La désunion des dirigeants handicape le pays

Face aux menaces israéliennes et aux affres d’une lourde crise économique, le Liban a plus que jamais besoin d’une solide stabilité politique. Or ses propres dirigeants alimentent de déplorables remous par leur mésentente. Ce qui entraîne ipso facto une aggravation des clivages entre les différentes composantes socio-politiques du pays. Tout est prétexte à disputes : la récupération de Chebaa par les armes ou par la négociation ; la priorité ou non au redressement économique via les assistances étrangères ; le déploiement ou le non-déploiement de l’armée dans la zone frontalière ; le redéploiement ou le maintien des forces syriennes ; la réforme administrative par un puissant dégraissage d’effectifs surnuméraires, etc. Le climat interne se trouve donc empoisonné par des tiraillements qui privent finalement le pouvoir de tout crédit de confiance réelle. Autant auprès de la population que des donateurs potentiels ou des investisseurs. Or, pour que la conférence de Paris II puisse donner des résultats positifs et produire un allégement de la dette publique, un certain nombre de conditions de base doivent être remplies. Et l’on est loin du compte, quand, au lieu de se soutenir l’un l’autre, le législatif et l’exécutif se crêpent le chignon. Pour des raisons, mal camouflées, de partage d’influence. Le gouvernement, en butte à des pressions accentuées comme à des attaques en règle, a dû de la sorte geler plusieurs projets importants. Et le débat sur le budget vient démontrer, si besoin était, que la plupart des critiques ne s’inscrivent pas dans un cadre d’opposition constructive mais destructrice. Et aveuglément irresponsable.