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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Congrès international - Sensibiliser les pays donateurs pour obtenir des aides supplémentaires - Le déminage, un prélude au développement du Liban-Sud

Près de 130 000 mines, selon les estimations des Nations unies, ont été abandonnées par l’armée israélienne sur le sol libanais, après son retrait, en mai 2000. Réparties sur plus d’un millier de champs, elles entravent aujourd’hui le développement de la région du Sud et empêchent la vie de reprendre son cours normal. C’est dans le but d’assurer la sécurité à la population et d’apporter une solution à ce fléau qui paralyse le Sud, miné par 22 années d’occupation, que le ministère de la Défense et l’Onu organisent un congrès international pour le déminage, financé par l’Italie. Un congrès dont la première journée, au palais de l’Unesco, a vu la participation des ambassadeurs d’une quinzaine de pays amis. Un congrès qui a présenté un plan quinquennal de déminage et attiré l’attention sur l’urgence d’une mobilisation internationale, à l’instar de l’aide des 50 millions de dollars, que les Émirats arabes unis ont déjà accordée au Liban, tout en mettant l’accent sur le rôle primordial du Liban dans le bon déroulement de la campagne de déminage. «À quelques jours de la commémoration de la libération du Sud, le bonheur du Liban demeure incomplet», a regretté le ministre de la Défense, M. Khalil Hraoui, dans un mot d’accueil. Un sentiment qui découle non seulement du conflit autour des hameaux de Chebaa, toujours sous occupation israélienne, mais aussi du danger quotidien que les mines et explosifs divers représentent pour la population civile du Sud et de la Békaa-Ouest. Insistant sur la détermination du Liban à faire face à cette situation avec l’aide des Nations unies et sur le plan stratégique lancé par le Bureau national du déminage créé en 1998, (NDO-National Demining Office), M. Hraoui a lancé un appel direct à la communauté internationale pour l’encourager à intégrer le plan d’action, après avoir adressé ses remerciements aux Émirats arabes unis pour leur aide, affirmant que le Liban ne peut supporter seul la mission du déminage. Priorité aux régions représentant un danger direct pour la population Présentant le plan d’action stratégique de déminage qui devrait s’étaler de juin 2001 à mai 2006, le directeur du NDO, le général Georges Sawaya, a déploré les ressources limitées dont dispose l’armée libanaise pour effectuer les opérations de déminage. Des opérations que le bureau a cependant entamées, quelques jours à peine après le retrait israélien, avec un effectif de 120 démineurs et 22 détecteurs de mines, l’aide d’experts internationaux et de l’armée syrienne, vu l’urgence du problème et la nécessité d’assurer la sécurité à la population des régions de Nabatyeh, de Jezzine, de la Békaa-Ouest et du Mont-Liban. Un déminage qui s’effectue en tenant compte des priorités et qui privilégie les régions habitées, les écoles, les lieux propices au développement de l’infrastructure, donnant ensuite la place aux régions agricoles et touristiques et enfin aux régions éloignées et montagneuses. Car, déplore-t-il, «le nombre de victimes s’élève déjà à 2 700 depuis le début de la guerre et à 114 depuis la libération». Et d’ajouter que les activités du bureau ne se limitent pas au déminage, mais couvrent l’assistance aux victimes, les campagnes de sensibilisation et la gestion de l’aide internationale. Quant aux objectifs du NDO, ils consistent à mener deux enquêtes sur le terrain visant à définir l’impact socio-économique des mines sur la région, mais aussi à identifier et à délimiter les zones à risque, vu l’absence de cartes détaillées identifiant leur emplacement. Car, conclut le général Sawaya, «seule une action globale entraînera le retour de la population du Sud et contribuera au développement économique de la région». Insistant sur le rôle primordial de la Finul dans le déminage et saluant le don des Émirats arabes unis de 50 millions de dollars, le secrétaire général adjoint des opérations de paix aux Nations unies, Jean-Marie Guéhenno, a avoué que la générosité de ce pays était une occasion unique d’accélérer un processus qui aurait pu prendre des décennies, promettant par ailleurs de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aboutir à la réussite du processus de déminage. «Une opération qui représente une occasion exceptionnelle pour nous débarrasser de ce fléau, construire un avenir de paix et contribuer à l’essor du Liban, pays où tant de talents se manifestent», conclut-il. Une seule aide financière, de nombreuses propositions de formation Ce congrès a vu la participation d’un important parterre de personnalités politiques locales et internationales, dont notamment le vice-ministre italien des Affaires étrangères, le sénateur Rino Serri, qui a réitéré l’engagement de son pays dans les opérations de déminage, vu son adhésion à la convention d’Ottawa contre la production et l’usage des mines antipersonnel. Engagement qui consiste, outre la prise en charge des frais du congrès s’élevant à 40 000 dollars, en un don à l’armée libanaise de 5 appareils de détection de mines, en 1999, mais aussi au financement d’un plan de déminage, conduit par l’«Asso Bon», une entreprise italienne, qui effectuera demain, à Nabatyeh, une démonstration de son expertise, sur le terrain. Insistant sur la volonté de son pays à œuvrer pour la paix et la sécurité dans le respect de l’homme et de l’humanité, l’ambassadeur des Émirats arabes unis, Mohammed Hamad Omran, a invité la communauté internationale à suivre l’exemple de son pays qui a accordé 50 millions de dollars aux opérations de déminage, accélérant ainsi le processus. Car, a-t-il dit, «cette opération nécessite de nombreuses actions parallèles, outre le déminage, notamment la prise en charge des victimes et la sensibilisation de la population». Par ailleurs, après un mot du vice-ministre ukrainien de la Défense, proposant l’envoi de 250 civils pour la formation de démineurs libanais, les nombreux ambassadeurs présents ont successivement pris la parole, notamment ceux de Suède, de l’Union européenne, de France, des États-Unis, de Russie, d’Italie, du Japon, d’Espagne, du Canada, de Jordanie, du Pakistan, de Norvège, d’Australie, d’Allemagne, d’Inde et de Corée. Sur toutes les lèvres, un appui inconditionnel aux opérations de déminage, qui apporteraient sécurité et développement à la région. Quant aux promesses d’aides, elles consisteraient majoritairement dans la formation de démineurs ou dans du matériel technique, mais peu ou point d’aide financière, hormis la généreuse donation des Émirats arabes unis. Insistant sur le rôle primordial du Liban et du NDO dans le bon déroulement des opérations de déminage, M. Staffan de Mistura, représentant personnel de Kofi Annan pour le Liban-Sud, a ajouté que ce congrès devrait être le point de départ du processus, et que l’absence de cartes indiquant l’emplacement des mines ne devrait pas être une raison pour freiner les opérations. Un conseil ou plutôt un mot d’ordre général de la part des ambassadeurs, à l’intention du gouvernement libanais : l’adhésion à la convention d’Ottawa contre les mines antipersonnel. Message reçu par le ministre de la Défense qui s’est contenté d’affirmer le bien-fondé de cette convention, laissant toutefois entendre que le Liban ne saurait la signer avant ses voisins.
Près de 130 000 mines, selon les estimations des Nations unies, ont été abandonnées par l’armée israélienne sur le sol libanais, après son retrait, en mai 2000. Réparties sur plus d’un millier de champs, elles entravent aujourd’hui le développement de la région du Sud et empêchent la vie de reprendre son cours normal. C’est dans le but d’assurer la sécurité à la population...