahoud entame aujourd’hui lundi une visite d’État en France dans un climat de tension régionale liée aux menaces israéliennes contre la Syrie et le Liban. M. Lahoud aura au premier jour de sa visite des entretiens avec le président Jacques Chirac. Mardi, il sera reçu par le Premier ministre, Lionel Jospin, pour des entretiens suivis d’un déjeuner. Le président libanais sera notamment accompagné du vice-Premier ministre, Issam Farès, et du ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud. Selon le Quai d’Orsay, les autorités françaises réaffirmeront à l’occasion de cette visite «leur engagement en faveur de l’apaisement, de la relance du processus de paix et de la préservation de la stabilité au Liban-Sud». Cette visite s’inscrit dans le cadre de «l’intensification des contacts avec un partenaire majeur de la France» et sera l’occasion d’évoquer les préparatifs pour le sommet de la francophonie prévu en octobre à Beyrouth, a-t-on ajouté de même source. Côté libanais, un membre de la délégation accompagnant M. Lahoud a indiqué que le président plaiderait auprès de ses interlocuteurs pour un engagement plus grand de la France et de l’Union européenne (UE) pour «sauver le processus de paix» menacé, selon lui, par Israël qui «pousse la région vers un conflit généralisé». Il souhaitera que la France, «qui joue un rôle équilibré au Proche-Orient», œuvre pour imposer à Israël un retour au principe de base d’un règlement juste et global entre lui et les Arabes, celui de l’échange des territoires occupés contre la paix. Le Liban demandera également le soutien de la France à ses revendications sur le secteur des fermes de Chebaa. Au niveau bilatéral, la France entend renforcer «les liens exceptionnels» entre les deux pays et «poursuivre ses efforts pour aider le gouvernement libanais à relancer l’économie et à engager les réformes nécessaires à sa modernisation», a-t-on indiqué de source diplomatique française. Le porte-parole du Quai d’Orsay, François Rivasseau, a précisé dans ce cadre : «Cette visite s’inscrit dans un contexte franco-libanais exceptionnel marqué, depuis le début de l’année, par une intensification des échanges bilatéraux». Des désaccords sont toutefois apparus depuis le retrait israélien du Liban-Sud. La France s’est notamment étonnée à maintes reprises du peu d’empressement de l’armée libanaise à reprendre le contrôle de la région évacuée. Les dirigeants libanais ne veulent pas être des gardes-frontières impuissants, souligne un diplomate français. Les autorités libanaises souhaitent un accroissement de l’effectif de la Finul, alors que Paris demande sa réduction.