Liban-Sud - Entretien Sharon-Lahd à Jérusalem - Israël sera forcé de se retirer des fermes de Chebaa, estime le Hezbollah

Un responsable du Hezbollah a affirmé hier qu’il forcerait par les armes Israël à se retirer des fermes de Chebaa, occupés par Israël depuis 1967. «La Résistance forcera l’armée israélienne à se retirer sous le feu des fermes de Chebaa, et ce jour n’est plus lointain», a affirmé le chef militaire du Hezbollah au cours d’un meeting dans le village de Bourj Qalaway, au Liban-Sud. Nawaf Moussaoui, membre du bureau politique du Hezbollah, avait affirmé dimanche que 2,5 millions d’Israéliens étaient désormais à portée des roquettes Katioucha dont dispose son mouvement. Par ailleurs, l’aviation israélienne a survolé hier la zone frontalière au Liban-Sud sans toutefois pénétrer en profondeur dans l’espace aérien libanais. Des chasseurs israéliens ont survolé le secteur du Arkoub et sont passés au-dessus des villages de Chebaa et de Kfarchouba, qui font face aux fermes de Chebaa. L’armée israélienne a également tiré plusieurs rafales de mitrailleuses qui ont atteint le côté libanais de la «ligne bleue» tracée dans ce secteur par l’Onu. Ces tirs n’ont pas fait de victimes. L’aviation israélienne avait survolé dimanche le Liban pour la dixième journée consécutive, crevant le mur du son au-dessus de la capitale et atteignant la Békaa, où sont déployées des batteries de défense antiaérienne syriennes. Le représentant du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Staffan de Mistura, a qualifié ces survols de «violations de la ligne bleue» et a estimé qu’ils étaient «susceptibles d’accroître la tension dans la région». À signaler par ailleurs que le Premier ministre israélien Ariel Sharon s’est entretenu hier à Jérusalem avec l’ex-commandant de l’Armée du Liban-Sud (ALS), le général Antoine Lahd. Aucune indication n’a été fournie sur la teneur de l’entretien. L’ancien chef de l’ALS vit en Israël depuis le retrait des troupes de l’État hébreu du Liban-Sud. L’asile politique lui avait été refusé par la France, où sa famille est installée. Sur un autre plan, un véhicule de l’Onu qui patrouillait dans les fermes de Chebaa, a essuyé «il y a plusieurs jours» des tirs israéliens, ont annoncé mardi les Casques bleus. La Force des Nations unies pour l’observation du désengagement (Fnuod) a ajouté dans un communiqué qu’il n’y a pas eu de victimes à la suite de ces tirs, et qu’une enquête a été ouverte sur l’incident. «La Fnuod confirme qu’un véhicule de l’Onu a essuyé des tirs de l’armée israélienne alors qu’il effectuait une patrouille de routine conformément à l’accord (de désengagement) de 1974» entre la Syrie et Israël, selon le texte. L’incident est intervenu «il y a plusieurs jours, dans la région des fermes de Chebaa», a ajouté le communiqué. La Fnuod est déployée depuis 1974 sur le Golan, dont une partie est occupée par Israël depuis 1967.