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Actualités - CHRONOLOGIES

Démonstration - Les artificiers risquent leur vie pour éliminer le fléau laissé par les Israéliens - Le déminage sera lent et délicat en raison - du sol montagneux et rocailleux

Journée de démonstration, hier à Nabatiyeh, dans le cadre du congrès international pour le déminage, organisé par le ministère de la Défense et les Nations unies, en présence du ministre de la Défense Khalil Hraoui, ainsi que d’un nombre important de personnalités politiques et diplomatiques. Journée au cours de laquelle les artificiers des armées libanaise et syrienne, des États-Unis, de l’Ukraine, la société Asso Bon appuyée par l’Italie et l’association MAG de l’Union européenne ont conjugué leurs efforts afin d’informer l’assistance sur les modalités de déminage ainsi que les moyens mis en place pour débarrasser le sol libanais de ce fléau que représentent les 130 000 mines et engins explosifs laissés par l’armée israélienne sur le territoire libanais. Idéalement, trois moyens sont nécessaires dans une opération de déminage humanitaire d’un champ, autrement dit, son accessibilité au public : les chiens, le déminage mécanique et le déminage manuel. Ayant fait le choix de conjuguer ces trois moyens, lors des opérations de déminage, l’armée libanaise a présenté, dans un premier temps, avec l’assistance de la société Renco, une démonstration sur les modalités de travail avec un chien détecteur. L’animal, reniflant tout genre d’explosifs au bout d’un dressage de six semaines, représente le support sûr de l’opération, car il peut travailler sur tout genre de terrains et ne s’attarde pas sur les métaux sans danger. Guidé par son instructeur qui déroule la laisse et reste dans la zone de sécurité, le chien détecteur avance lentement dans un couloir de terre, délimité par des rubans rouges, suivant les instructions de son maître. S’il flaire une mine ou tout autre engin explosif, il s’asseoit pendant quelques secondes et revient auprès de son maître où une récompense l’attend. C’est à ce moment qu’intervient le démineur, qui détermine, au moyen de l’appareil de détection, l’emplacement exact de la mine ou de l’engin explosif, signalé par un drapeau rouge. Localiser la mine à l’aide d’une aiguille et la dégager manuellement constitue l’opération suivante qui nécessite doigté et précision. Il ne reste plus qu’à la faire éclater, après avoir évacué les lieux. Selon cette méthode, l’armée libanaise espère nettoyer 1 000 m2 de terrain par jour. Quant aux obus qui n’ont pas explosé, nombreux dans la zone libérée, ils représentent un danger de taille, car certains d’entre eux existent sous des formes hétéroclites, ressemblant parfois même à des rochers. Une fois localisés, c’est un expert qui s’occupe de leur destruction, en œuvrant à distance, par mesure de sécurité. Les sociétés privées à pied d’œuvre C’est au tour de M. Fabrizio Gensini de présenter l’association Asso Bon appuyée par l’Italie, et ses deux équipes de dix démineurs qui commenceront dès demain les travaux, à Nabatiyeh, selon les priorités du Bureau national du déminage. En fait, explique M. Gensini, depuis la guerre de 1945, durant laquelle le gouvernement italien avait demandé aux civils de s’occuper du déminage, ce sont des sociétés privées qui prennent le problème en charge. Privilégiant la sécurité à la rapidité, l’association Asso Bon procède de façon méthodique, sur deux axes parallèles. Des couloirs d’un mètre de large chacun, délimités par de larges bandes rouges, où les démineurs détectent les mines, gardant entre eux une distance minimale de vingt-cinq mètres, par mesure de sécurité. «Quand une mine est localisée, explique M. Gensini, nous marquons son emplacement par un piquet bien visible et fermons l’accès au couloir où elle se trouve au moyen d’une bande rouge, car nous ne faisons éclater les mines qu’à la fin de la journée, une fois le travail achevé, et après un contrôle effectué par les responsables du chantier». Et de conclure que les zones déminées par l’Asso Bon sont sûres à 99,6 %. Déminage humanitaire L’association caritative britannique MAG, présente dans huit pays et dont les quinze démineurs œuvrent depuis trois semaines dans la région de Kfar Roumman, s’est distinguée par son choix de ne pas faire éclater les mines sur place, car le sol contient déjà assez d’éclats de métaux, explique son porte-parole. Et si les démineurs de l’association MAG n’ont trouvé que sept mines en l’espace de trois semaines, c’est compréhensible, vu la méthode de déminage humanitaire que l’ONG suit. Méthode qui consiste à passer au peigne fin le moindre terrain suspect, au même titre que les autres, même s’il ne contient que peu de mines. Finalement, les artificiers du contingent ukrainien de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, Finul, qui ont déjà nettoyé la région de près de 1 121 mines et engins explosifs, ont présenté une démonstration de déminage manuel, mécanique et au moyen de véhicules, insistant sur la capacité spécifique dont ils disposent d’identifier les mines antipersonnelles ne contenant pas de métal. Une démonstration qui consiste à enlever les mines au lieu de les faire exploser et qui a, par ailleurs, montré les méthodes d’évacuation d’un blessé dans un champ de mines. La nature montagneuse et rocailleuse du sol libanais est une difficulté de taille pour les artificiers. L’opération est longue et difficile, mais le gouvernement libanais semble cette fois prêt à relever le défi, avec l’assistance et l’appui, apparemment inconditionnels, de la communauté internationale.
Journée de démonstration, hier à Nabatiyeh, dans le cadre du congrès international pour le déminage, organisé par le ministère de la Défense et les Nations unies, en présence du ministre de la Défense Khalil Hraoui, ainsi que d’un nombre important de personnalités politiques et diplomatiques. Journée au cours de laquelle les artificiers des armées libanaise et syrienne,...